L'Union européenne vient de publier les résultats de son enquête sur l'Internet des objets (IoT) et sur la domotique. Elle s'inquiète qu'Apple et d'autres grands noms du secteur puissent se montrer anti-compétitifs.
Le rapport présente la rapide croissance du marché et la mainmise de certaines entreprises comme Amazon, Google ou Apple. Margrethe Vestager, la vice-présidente en charge des politiques de concurrence, explique :
Nous craignions qu'ils [Apple/Google/Amazon] n'utilisent leur pouvoir pour nuire à la concurrence, au détriment du développement des entreprises et des consommateurs. [...] Il apparaît que beaucoup dans le secteur partagent nos inquiétudes. Une concurrence loyale est nécessaire pour tirer le meilleur parti du grand potentiel de l'Internet des objets pour les consommateurs dans leur vie quotidienne.
Le rapport explique que de nombreux fabricants perçoivent Amazon, Google et Apple comme des obstacles avec lesquels ils ne peuvent pas concurrencer. Pour la Commission, les principales préoccupations sont les suivantes :
Le fait que les assistants vocaux intègrent une certaine exclusivité et des pratiques contraignantes pour les fabricants tiers : on ne peut pas utiliser différents assistants vocaux sur le même appareil.
La position des assistants vocaux et OS d'objets connectés comme intermédiaires clés avec les utilisateurs.
Le fort taux de données récupérées par les assistants vocaux et les OS d'objets connectés.
Le manque d'interopérabilité dans le domaine : il n'y a pas de standard commun et certains OS et assistant vocaux peuvent limiter leurs fonctions sur des appareils tiers.
Certaines de ces critiques peuvent être nuancées avec l'arrivée de la norme Matter, dont l'objectif est de définir un nouveau standard pour connecter tous les objets qui composent une installation domotique et ainsi offrir une solution interopérable. Cette étude a débuté en juillet 2020 et est basée sur les témoignages de plus de 200 compagnies en Europe, Asie et aux États-Unis.
Une consultation publique de 12 jours va être lancée le 1er septembre afin que toutes les parties mentionnées puissent réagir et ajouter des informations. Un rapport complet devrait voir le jour dans la première moitié de 2022.