Après quinze ans et autant de faux départs, qui pensait qu’Apple avait encore des ambitions domestiques ? Dans quelques mois, la firme de Cupertino devrait pourtant commercialiser un moniteur de contrôle pour la maison, une sorte de tablette murale similaire au Amazon Echo Hub. L’entreprise voudrait jauger l’intérêt des clients avant, pourquoi pas, de décliner une gamme complète de produits domotiques. Que diable Apple vient-elle faire dans cette galère ?
Si nous prenions nos rêves pour la réalité, la réponse prendrait la forme d’un long exercice de technologie-fiction. Or nous avons suffisamment d’indices pour voir la réalité telle qu’elle est : Apple entame un nouveau mouvement de sherlocking, c’est-à-dire qu’elle va elle-même assurer des services qui étaient jusqu’ici rendus par des tiers, parce que ces fonctionnalités autrefois accessoires sont maintenant indispensables. Cette pratique est souvent jugée prédatrice, mais relève pourtant de la responsabilité d’un opérateur de plateforme. Le niveau doit être constamment relevé parce que les attentes des utilisateurs sont toujours plus fortes.
Sans être complètement démocratisée, la domotique est maintenant répandue, ne serait-ce qu’au travers des enceintes connectées. Pour assurer la cohérence de son “expérience utilisateur”, Apple doit prendre ses responsabilités et intégrer ce nouveau domaine au sein de son écosystème. Puisqu’il semble que l’application Maison et la prise en charge du protocole Matter ne suffisent pas, il faut en passer par une déclinaison matérielle du sherlocking. L’écran de contrôle est une solution aussi simple (c’est un iPad allégé qui affiche le mode ”En veille” et l’application Maison) que stratégique (c’est le centre névralgique du foyer connecté avec HomeKit et Matter).