Les institutions financières se sont épanchées auprès du Financial Times au sujet d’Apple Pay, jusqu’à révéler la commission perçue par la firme de Cupertino sur chaque transaction : 0,15 %. Jamais les banques et les fournisseurs de moyens de paiement n’ont accepté de telles conditions, pas même en faveur de Google.
Reste que ce « manque à gagner » est insignifiant lorsqu’il est rapporté aux commissions de Visa ou de Mastercard, qui s’y retrouveront par ailleurs. Aux États-Unis en effet, elles sont pour le moment responsables des très répandues fraudes à la carte ; mais elles pourront bientôt rejeter la faute sur les commerçants, dès lors qu’ils auront accepté une carte à bande magnétique plutôt qu’une carte à puce et code PIN.
Les terminaux de paiement qui sont en train d’être installés pour prendre en charge ces cartes communes en Europe intègrent une puce NFC, et pourront donc accepter les transactions Apple Pay. La commission perçue par Apple pourrait être considérée comme une assurance. Mieux, la sécurité et la simplicité d’utilisation d’Apple Pay pourraient pousser un plus grand nombre de personnes à abandonner le paiement en espèces — les institutions financières s’y retrouveraient alors aussi sur le volume des transactions.
C’est sans doute ce qu’a expliqué Apple aux banques et fournisseurs de moyens de paiement, avec qui elle travaille depuis plus de dix ans par l’intermédiaire de l’iTunes Store. La commission qu’elle touche représentera une ligne de revenus supplémentaire, mais aussi une motivation pour faire sortir Apple Pay des frontières américaines plus vite qu’iTunes Match. Des références trouvées dans iOS 8 laissent à penser qu’elle s’intéresse déjà au marché chinois.
À propos de paiement et de sociétés prélevant de grosses commissions, Techcrunch rapportait il y a quelques heures que Square avait refusé de se laisser acheter par Apple. La société connue pour son petit module de lecture de cartes bancaires, qui peine à trouver un second souffle, a depuis levé 100 millions de dollars et ambitionne d’entrer en bourse. Sauf que selon le porte-parole officieux d’Apple, Jim Dalrymple, Apple n’a jamais eu l’intention d’acheter Square. Et ce sont précisément ces « pure player » du paiement mobile qui ont le plus à craindre d’Apple Pay.