Multiplier les pré-versions et les testeurs n'est pas suffisant : un système d'exploitation, ça plante immanquablement. Crittercism, qui fournit des outils d'analyse aux développeurs, a publié un rapport sur la fiabilité des applications mobiles sous iOS, une plateforme qui doit maintenir sa stabilité malgré un environnement complexe : il faut tenir compte du nombre de terminaux mobiles en circulation, des différentes versions des applications et de l'OS, des opérateurs… Ces millions de connexions et de permutations aboutissent à un écosystème échevelé dont les tensions provoquent nécessairement des crashs.
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C'est encore plus vrai quand on sait qu'en moyenne, une application iOS fait appel à six services dans le nuage (connexion Facebook, stockage Amazon, analyses Flurry…). 52% des logiciels de l'App Store utilisent plus de 5 services en ligne, soit autant de sources de bugs potentiels. 17% des requêtes web passées par des applications ont des taux d'échec de 5%, tandis que 46% des services dans le nuage ont un temps de latence supérieur à une demie-seconde; pour 5% des applications, cette latence est supérieure à la seconde. Si dans ce cas, on ne parle pas de plantage à proprement parler, l'expérience utilisateur n'en est pas moins ralentie voire dégradée.
En termes de crashs à proprement parler, l'étude de Crittercism (qui définit le crash comme le plantage d'une application juste après son lancement) indique que 30% des apps iOS souffrent d'un « taux de plantage » de plus de 2%; 16% des apps affichent un taux entre 1 et 2%. Le reste des applications, soit 54%, a un taux de moins de 1%. Parmi les terminaux iOS les plus sensibles, l'iPhone 4S et l'iPad mini se montrent les plus prompts à faire planter des apps. L'iPhone 5s est lui le plus stable. Globalement, les apps sur iPhone sont moins susceptibles de planter que leurs homologues sur iPad. iOS 7.0 et 7.1 affichent un taux de crash de 2,1%.
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Parmi les applications les plus plantogènes, les jeux sortent du lot avec 2,3%. Les apps photo et vidéo suivent avec 1,8%, puis les logiciels de réseautage à 1,8%. Les apps business et santé & fitness sont les plus stables (1,4%). Globalement, ce sont les applications à l'activité graphique intense qui crashent le plus.
Parmi les autres résultats de cette étude, un petit cocorico : la France affiche la meilleure réactivité lorsque l'on se connecte aux hotspots Wi-Fi avec un terminal iOS. Le pays le plus lent est l'Inde. L'Hexagone pointe à la quatrième place pour ce qui concerne la réactivité des réseaux des opérateurs, derrière le Japon, l'Arabie Saoudite et le Canada. La Chine est en tête du podium de la réactivité la plus médiocre.
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En ce qui concerne iOS 8, le taux de crash mesuré par Crittercism est de 3,56%. C'est 78% de plus qu'iOS 7 qui pointe à 2,1%, mais les résultats diffèrent selon les terminaux : le taux n'est que de 2,63% sur un iPhone 6, et de 2,11% sur un iPhone 6 Plus, tandis qu'il se monte à 3,57% pour les autres iPhone. Apple n'a pas fait dans la demie-mesure avec iOS 8 : en proposant 4 000 API aux développeurs (le double d'iOS 7), le constructeur expose inévitablement son OS aux plantages.
Apple va évidemment tout faire pour réduire ce résultat, à commencer par iOS 8.0.1 : MacRumors annonce que cette mise à jour de maintenance est d'ores et déjà entre les mains des partenaires du constructeur. Elle apportera des correctifs pour bon nombre de problèmes, en particulier l'installation de profils VPN, le partage des coupons Passbook via AirDrop, la lecture vidéo sous Safari, l'absence inopinée du clavier virtuel dans le trousseau iCloud, ou encore le gel du répondeur dans l'app Téléphone. Pas d'indication en revanche pour la remise en route de HealthKit, dont le lancement a été repoussé de quelques jours.