Que fait-on avec son Apple Watch, quels sont les usages les plus courus et ceux auxquels les utilisateurs s'intéressent peu sinon pas du tout ? Deux études conduites d'une manière différente apportent quelques réponses. La première, de Wristly, s'est appuyée sur les réponses de 1 450 personnes. La seconde de Mobile Life Centre s'est attachée les services de 12 personnes qui ont chacune filmé leur activité pendant quelques jours pour quantifier le temps passé sur telle ou telle action.
L'étude de Wristly a montré que 38% des personnes utilisaient leur montre 2 à 3 fois par heure, suivies par 28% qui la manipulaient 4 à 5 fois sur la même durée. Pendant chacune de ces heures, l'essentiel de l'attention portée à la montre se réduit à regarder l'heure ainsi que les complications sur l'écran principal. Sur l'espace d'une journée, une majorité des utilisateurs s'intéresse à l'avancée de son activité physique. Après cela, suivent les réponses faites aux SMS et aux messages.
Parmi les choses qu'une large majorité utilisateurs ne fait que très qu'occasionnellement en semaine voire jamais, il y a la fonction "Fil du temps" pour aller "dans le futur" et voir sur son cadran les événements à venir (en tournant la couronne digitale) ; les appels reçus ou passés depuis la montre ; demander à Siri de faire quelque chose ou lui poser une question.
En s'intéressant plus avant aux grandes catégories d'usage avec des applications, il en ressort que quotidiennement, la montre sert le plus souvent à consulter la météo, puis à utiliser une app orientée productivité ou celles tournées vers la dépense physique. Les paiements avec Apple Pay et l'assistance à la navigation sont également des utilisations prisées mais plutôt étalées sur la semaine. Le jeu est quasiment absent — mais faut-il s'en étonner ? — et la fonction de télécommande pour lire la musique sur son iPhone n'est pas fortement présente non plus dans ces réponses.
Wristly ajoute par ailleurs que pas loin de 80% de ses sondés disent n'utiliser aucune app de tierce partie pendant la journée. Ceci, alors même que watchOS 2 était supposé donner un peu plus de relief à l'utilisation de ces apps en les accélérant.
Une question intéressante : est-ce que ces porteurs d'Apple Watch se retiennent de consulter les notifications qui arrivent alors qu'ils sont en compagnie d'autres personnes ? Après tout, même si le mouvement de poignet et le coup d'oeil sont brefs, ils peuvent être associés à l'expression d'une d'impatience ou d'un ennui. Pour 72% de ces personnes, cela ne pose aucun problème, 19% cèdent à l'envie tout en ressentant une certaine gêne et 9% s'abstiennent.
A Stockholm en Suède, une étude universitaire du Mobile Life Research Centre s'est appuyée sur 12 sujets pendant 34 jours (des étudiants pour une partie, des sujets dans la vie active pour les autres). Le panel est très faible, mais après un mois d'utilisation et d'appropriation de l'objet, ces sondés ont porté une caméra pendant 3 jours. Il se sont filmés autant qu'il était possible pour montrer plus précisément ce qu'ils faisaient avec la montre (PDF).
1009 utilisations ont été analysées sur cette période. C'est à dire qu'en moyenne, sur une journée de 14h, chaque personne a regardé ou manipulé sa montre 6 fois par heure. Il en est ressorti que la simple consultation du cadran principal avec l'heure avait représenté 50% de ces actions.
La lecture des notifications est arrivée loin derrière, avec 17% de ces actions. Le compteur dans Exercice et le centre de notifications suivent avec 6% chacun. Tout comme la précédente étude, on voit que les autres apps Apple et celles des éditeurs tiers n'ont pas eu les faveurs de ces utilisateurs, avec seulement 1% des usages chacune (Instagram, Twitter et Nike Plus étaient les plus représentées). Même chose pour la fonction Coup d'œil, le téléphone, Plans, Siri, Mail, Activité ou encore l'écran de lancement des apps, tous assez largement ignorés.
À chaque fois que l'occasion lui en a été donné, Tim Cook a insisté sur la disponibilité de nombreuses apps pour l'Apple Watch. Mais ces deux études, malgré leurs limites, montrent qu'il y a encore beaucoup à faire pour que les apps jouent sur la montre le rôle qu'elles ont eu avec l'iPhone. Au point de devenir essentielles à son succès. Il faut toutefois pondérer ce constat en rappelant qu'on peut très bien ne jamais ouvrir une app sur sa montre tout en l'utilisant constamment au travers de ses notifications.
Source : Fortune