Annoncée en août 2022, l'acquisition d'iRobot par Amazon n'est pas encore bouclée, car les deux entreprises doivent obtenir le feu vert des régulateurs. Or, ça risque de coincer en Europe. La Commission européenne a en effet annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie sur cette opération en raison du risque de concentration qu'elle représente.
L'institution craint que cette acquisition ne permette à Amazon de « restreindre la concurrence sur le marché des aspirateurs robots et de renforcer sa position de fournisseur de place de marché en ligne. » Dans le détail, à la suite de son enquête préliminaire, la Commission européenne redoute qu'Amazon évince les concurrents d'iRobot de sa boutique, par exemple en favorisant les aspirateurs Roomba dans les résultats de recherche au détriment des autres.
La Commission met également en avant le risque de contrainte technologique pour la concurrence : Amazon pourrait empêcher les concurrents d'iRobot d'accéder aux API d'applications existantes et/ou futures d'Alexa ainsi qu'à la certification « Works with Alexa ». Enfin, l'accès aux données des utilisateurs d'aspirateurs Roomba est également une source d'inquiétude pour Bruxelles, qui redoute qu'Amazon s'octroie ainsi « un avantage important sur le marché des services de place de marché en ligne offerts à des vendeurs tiers et/ou sur d'autres marchés liés aux données. »
La Commission européenne rendra sa décision définitive d'ici le 15 novembre. Au Royaume-Uni, la Competition & Market Authority a donné son feu vert le mois dernier à l'opération, estimant que la taille relativement modeste d’iRobot écartait tout risque en matière de concurrence.