Google avait plusieurs annonces à faire aujourd’hui dans le monde de la domotique. La star du jour, c’est le nouveau thermostat Nest qui semble prometteur, même s’il y avait une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui ne vivent pas en Amérique du Nord. Ce n’était pas la seule annonce toutefois, alors voici tout ce que le géant de la recherche annonçait pour la maison connectée.
Un nouveau thermostat Nest design et Matter… mais pas pour l’Europe 😿
Les rumeurs avaient quasiment tout dévoilé : treize ans après l’original, Google a bel et bien conçu une quatrième génération du thermostat Nest, qui se distingue tout d’abord par son nouveau design. Le disque qui a fait la réputation du premier modèle est toujours là, mais les bordures ont disparu au profit d’un affichage nettement plus grand qui occupe toute la zone ronde. Le verre protecteur continue de tourner pour contrôler la température ou l’interface, puisque l’écran agrandi permet à Google d’afficher davantage d’informations et même des réglages directement sur son thermostat. Grâce à l’ajout du radar Soli, cet écran s’active quand vous passez dans le coin et l’appareil peut alors afficher différentes informations, dont les prévisions météo.
Plus encore, l’objet est censé se fondre dans n’importe quel intérieur et trois coloris sont prévus, avec du noir, de l’argent et de l’or. Son fonctionnement général n’a pas changé, avec la possibilité de modifier la consigne à tout moment en tournant la roue et surtout, un apprentissage permanent de vos habitudes pour générer automatiquement un planning. Google l’a rendu encore plus intelligent, en tenant compte notamment de la température extérieure, par exemple pour couper la climatisation si l’air est plus frais dehors (s’il est relié à un système comme une VMC double flux, il peut même alors commander l’arrivée d’air dans le logement).
Le créateur du Nest met en avant à la fois une réduction sur la facture électrique et un meilleur confort, avec des ajustements boostés à l’IA (évidemment) qui doivent intervenir plus rapidement et être plus malins. À titre d’exemple, l’appareil est censé gérer le taux d’humidité, qui influence la perception de la température au-delà de ce que les thermomètres mesurent. Par ailleurs, Google a choisi de glisser dans la boîte un thermomètre indépendant qui servira à affiner les mesures du thermostat central. On peut ajouter jusqu’à six thermomètres et le Nest fera alors la moyenne pour ajuster au mieux ses consignes vers le système de chauffage ou refroidissement.
Pour ne rien gâcher, le thermostat Nest de quatrième génération est compatible Matter et peut à ce titre être ajouté pour la première fois à l’app Maison. On pourra même contrôler la consigne depuis l’écosystème de domotique d’Apple, y compris en utilisant Siri. Malheureusement, il faudra pour cela habiter aux États-Unis ou au Canada, les deux seuls pays où l’appareil sera commercialisé à partir du 20 août. Google le vendra 280 $ (257 €) aux États-Unis et 380 $ (252 €) au Canada.
Google TV Streamer, un boîtier TV qui est aussi un hub de domotique
Google a aussi présenté un nouveau boîtier TV qui ressemble fort à celui d’Apple sur le papier. Le Google TV Streamer est à la fois une interface pour afficher tous ses contenus 4K sur un téléviseur, avec plus de puissance et de stockage que les anciens Chromecast qu’il remplace. Il adopte par ailleurs le même format, non pas un carré aux bords arrondis noirs, mais dans le sens où ce n’est plus un dongle HDMI : il s’agit d’un boîtier indépendant qui viendra se poser autour du téléviseur et qui demandera son propre câble HDMI. Et surtout, il s’intègre pleinement dans la domotique.
La partie TV n’est pas la plus intéressante, même si Google met en avant une touche d’IA (encore) pour les amateurs, notamment pour trouver du contenu en décrivant ce que vous voulez regarder. Le boîtier intègre aussi un routeur de bordure Thread et il est compatible avec Matter, de quoi le transformer en concentrateur pour Google Home. On pourra ainsi utiliser des appareils Matter sur Thread avec lui, comme on le fait dans l’univers d’Apple avec l’Apple TV.
Autre nouveauté liée à la domotique, cette fois côté logiciel : le système embarqué ajoute un panneau dédié à Google Home, qui servira autant à afficher le statut de tous les appareils qu’à les contrôler. On pourra ainsi en quelques clics sur la télécommande fournie ajuster la luminosité d’une ampoule ou déverrouiller une serrure. Les caméras pourront afficher leurs images à cet endroit et les sonnettes vidéos pourront vous prévenir quand elles sont activées, là encore autant d’idées qu’on connaît bien côté tvOS. Pour l’heure, ces fonctions sont réservées au Google TV Streamer, même si elles pourraient arriver dans d’autres téléviseurs et boîtiers avec Google.
Pour finir, la télécommande a été agrandie pour être plus confortable en mains, elle gagne un bouton de favoris qu’on pourra associer à différentes fonctions (dont le panneau Google Home) et elle pourra sonner en appuyant sur un bouton placé derrière le boîtier. Les précommandes devraient être ouvertes à partir d’aujourd’hui pour 100 $ (91,6 €), avec une commercialisation prévue le 24 septembre. A priori, le Google TV Streamer sera disponible hors des frontières américaines cette fois, même si la boutique de Google n’affiche pas de précommandes en France.
Gemini s’invite dans Google Home
Pour finir, Gemini passe la porte de Google Home pour l’enrichir grâce, vous l’aurez deviné, à l’intelligence artificielle. Les améliorations concernent notamment les caméras de sécurité, avec l’objectif de mieux comprendre une situation générale. Jusque-là, l’analyse s’est bornée à identifier des personnes, véhicules, animaux ou paquets à l’image. Google espère améliorer la détection pour comprendre non seulement qu’un chien passe devant une caméra, mais aussi qu’il est en train de gratter la pelouse pour enterrer son os.
Autre argument, Google Home devrait pouvoir répondre à des questions qui nécessitaient jusque-là de passer du temps à regarder les images. Par exemple, on pourra demander « est-ce que le camion du facteur est passé aujourd’hui ? » ou bien « est-ce que les enfants ont rangé leur vélo ? » et Gemini devrait être capable de comprendre la question, analyser les images et offrir la bonne réponse. La liste d’événements enregistrés devrait aussi gagner en utilité, avec des descriptions plus précises, par exemple « deux enfants arrivent en vélo » plutôt que simplement « personne détectée ».
L’autre domaine où Gemini devrait aider concerne les automatisations, qui est sans aucun doute la fonctionnalité la plus intéressante de la domotique et aussi la plus complexe. Google Home proposera un assistant basé sur l’IA pour créer des automatisations à partir d’une demande en langage naturel. Vous pouvez demander « Verrouille la serrure et éteint les lumières quand je me couche » et l’automatisation sera préparée automatiquement.
Google reste prudent avec ces nouveautés, qui vont nécessiter encore du travail pour être utiles. De ce fait, l’ajout de Gemini à Google Home se fera très progressivement, avec un lancement plus tard dans l’année avec une petite partie des abonnés Nest Aware pour commencer. L’entreprise ne le précise pas, mais ce sera sûrement réservé aux utilisateurs anglophones pour commencer.
Google Assistant va lui aussi gagner en intelligence grâce à Gemini. Contrairement à Apple qui veut tout faire en local et qui réserve son nouveau Siri à une poignée d’appareils, Google opère côté serveur, si bien que ce Google Assistant amélioré sera disponible partout. Il comprendra mieux les questions qu’on lui pose et répondra plus naturellement. Là encore, le déploiement se fera par étape, avec une première vague réservée aux abonnés Nest Aware, d’ici la fin de l’année.
