Jean-Claude Biver, le PDG de TAG Heuer, n’avait pas tout dit lors de sa conférence de presse du Baselworld, durant laquelle il a annoncé le développement d’une montre connectée sous Android Wear, avec un cœur Intel (lire : TAG Heuer fait tout un fromage d'un partenariat avec Intel et Google). Le président du pôle montres de LVMH avait encore quelques informations à partager de-ci de-là, au site Hodinkee par exemple, qui a recueilli quelques confidences durant le salon de l’horlogerie de Bâle.
Biver a ainsi précisé sa vision du marché des smartwatchs. Pour lui, il va exister plusieurs segments sur ce secteur, à l’image de celui des montres traditionnelles : il y en a qui donnent simplement l’heure, d’autres qui ont des fonctions d’agenda, d’autre encore qui multiplient les complications (phases de la Lune, coucher du soleil, minuteur…).
Si Apple a conçu la montre connectée la plus complète du marché, il reste de la place pour des produits moins complexes, estime Biver. Il donne comme exemple la plateforme MMT de Frédérique Constant qui permet d’intégrer dans une montre traditionnelle un traqueur d’activité (à la manière de l’Activité de Withings). Android Wear, malgré ses limitations, va sans aucun doute représenter un large pourcentage du marché de la montre connectée, et comme Biver l’a déjà dit, l’industrie suisse se doit de nouer des partenariats avec la Silicon Valley pour concurrencer l’Apple Watch.
À la question de savoir si la future montre connectée de TAG Heuer (qui sera une déclinaison de la Carrera) offrira quelque chose que l’Apple Watch ne proposera pas, Jean-Claude Biver botte en touche : la montre d’Apple sera la plus fonctionnelle des deux, mais son produit devrait se montrer capable de réaliser des choses que sa concurrente ne pourra pas. Sans dire précisément quoi.
Le patron de TAG Heuer donne aussi un élément important : sa future Carrera connectée coûtera dans les 1 000$, alors que la vaste majorité des produits du fabricant tournent entre 1 500 et 5 000$. Les smartwatchs TAG seront donc positionnées sous cette fourchette. Biver espère que ces produits agiront comme un produit d’appel et que la clientèle, en vieillissant, optera pour des montres plus traditionnelles et donc, plus chères. « Pour 1 000$, préférez-vous porter l’Apple Watch ou une montre qui ressemble à la Carrera ? », interroge le patron.
L’argument tarifaire est ici important, sinon stratégique : quand on additionne le prix de l’Apple Watch avec celui d’un iPhone, on sera à peu près au même niveau que la somme d’une montre TAG et d’un smartphone Android (Biver l’estime entre 900 et 1 200$). TAG Heuer, Intel et Google donneront de plus amples informations sur leur partenariat et leur première montre connectée en octobre.
