Home Assistant est un écosystème de domotique concurrent de HomeKit d’Apple, Google Home ou encore Alexa d’Amazon. Contrairement à ces géants, cette solution est open-source et encore réservée à un public d’initiés. Mais alors que Home Assistant fête son dixième anniversaire, ses créateurs espèrent bien simplifier l’accès à la plateforme, ce qui passe notamment par la création d’un nouveau boîtier prêt à l’emploi pour débuter avec cet écosystème. Home Assistant Green est vendu à partir de 99 $ (93 €, sans compter d’éventuelles taxes à l’import) et il permet de démarrer sans avoir à installer quoi que ce soit.
Comme le rapporte The Verge qui a pu tester le produit en avance, il suffit de relier l’appareil à sa box en Ethernet puis à son alimentation externe fournie. Après quelques minutes, on obtient une instance de Home Assistant, accessible depuis un navigateur web ou même l’app mobile du projet. Selon les besoins, on pourra partir de zéro ou importer une configuration existante à partir d’une sauvegarde. Sous le capot en plastique translucide, on retrouve un processeur ARM à quatre cœurs cadencés à 1,8 GHz, 4 Go de RAM et 32 Go de stockage eMMC, l’équivalent d’un Rasberry Pi 4 qui sera bien assez puissant pour les besoins du logiciel.
Même si c’est un boîtier prêt à emploi, il faut souligner qu’il ne se connecte au réseau local que par le biais de l’Ethernet, sans Wi-Fi. C’est mieux pour la fiabilité de ce qui deviendra un pont de connexion central dans votre domotique — les utilisateurs de HomePod en savent quelque chose dans le monde de HomeKit —, mais cela pourrait bloquer une partie de la clientèle visée. Autre limite importante, l’appareil ne gère ni les accessoires en ZigBee, ni en Thread et il faudra ajouter une clé USB pour cela. La SkyConnect conçue par Home Assistant peut être ajoutée à la commande pour 30 $ supplémentaires, même si on peut toujours l’ajouter par la suite et même opter pour un autre modèle.
Au bout du compte, est-ce que ce boîtier Home Assistant Green va vraiment simplifier l’accès à cette solution de domotique ? On peut avoir quelques doutes, car il reste un énorme travail à faire du côté de l’utilisation au quotidien. Même si le logiciel évolue rapidement et dans le bon sens, on reste sur un écosystème sophistiqué, qui permet d’aller nettement plus loin que les gros acteurs du marché1, mais qui nécessite aussi d’en faire bien plus soi-même. Son interface couvre la plupart des besoins, mais il faut toujours parfois revenir aux fichiers de configuration YAML. Et quand bien même, il faut toujours prendre du temps pour obtenir une interface aussi agréable et surtout simple d’utilisation que celle de Maison.
Home Assistant a encore du chemin à parcourir pour séduire les utilisateurs les moins geeks, mais ce boîtier pas trop cher qui évite de bricoler avec un Raspberry Pi est indéniablement une bonne étape dans cette direction. Ses créateurs comptent aussi sur leur offre payante, Home Assistant Cloud, qui active notamment un accès à distance en un seul clic, alors qu’il faut bricoler avec la box de son fournisseur d’accès pour l’obtenir gratuitement. Cet abonnement facturé 7,5 € par mois ou 75 € par an offre quelques avantages supplémentaires, dont un relai avec les commandes vocales d’Alexa et de Google Assistant.
Pour ses dix ans, Home Assistant hérite également d’un nouveau logo qui reprend le concept du précédent, mais le simplifie. L’app officielle ne l’utilise pas encore pour son icône, mais cela viendra sûrement avec la prochaine mise à jour.
J’ai profité d’un déménagement pour faire de Home Assistant le cœur de mon installation domotique. Je commence à poser les bases d’une série pour le Club iGen, alors si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à le signaler dans les commentaires…
-
Google a toutefois été inspiré par son concurrent open-source et propose depuis peu des automatisations avancées sur le modèle de celles de Home Assistant. ↩︎