Il est encore bien difficile de savoir si Apple compte autoriser les bloqueurs de pub dans iOS 9, mais en tout cas, tout est prêt. L’API Content Blocking se montre particulièrement efficace, comme on a pu le constater lors de notre prise en main d’Adios, une app redoutable de simplicité… et qui demain pourrait bien se transformer en cauchemar pour les éditeurs de sites web qui se financent grâce à la publicité. Il reste à voir maintenant si la volonté d’Apple est de faire mourir des sites de presse que le constructeur tente d’un autre côté d’attirer pour son application Apple News.
Quoi qu’il en soit, les internautes n’ont pas attendu les éventuels bloqueurs de pub sur iOS pour supprimer l’affichage des bandeaux publicitaires sur leurs sites web. Les solutions qui leur sont proposées, en premier lieu AdBlock, ont déjà un impact très important sur les sites comme le nôtre, qui voient leurs revenus partir en fumée (nous vous proposons d’ailleurs une offre spéciale du club MacG jusqu’à dimanche pour nous soutenir !).
Une enquête PageFair et Adobe met des chiffres sur cette tendance lourde du marché. Le nombre d’internautes qui utilisent des bloqueurs de pub a explosé l’an dernier : +41%, soit 200 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde. Sur Mac, c’est encore plus prononcé avec une hausse de 71% de l’usage d’ad-blockers dans Safari (soit 9 millions d’utilisateurs).
En 2015, les éditeurs de sites web devraient perdre 21,8 milliards de dollars, un chiffre qui pourrait pratiquement doubler l’année prochaine (41 milliards, d’après la projection). Les visites sur les versions mobiles de ces sites sont loin de rapporter autant que celles sur les ordinateurs traditionnels, mais jusqu’à présent elles étaient à peu près épargnées par les bloqueurs (au second trimestre, 1,6% seulement des pubs bloquées provenaient de sites mobiles).
iOS 9 et son API pourraient bien faire augmenter substantiellement ce volume : la version iOS de Safari représente 52% du marché du surf mobile, et 14% des visites web en général. Si Apple autorisait les bloqueurs sur sa plateforme mobile, il est probable que le navigateur mobile d’iOS atteigne des niveaux de blocage équivalents à ceux de la déclinaison mobile de Firefox, soit 16%.