Malgré le tsunami à venir, Pebble ne craint pas l’Apple Watch. La montre connectée qui a dépassé les 17 millions de dollars sur Kickstarter, établissant ainsi un nouveau record, mise sur son concept de chronologie pour se différencier d’avec le produit d’Apple. L’idée derrière cette timeline est d’aller au-delà du concept traditionnel des applications, qui fonctionne bien « pendant 5 ou 10 minutes », explique Eric Migicovsky, le fondateur de l’entreprise. « Mais pour les gens qui essaient d’en faire plus, [le système] est cassé, ce n’est pas évolutif. C’est beaucoup plus compliqué. La raison, c’est qu’il n’y a pas de métaphore fondamentale ou une structure ou un cadre qui permettent cette évolution ».
Quelle peut alors être cette « métaphore » ? Le temps, assène le jeune PDG. « Ce qui est important, ce n’est pas l’app, mais le contenu de cette app. Si vous l’étalez sur une chronologie, tout clique ». La timeline de la Pebble Time (qui sera proposée aussi au téléchargement pour les anciennes Pebble) comprend en effet trois paliers temporels : le passé, qui retourne par exemple les résultats sportifs ou les notifications reçues, le présent avec l’affichage de l’heure, et l’avenir (rendez-vous, matchs à venir, alarmes, etc.)
Un concept innovant dans lequel le contenu des applications est effectivement « fondu » au sein d’une chronologie qui distingue clairement la Pebble Time de la vision plus traditionnelle d’Apple ou de Google. « Je ne considère pas les apps comme la meilleure interface qui soit sur une montre. Tapoter sur une app, ce n’est pas la meilleure des manières de faire. (…) C’est une toute nouvelle façon d’interagir avec les ordinateurs et les gens ».
Plus globalement, Migicovsky déclare qu’avec l’Apple Watch, le constructeur va élargir le marché, ce qu’Android Wear n’a pas su faire (lire : Android Wear ou l'échec de Google sur le haut de gamme). « Personne n’a rien fait. Nous avons un million d’utilisateurs, la plus importante population équipée de smartwatchs. Concernant Android Wear, je pense que personne ne l'a jamais respecté. Ils n’apportent aucune nouvelle idée (…) Samsung a lancé huit modèles, mais c’est différent ». Apple est évidemment un concurrent de taille, mais Pebble conserve des atouts : « Nous faisons spécifiquement des choses qu’Apple ne fait pas, comme une autonomie de 10 jours [sur la Pebble Time Steel, NDLR], cette nouvelle interface, l’étanchéité, la compatibilité Android et iOS ». Ainsi que des tarifs plus bas.
La Pebble classique coûte 99$, la Pebble Time 199$, la Steel 299$ (prix public), soit 50$ moins cher que l’Apple Watch Sport à 349$. Pour la robe dorée, le constructeur a utilisé un procédé PVD (dépôt physique en phase vapeur) souvent utilisé dans les montres haut de gamme, notamment pour les modèles en or rose. La photo qui illustre ce modèle n’est d’ailleurs pas sans évoquer une certaine Apple Watch :
La Pebble Time sera livrée à partir de mai, soit un mois après l’Apple Watch.