Apple veut du contenu pour News, le concurrent de Flipboard qu'elle va installer dans iOS 9 et pour cela elle a contacté des éditeurs de sites ou de blogs pour les prévenir que leurs flux RSS l'intéressaient. Mais la manière dont Apple procède pour l'intégration de ce contenu peut surprendre et la BBC se fait l'écho de la réaction de l'un de ces auteurs de blog, Mike Ash de NSBlog.
Dans la missive qu'elle envoie, Apple propose donc d'intégrer ces flux à son application. Il y a toutefois quelques conditions que le destinataire doit toutes accepter sans exception.
Apple explique qu'elle pourra ajouter de la pub autour de ce contenu — mais pas à l'intérieur — sans reverser de compensation financière.
Elle veut s'assurer aussi que l'auteur a les droits de diffusion de ces contenus et qu'il prend à sa charge la rémunération des éventuels contributeurs.
En cas d'action en justice à propos d'un contenu elle avertira l'auteur pour qu'il règle l'affaire et celui-ci sera tenu d'indemniser la Pomme si elle se trouve associée à la plainte.
Le producteur de ce contenu aura évidemment tout loisir de l'en retirer d'Apple News s'il le désire.
Certaines clauses sont sans surprise mais ce qui a surtout fait sursauter Mike Ash c'est qu'Apple part du principe que les destinataires de ces propositions les acceptent toutes de manière tacite. Sans réponse de leur part à ce mail, elle peut utiliser ces flux et appliquer les termes de ce contrat. Si l'éditeur refuse de participer à Apple News, il doit simplement répondre au mail par un "non".
« Vous allez me considérer lié aux conditions que vous venez de me déclarer dans un courriel dès lors que je n'y réponds pas ? C'est complètement fou. Vous ne savez même pas si j'ai reçu l'email », s'époumone le blogueur qui, sans cette réserve, aurait été plutôt disposé à laisser son contenu apparaître dans News.
Un avocat spécialisé, interrogé par la BBC, ne voit rien d'inhabituel dans les clauses énoncées, à l'exception du fait qu'elles s'appliquent d'autorité, même sans une réponse expressément positive. Il met cela sur le compte d'une volonté d'Apple d'aller vite pour constituer un fonds important de contenus pour son app avant le lancement de cet automne, d'abord aux États-Unis, en Angleterre et en Australie.