Amazon travaille à rendre plus fluide et plus naturelle la manière dont on utilise et s'adresse à son assistante Alexa. Son arrivée en France est actée, elle serait même disponible dans un mois (les pages d'aide technique sont déjà prêtes pour la plupart).
Ruhi Sarikay, qui dirige chez Amazon les travaux visant à perfectionner l'intelligence d'Alexa, dévoile trois nouveautés qui vont être prochainement déployées, avec comme objectifs de rendre moins rugueuse la relation entre l'assistant et ses utilisateurs.
Contrairement à Siri qui se repose sur un nombre limité de ressources extérieures, Alexa fait un grand usage des "skills", ces "compétences" proposées par des développeurs, des éditeurs ou même des marques (on peut les comparer aux apps sur iOS mais où l'interaction est essentiellement vocale).
Amazon compte quelques 40 000 skills aujourd'hui, rassemblées dans l'équivalent d'une boutique1. Il faut préalablement chercher puis installer celles dont on a besoin. On le fait soit depuis son smartphone et l'app Alexa soit au travers de son interface web. Ce qui peut se révéler fastidieux lorsqu'on a un besoin immédiat. L'assistant devrait pouvoir vous apporter une réponse en ayant préalablement cherché si une skill pouvait lui offrir cette compétence.
C'est ce que va faire Alexa, d'abord auprès des utilisateurs américains d'Echo. Ruhi Sarikay donne l'exemple d'une fois où il a demandé à son Echo comment nettoyer une tâche d'huile sur un tee-shirt. Alexa a compris le problème et a automatiquement cherché puis téléchargé la skill d'un fabricant de produits détachants, laquelle énonçait les différentes étapes à suivre pour nettoyer le vêtement. Pas besoin de chercher soi-même ou même de connaître le nom d'un produit, c'est à l'assistant d'aller farfouiller dans la bibliothèque des skills de tierces-parties.
Deuxième piste pour fluidifier les interactions : la capacité à comprendre des requêtes autour d'un même thème mais sans références explicites entre elles. Ce sera d'abord proposé aux utilisateurs américains, britanniques et allemands.
Précédemment, explique Ruhi Sarikay, on pouvait dire : « Alexa, quel était le premier album d'Adele ? » puis ajouter « Alexa, joue-le ». L'assistant détectait le lien entre les actions souhaitées grâce à la présence du pronom dans « joue-le ». Dorénavant la relation sera moins directe et l'assistant devra tout de même se débrouiller : « Alexa, quel temps fait-il à Seattle ? » suivi de « Et pour ce week-end ? ».
Alexa pourra gérer des contextes différents et savoir répondre à ce type d'enchaînement : « Alexa, quel temps fait-il à Portland » puis juste derrière : « Il faut combien de temps pour y aller ? ». Devant la même sollicitation, Siri va répondre pour la météo puis se contenter d'ouvrir Plans, mais sans aller plus loin.
Enfin, Sarikay parle d'une fonction de "mémoire" pour Alexa, elle sera testée par les américains d'abord. L'assistant pourra se souvenir de toutes sortes de choses qu'on lui indique. Toutefois, l'exemple fourni n'illustre pas vraiment ce potentiel de cette amélioration : « Alexa, rappelle-toi que l'anniversaire de Sean est le 20 juin ».
On est à la lisière d'une banale fonction de rappels (qui existe déjà avec Alexa sur les Echo). Ruhi Sarikay laisse entendre que ce n'est qu'un début, qu'à terme on pourra confier tout et n'importe quoi à Alexa et qu'Amazon fera en sorte « que ce soit facile pour les clients de sauvegarder ces informations, et qu'il y aura une manière naturelle de retrouver plus tard ces informations ».
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Les skills ne sont pas épargnées par des problèmes de sécurité. Des chercheurs chez Checkmarx ont créé il y a quelques temps une skill qui écoutait en permanence ce que disait l'utilisateur, même après la fin de sa requête. À défaut du fichier audio (qui n'est pas transmis aux tiers) ils récupéraient une transcription de ce que l'enceinte avait entendu. Checkmarx avait exploité le fait qu'Alexa continue d'écouter quand elle ne comprend pas une commande. Mais pour que l'utilisateur ne s'aperçoive de rien, ils étaient parvenus à couper la chique à l'assistant pour qu'on n'entende pas qu'elle demandait à son propriétaire de répéter sa question. Ainsi le micro restait toujours ouvert. Il y a aussi un signal lumineux bleu, bien visible, qui témoigne de l'activation des micros mais les appareils de tierces parties qui intègrent Alexa n'en ont pas forcément ou peut-être de moins visibles. Amazon a modifié son système le 10 avril pour éviter de tels débordements. ↩︎