La technologie iBeacon est loin de n’intéresser que les boutiques. Celles-ci font certes bon usage des balises qui permettent d’activer des notifications personnalisées à l’approche de la clientèle, mais dans d’autres secteurs d’activité cette technologie développée par Apple peut accomplir, si ce n’est des miracles, des moyens différents d’apporter de l’information aux consommateurs. On l’a encore vu très récemment avec le déploiement de 200 baby-foot dans le réseau des bars affiliés PMU (lire : Du baby-foot sous iBeacon dans les PMU), ou encore auprès de la compagnie aérienne EasyJet (lire : Des iBeacons en test chez EasyJet). Dernière initiative en date : la dernière version de l’application Taxi Magic (uniquement disponible aux États-Unis) permet au client d’un taxi participant de partager via iBeacon un code avec d’autres utilisateurs potentiels; si un de ces derniers mord à l’hameçon, le lanceur de code peut être récompensé par un crédit à consommer sur une prochaine course.
Cette frénésie autour d’iBeacon crée un cercle vertueux : tout le monde veut sa fonction liée aux petites bornes Bluetooth, ce qui permet au passage de réinventer l’interaction avec une clientèle de plus en plus au fait des technologies et désireuse de s’engager auprès d’une enseigne ou d’une marque par ce biais. D’après ABI Research, nous n’en sommes encore qu’au balbutiement des services iBeacon. L’institut d’analyses estime que d’ici 2019, ce sont plus de 60 millions de bornes iBeacon (et autres modules Bluetooth du même type) qui auront essaimé sur le seul territoire américain.
Cet essor formidable sera surtout dû au monde de l’entreprise, de la santé et des hôpitaux, des systèmes de maison intelligente, ou encore celui des traqueurs d’activité — ironiquement, dans les cinq prochaines années, le secteur de la distribution, première « cible » d’iBeacon, représentera la plus petite part de ce marché. ABI explique cette bizarrerie assez simplement : les boutiques qui utilisent iBeacon à des fins promotionnelles restent relativement petites en comparaison d’un immeuble de bureaux ou un centre hospitalier. On trouve d’ores et déjà iBeacon dans des stades, des bars, des parcs d’attraction, des festivals…
En matière de revenus générés par cette activité (une fois de plus défrichée par Apple, comme les accessoires mobiles ou les apps), le gâteau des 500 millions de dollars attendus en 2019 sera partagé entre les multiples acteurs du secteur, comme les start-up Intellicore, Efficiens ou encore Quuppa. La Pomme touchera assez peu de ce magot, ne fabriquant pas les bornes Bluetooth (rien n’empêchera l’entreprise de se lancer un jour si elle le juge ainsi). Néanmoins, les données recueillies par les utilisateurs d’iPhone ciblés par iBeacon pourraient valoir de l’or : Apple voudra t-elle en tirer profit pour mieux cerner la localisation et les goûts du possesseur du smartphone et lui proposer de la pub ciblée ?