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Tout ce que l'on sait sur l'Apple Watch

Florian Innocente

mercredi 03 décembre 2014 à 01:00 • 48

Apple Watch

De l'Apple Watch on a beaucoup parlé après sa présentation début septembre. Apple a donné de nombreux détails et d'autres très importants sont arrivés depuis. Entre ce que l'on sait, ce que l'on subodore et ce que l'on ignore toujours il est temps de faire le point…. On entrera plus loin dans les détails du fonctionnement de cet accessoire, mais on peut déjà répondre à la première question qui est de savoir à quoi va servir l'Apple Watch.

crédit : papasoey

Elle saura faire plusieurs choses : ce sera une montre, ce sera un appareil de communication, ce sera aussi un traqueur d'activité, un outil de paiement dans les boutiques équipées Apple Pay, on s'en servira également comme télécommande de son téléphone ou de son Mac et enfin elle servira de compagnon aux apps installées sur votre téléphone en plus de celles qui lui seront réservées. Quant à savoir si cette montre sera vraiment utile, les avis ne manquent pas dès aujourd'hui mais il faudra attendre le début 2015 pour le savoir, lorsque les premiers clients la porteront au poignet…

Tout ce que l'on sait

L'Apple Watch existe en trois collections : Watch, Watch Sport et Watch Edition. Chacune existe en deux hauteurs de cadrans de 38 et 42 mm, avec un assortiment de six finitions (aluminium anodisé, acier inoxydable et or déclinés dans plusieurs couleurs) et autant de types de bracelets amovibles. Il est intéressant de relever qu'à aucune occasion Apple n'a parlé de « smartwatch ». Ce jargon technophile est volontairement laissé à la concurrence (lire Apple Watch : de l’informatique prête à porter).

3 collections à des prix encore largement inconnus
Aluminium anodisé, acier inoxydable et or sont les 3 finitions proposées avec des variations de couleurs pour former 6 propositions au total

Il est utile d'insister sur cette offre autour de deux dimensions du cadran, tant la problématique du confort alimente les commentaires sur les montres connectées. Paradoxalement, elles sont souvent critiquées pour leurs tailles imposantes, comme si l'univers des montres traditionnelles n'était rempli que de petites Swatch ultraplates et légères… Contrairement aux modèles présentés par les concurrents d'Apple, on pourra préférer une petite ou une plus grande Watch, en fonction de ses goûts ou de son poignet. C'est un moyen sûr d'attirer une clientèle plus large, sans distinction de sexe.

A Blog To Watch raconte qu'un débat interne a eu lieu chez Apple sur la manière de présenter cette mesure des 38 et 42 mm. La tradition en horlogerie est de désigner la largeur de la montre et non sa hauteur. Apple a jugé préférable de mesurer la hauteur, estimant cela plus parlant pour l'utilisateur. Chacun peut évaluer plus facilement si le boîtier va dépasser ou non de son poignet. Mais pour les autres données comme l'épaisseur ou le poids c'est encore silence radio.

Petite et grande Apple Watch
Crédit : Hodinkee

Les développeurs devront concevoir deux versions de leurs éléments graphiques, car sur la petite montre la définition écran est de 340x272 pixels mais elle est de 390x312 pixels sur la plus grande. À titre de comparaison, les montres Android Wear utilisent pour la plupart une définition de 320x320. Il ne devrait pas y avoir une différence particulière dans la finesse d'affichage de toutes ces montres, qu'elles soient d'Apple, LG, Motorola et consorts.

Apple explique sur son site que l'on pourra utiliser indifféremment cette montre sur un poignet gauche ou droit. C'est l'avantage d'un cadran qui n'est qu'un écran et dont l'affichage peut ainsi pivoter à loisir. On peut objecter une contrariété esthétique : une Watch attachée au bras droit, retournée pour avoir la couronne placée du côté de la main gauche (sinon on masque l'écran en la manipulant) et avec cette couronne dont le décentrage sur le côté du boîtier sera toujours appuyé… voilà de quoi faire hurler les puristes (mais seulement eux).

Deux tailles d'écrans et deux définitions

Le premier modèle de montre coûtera 349 dollars, soit autant en euros. Cela n'a pas été dit clairement, Apple France s'étant contentée pour le moment de reprendre le prix américain dans sa communication, mais il y a toujours un rapport de 1:1. Ces bases posées, les choses deviennent un peu plus compliquées lorsqu'on entre dans le détail de chaque famille. Objet personnel par excellence, la montre d'Apple va tenter de répondre à des goûts variés : du fan de sport à l'amateur(eure) d'objets scintillants à base de métaux précieux ; d'un bracelet passe-partout à ceux façonnés de manière quasi-artisanale.

Hodinkee - Une luxueuse Patek Philippe 3940G et l'Apple Watch de 42 mm

Trois modèles, des centaines de combinaison

"Apple Watch Sport" : l'entrée de gamme

Ce devrait être le modèle d'entrée de gamme, à 349 dollars. Le boîtier est en aluminium anodisé avec une finition argent ou gris sidéral (comme l'iPhone 6). C'est le même traitement d'aluminium utilisé sur les portables d'Apple. Il est sujet à des rayures si l'on n'y prend pas garde. D'ailleurs, Apple préfère parler de la légèreté de ce modèle comparé à celui en acier inoxydable (30% de mieux mais sans qu'on sache les valeurs) et de l'homogénéité visuelle de son aspect. Plutôt que d'évoquer sa résistance aux rayures ou aux entailles. L'écran a une surface en verre Ion-X renforcé, à l'instar aussi des derniers iPhone 6. Au revers, le socle, où sont logés les capteurs, est en matériau composite. 10 modèles "Sport" sont listés dans les deux tailles de cadrans.

Apple Watch Sport, gris sidéral et gris argent avec bracelet caoutchouc

À chaque fois sur son site, Apple montre un bracelet Sport en fluoroélastomère (ça marche aussi en disant "caoutchouc"…) avec une fermeture à clou. Cette matière est présentée en 5 couleurs reprises pour partie des iPhone 5c (noir, vert, bleu, blanc et rose).

Bracelets Sport noir — A Blog To Watch

"Apple Watch" : le milieu de gamme

Le boîtier a une finition en acier inoxydable avec une couleur claire dite « naturelle » ou plus sombre appelée « noir sidéral ». L'écran est protégé par une couche de cristal de saphir, l'arrière est en céramique. Cette fois, Apple vante une résistance aux rayures nettement supérieure à la moyenne : +40%.

Au vu du nombre de références, c'est certainement la gamme qu'Apple escompte vendre au plus grand nombre. 18 modèles seront au catalogue avec 12 bracelets de natures, de couleurs et de fermetures différentes. Il y aura par exemple le bracelet Sport mais en noir ou blanc uniquement. Tous ces bracelets accompagneront l'une ou l'autre des tailles de la montre, sauf le bracelet cuir "Venezia" réservé aux cadrans 42 mm et le cuir "Granada" pour les 38 mm.

2 des 18 modèles avec des bracelets à maille milanaise et à maillons en acier.

"Apple Watch Edition" : le super haut de gamme

C'est la série chic et chère avec six choix et de l'or pour tout le monde. Selon le bracelet, on a un boîtier en or jaune ou or rose 18 carats en 38 ou 42 mm. L'écran est recouvert d'une couche de cristal de saphir et de la céramique au dos. C'est la seule version dont la surface de la couronne digitale, logée sur le côté, est dans une couleur en adéquation avec le bracelet (pastille blanche, rouge, noire ou bleue foncée). On ne voit sur le site d'Apple que trois bracelets avec cette montre : le Sport en caoutchouc et les cuirs Granada et Dutch.

Si les plans d'Apple n'ont pas changé depuis septembre, ce modèle en particulier sera vendu avec une boîte d'aspect luxueux (on nous a parlé de cuir) faisant office de chargeur. Un câble Lightning en sortira au dos pour être branché au secteur, à l'intérieur il y aura un support avec le chargeur par induction. On posera sa montre dans cet écrin pour la recharger pendant la nuit.

La tête de la couronne est d'une couleur différente selon le bracelet

Des bracelets pour tous les goûts

Le bracelet participe à définir la personnalité d'une montre au même titre que son mouvement mécanique, le dessin de son cadran et celui du boîtier. On s'attendait à ce qu'Apple joue la carte de la qualité mais pas à ce qu'elle mette sur la table une telle variété de bracelets et de styles. Elle va jusqu'à proposer toute une gamme de boucles de fermetures. Aucun fabricant de montres connectées n'a mis en place un catalogue aussi fourni et complexe. C'est pour Apple une autre manière de marquer sa proximité avec l'univers de la montre traditionnelle en en reprenant les codes et le vocabulaire.

On s'attendait à un bon bracelet pour la montre d'Apple mais pas à autant de styles

Un point intéressant à souligner est que ces bracelets sont interchangeables (dès lors qu'on reste dans la famille 38 mm ou 42 mm). Cela va sans nul doute ouvrir un énorme marché pour des bracelets de toutes sortes (voir plus loin). Face à une concurrence qui s'en tient grosso modo à du cuir ou des variétés de caoutchouc (il y a des exceptions mais timides, lire Motorola dévoile ses bracelets Moto 360), Apple joue sur tous les registres pour faire de sa montre un bel objet plutôt qu'un joli gadget.

Il y a des bracelets cuir mais aussi un bracelet en acier à maillons ou la très chic et très classique maille milanaise que l'on aurait difficilement imaginé accrochée à une montre 100% électronique. Mais puisqu'il s'agit de fondre l'Apple Watch dans le paysage des montres classiques, quoi de mieux que ces bracelets pour effacer ce caractère froid du tout numérique ?

Dans ce qu'elle présente sur son site, Apple a réalisé des sélections de couleurs et associations avec des boitiers. La montre Sport n'a par exemple que des bracelets du même style et dans toutes les couleurs. À l'autre extrême, les montres or ont un choix plus limité aux modèles Sport (avec clou de fermeture en or) et deux cuirs. Au-delà de ces mariages décidés par Apple, on pourra acheter des bracelets en plus. Par contre, on ne pourra pas acheter un cadran tout seul, sans l'un des bracelets proposés par défaut.

Dans le détail : on a d'abord le bracelet Sport en caoutchouc avec 5 couleurs (noir, vert, bleu, blanc et rose) avec une fermeture à clou. C'est le plus basique. Il est montré sur les deux versions 38 et 42 mm et attaché aux Apple Watch, Apple Watch Sport mais aussi aux Apple Watch Edition en or. À chaque fois le clou de fermeture épouse la couleur du boîtier. Toutes les couleurs de bracelet ne sont pas disponibles à chaque fois (le bleu par exemple se marie assez mal avec l'or rose…).

crédit : The Verge

Suivent les trois versions en cuir. Il y a en premier le modèle Venezia fabriqué en Italie. Dépourvu de fermoir, il tient autour du poignet avec une série d'aimants intégrés. On ajustera la bande du bracelet en fonction du diamètre désiré. Ce principe des aimants, Apple l'utilise depuis des années avec bonheur pour ses portables (fermeture de l'écran) et pour les étuis de protection de ses iPad. On peut penser que la tenue autour du poignet sera efficace. Ce bracelet est montré en trois coloris : gris sable, grège (un beige plus foncé) et bleu électrique. Il n'apparaît sur le site qu'attaché aux "gros" boîtiers de 42 mm.

Le bracelet cuir "Venezia" avec une boucle mais une attache aimantée
crédit : Hodinkee

Second choix si l'on veut du cuir, le Granada. On le voit sur les Apple Watch et Apple Watch Edition. Ce bracelet est pourvu d'un fermoir aimanté dit "Boucle Moderne" et d'un clou pour ajuster le diamètre. Il existera à la base en rose pâle, marron et bleu nuit. Des versions rouge et gris-rose sont proposées pour les boîtiers en or. Le site d'Apple ne présente ce bracelet que monté sur les petits cadrans de 38 mm.

Le bracelet cuir Granada à fermeture magnétique et ajustement par un clou
Le bracelet Sport en haut et le cuir Granada en bas avec une partie de sa boucle aimantée — A Blog To Watch

Ce bracelet "Granada" est le seul élément de sa montre dont Apple précise qu'il est fabriqué en France dans une « petite tannerie française fondée en 1803 ». Les tanneries nées à cette date et encore en activité ne pullulent pas. Il y a de bonnes chances pour que ce soient les Tanneries Roux, créées cette année là et situées à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Cette entreprise habituée à fournir des marques de luxe est passée sous pavillon LVMH en 2012 (l'entreprise n'a pas donné suite à nos questions).

Troisième proposition en cuir, le bracelet Dutch (fabriqué aux Pays-bas par ECCO). C'est le plus basique des trois bracelets dans cette matière, avec sa fermeture à boucle ardillon (une simple aiguille). Il existe en noir et, sur la Edition haut de gamme, en bleu marine. Il ira sur les cadrans 38 et 42 mm.

Le bracelet cuir Dutch à boucle ardillon

Le premier modèle des bracelets métalliques est la version à maillons en acier inoxydable. Il a une fermeture papillon — la boucle s'agrandit en se déployant de part et d'autre après une pression sur des poussoirs latéraux. Apple explique que l'on pourra ajuster le bracelet à la taille de son poignet en ôtant des maillons soi-même et sans outil. Pas besoin dès lors d'aller chez le bijoutier. Ce bracelet est adapté aux deux tailles de la montre et sera offert en couleurs acier naturel et noir sidéral. On remarque que son fermoir semble bien intégré au bracelet, il affleure à peine.

Le bracelet à maillons ajustables par le client
A Blog To Watch

Le bracelet à maille milanaise est un classique dans son genre, avec un style que l'on peut juger désuet mais qui confère une belle allure sur un poignet d'homme comme de femme. Plutôt qu'une boucle de fermeture, Apple a simplifié le dessin de ce bracelet en utilisant des aimants qui faciliteront aussi l'ajustement au poignet. Cette version existe en deux modèles pour les deux tailles d'écrans.

Hodinkee

Benjamin Clymer, responsable du blog Hodinkee, spécialisé dans la belle montre, s'était déclaré épaté par la qualité - et l'existence même dans l'offre - de cette maille milanaise. Au soir de la présentation de l'Apple Watch, lui qui porte et teste des montres de luxe au quotidien, écrivait :

Le style en "boucle" de ce bracelet est tout simplement fantastique, et contrairement au bracelet [de même style, ndr] de mon Omega, il marche. Il est aimanté et vous pouvez le fermer à n'importe quelle taille. Il est léger mais juste ce qu'il faut et il est incroyable au poignet. Que vaut-il face à une Tissot avec un bracelet similaire ? Mieux vaut que la Suisse ne le sache pas.

Matériel : du neuf avec de l'ancien

Apple parle d'abord de sa Watch comme d'une montre et une montre qui sait donner l'heure exacte. Cela paraît bête à dire mais toute mécanique a des faiblesses. Donner une heure rigoureusement précise et savoir le faire dans la durée est un challenge pour toutes les montres, indépendamment de leurs prix. Celle d'Apple ne devrait pas s'écarter de plus de 50 millisecondes du temps universel et elle saura se régler automatiquement sur un nouveau fuseau horaire.

L'écran est qualifié de Retina mais les rares avis à son endroit sont partagés. D'aucuns l'ont trouvé excellent au soir de l'annonce et depuis, d'autres ont été moins enthousiastes. Disons qu'il ne faut pas s'attendre à mieux que les montres connectées déjà commercialisées. Le site d'Apple contient beaucoup d'images où la bordure noire disparaît dans le fond noir des interfaces proposées, mais dans les faits cette bordure est conséquente.

L'écran de l'Apple Watch est entouré d'une épaisse bordure
crédit :
Hodinkee

Sauf en cas d'interaction directe, cet écran sera toujours éteint, c'est la contrepartie de ces montres de nouvelle génération, il faut préserver leur petite batterie. L'écran s'allumera automatiquement pour donner l'heure lorsqu'on lèvera son poignet, comme on le fait pour lire l'heure sur une montre classique ou à la réception d'une notification.

Cet écran sera tactile mais pas multipoints comme les iPhone. Il saura néanmoins détecter une pression — Force Touch dans le jargon d'Apple — exercée avec un ou deux doigts. Une pression prolongée sera perçue différemment d'un tapotement, avec des actions spécifiques à la clef.

Une part non négligeable des interactions se fera avec la couronne digitale placée sur la tranche. C'est une pièce matérielle empruntée aux montres traditionnelles qui sert habituellement à régler l'heure et à remonter leur resort principal. C'est également un élément esthétique distinctif d'une montre.

La couronne numérique sur la tranche, l'une des surprises de cette montre que l'on supposait 100% tactile - A blog to watch

La présence de cette "molette" a surpris alors que l'on aurait volontiers tablé sur du tout tactile. Apple l'a justifié par la nécessité de pouvoir conduire certaines actions sans masquer le (petit) écran avec ses doigts. L'exemple fut donné du zoom, malaisé sinon impraticable sur une surface aussi réduite. Et de toute façon impossible sans écran multipoint.

Cette couronne que l'on peut assimiler à la roue des premiers iPod, à la différence qu'elle n'est pas mécanique mais 100% électronique, a plusieurs usages. Elle permet de zoomer dans une photo, dans un plan ou dans le nuage des icônes d'applications de l'écran d'accueil. Elle sert ensuite à faire défiler les valeurs d'un barillet à l'écran (pour régler une date, une heure, une option parmi plusieurs). Enfin, une pression sur la couronne entérinera un choix ou ramènera à l'écran d'accueil.

Toutes ces actions — pression prolongée sur l'écran, réception d'un message, d'une notification et même manipulation de la couronne — sont répercutés physiquement à l'utilisateur. C'est le rôle du Taptic Engine, un actuateur linéaire représenté dans la montre par un composant de belle taille. Il va produire des effets différents selon la nature de l'information à vous transmettre, comme si quelqu'un vous tapotait du doigt sur le poignet. Ce devrait être très perceptible et plus subtil qu'une simple vibration.

Dans l'Apple Watch la vibration se fait sous la montre, au point de contact avec le poignet. On est prévenu de cette manière de l'arrivée de notifications. Cela peut aussi servir à vous réveiller, comme l'a expliqué Jonathan Ive, en produisant un tapotement plus discret qu'une alarme sonore. Encore faut-il garder sa montre au poignet pour dormir alors que ce temps est plutôt prévu pour la recharger à en croire Tim Cook lui-même…

Le Taptic Engine sait également simuler, avec des modulations dans l'effet, le "battement" de coeur de la personne qui vous enverra ainsi des messages d'un nouveau genre. Des missives illustrées à l'écran par des formes en mouvement abstraites ou d'un coeur évanescent. Cette information aura été captée et mesurée par la Watch de votre interlocuteur, transmise à son iPhone, envoyée au vôtre et répercutée vers votre montre et son Taptic Engine.

En pressant avec 2 doigts sur l'écran on envoie un battement de son coeur, en tapotant l'écran on envera de discrètes impulsions à un correspondant de votre choix, aussi équipé d'une Watch.

Ces petits tapotements, qui changent selon la nature du message à convoyer, seront accompagnées d'un son produit par la montre. Le maniement de la couronne digitale produira aussi un son électronique. Cela rappelle les anciens iPod lorsqu'ils ont abandonné leur roue mécanique pour une version tactile. Celle-ci recréait un son numérique pour accompagner le mouvement de l'utilisateur (lire aussi Kevin Lynch forme une équipe avec des anciens de la division iPod). Sous la couronne digitale, Apple a placé un large bouton dévolu à la fonction d'envoi de messages.

Sous la montre, en contact avec le poignet, se trouvent les capteurs. Quatre éléments optiques, protégés d'un revêtement en cristal de saphir et enchâssées dans un socle de céramique (ou composite sur la montre d'entrée de gamme), vont mesurer la fréquence cardiaque. On avait entendu beaucoup de choses sur « l'iWatch » et ses capacités à collecter telles ou telles données physiologiques. Ses compétences s'élargiront probablement au fil des générations mais pour le moment elle ne fait rien de plus que les autres traqueurs d'activité, voire moins. Elle relève votre fréquence cardiaque, mesure avec son accéléromètre les distances parcourues en nombre de pas et elle estime la dépense calorique.

Les deux éléments de par et d'autres du socle noir où sont logés les capteurs ne sont pas des boutons. Ils appartiennent au système de fixation des bracelets — A Blog To Watch

C'est aussi sous la montre que l'on branchera le câble de recharge de la montre. Pas de prise externe disgracieuse pour cela, le chargeur par induction viendra se plaquer sur le socle et sera maintenu par aimantation. La question est de savoir quelle sera la perte électrique et donc le temps de charge nécessaire pour remplir une batterie vide.

Le chargeur par induction, aimanté au dos de la montre

Pour ses iPhone et iPad, Apple développe son propre processeur baptisé A6/A7/A8, etc. Il en va de même pour sa montre avec le S1. Un tout nouveau système sur puce qu'Apple décrit comme recouvert de résine pour mieux absorber les petits chocs du quotidien. On n'en sait guère plus à son sujet.

Pas de mécanique horlogère dans la montre, juste un nouveau processeur sur mesure créé par Apple

Il n'y a pas de puce GPS dans la montre, elle s'appuie sur l'iPhone, c'est une manière de limiter les efforts demandés à la batterie. Lorsqu'on sort marcher ou courir sans son iPhone, la montre stocke les informations de votre rythme cardiaque et les envoi à l'iPhone une fois les deux appareils réunis. Ce qui signifie qu'en l'absence de GPS intégré vous n'aurez pas le tracé de votre parcours. Vous n'aurez que le nombre de pas et la distance effectuée. Et dans le cas précis où vous circulez à vélo il faudra avoir le GPS du téléphone pour le calcul de cette distance.

Un haut-parleur est prévu pour les fonctions vocales, par exemple lorsque la montre va vous énoncer les directions à suivre avec l'aide à la navigation. Un microphone est là aussi, notamment pour recevoir les ordres envoyés à Siri. Ils seront relayés vers l'iPhone qui va s'occuper de retourner la réponse fournie par les serveurs d'Apple.

Une interface réinventée

Cette montre a sa propre police, baptisée San Francisco, comme l'une de celles fournies sur le tout premier Mac, si ce n'est qu'elle était plus rigolote qu'utile. L'interface de cette montre a surpris. Aucune rumeur n'avait parlé de la couronne digitale et ceux qui s'étaient risqués à imaginer le look de l'interface ne faisaient que s'inspirer d'iOS. On s'en approche parfois mais la montre a une personnalité logicielle propre, dictée par les contraintes de sa taille.

La Watch sera une montre avec plusieurs visages. Apple insiste sur les multiples cadrans prévus pour afficher l'heure et elle met en avant différentes complications. Ce terme en horlogerie désigne les informations, autres que l'heure, que peuvent afficher des cadrans. Dans le cas de l'Apple Watch il y en a de toutes sortes pour indiquer : une alarme, un événement de calendrier, un chronomètre, la température, la valeur d'une action en bourse, les phases de la Lune, la météo, etc. Toutes choses qui renverront vers des apps si on tapote leurs icônes.

Apple explique aussi qu'une fois un thème de cadran choisi on pourra s'en tenir à ses informations de base — celles de l'heure — mais décider de désactiver par exemple l'affichage des secondes, des minutes ou encore changer les couleurs des éléments graphiques pour aller vers un affichage dépouillé et plus personnalisé encore.

Différentes présentations d'un même cadran

Élément crucial pour la bonne compréhension de ce que permettra de faire cette montre : l'Apple Watch a grand besoin d'un iPhone. C'est l'une des premières choses qui furent dites lors de sa démonstration. Elle n'en a pas l'utilité tout le temps, mais c'est un compagnon en l'absence duquel elle va se trouver rapidement démunie et sans grand intérêt. Rappelons qu'il faudra avoir au minimum un iPhone 5 ou 5c.

Cette montre a du Bluetooth mais elle n'est pas autonome en connexion réseau, elle n'a pas de Wi-Fi ni de carte SIM intégrée. On pourra parler à sa montre et répondre à un appel mais c'est l'iPhone qui en réalité gèrera la conversation téléphonique. C'est la montre qui annoncera à haute voix votre itinéraire avec sa petite application Plans mais c'est l'iPhone qui fera le travail de repérage avec son GPS et qui enverra les informations à la montre. C'est aussi le processeur graphique de l'iPhone qui va s'occuper des mignonnes petites animations que l'on a vues lors des démos.

De même, on pourra dicter un message à sa montre avec Siri qui transmettra le tout au téléphone. C'est sur l'iPhone qu'elle ira chercher les photos que vous voulez regarder sur le petit écran. À l'inverse, si vous n'avez pas d'iPhone 6, la puce NFC de la montre vous permet d'utiliser Apple Pay. La montre, dans tous les cas, évitera de devoir sortir son iPhone du sac ou de la poche pour régler un achat par ce biais.

On paiera aussi avec sa montre

L'un des challenges a été de trouver de nouveaux moyens pour avoir d'un côté une richesse logicielle offerte par des apps et de l'autre une interface à même de faciliter leur utilisation sur une surface grosse comme 2 ou 3 timbres-poste. Plutôt que du tout tactile, Apple a imaginé une couronne digitale accompagnée d'un autre bouton. On tape à l'écran pour sélectionner un champ, pour déplacer des éléments, pour faire défiler des images. Mais on utilise la couronne digitale pour modifier les valeurs d'un champ sélectionné, faire défiler les messages d'une liste et valider un choix par une pression.

Crédit : The Verge

Il n'y a pas de minuscule clavier virtuel comme sur d'autres montres. On utilise à la place la dictée vocale de Siri en l'activant d'une pression sur la couronne. Lorsqu'on doit répondre à des Messages, SMS ou invitations, Apple a développé un système où la montre suggère quelques réponses types et si possible appropriées au contexte de l'échange. Si la réponse convient, on se contentera de la toucher pour l'envoyer. Au fil du temps, la montre est supposée enrichir sa collection de réponses au vu de vos habitudes.

Une liste de réponses suggérées par la montre que l'on fait défiler avec la couronne et valide d'un tap sur l'écran

Lorsqu'on doit répondre à un message un peu plus compliqué qu'une simple invitation de calendrier, l'Apple Watch utilise QuickWord, un système qui fournit des réponses type appropriées en se basant sur le texte du message reçu. Dans l'exemple ci-après, sans aucun texte à taper à l'écran, on peut répondre à l'une des deux propositions : décliner, envoyer un emoji ou émettre un bref message audio que transmettra ensuite l'iPhone.

Des emojis animés dont on peut personnaliser l'expression en les touchant du doigt. Apple a créé une petite liste d'animations de ce style avec des coeurs ou encore une main en 3D

L'Apple Watch a un écran d'accueil comme l'iPhone, mais plutôt qu'une grille tracée au cordeau on a un nuage d'icônes. Elles sont de tailles variables selon qu'elles sont plus ou moins proches du centre de l'écran.

Un tap pour en ouvrir une ; un glissement du doigt sur l'écran pour déplacer le nuage ; un tour de couronne pour zoomer à l'intérieur et une pression sur la couronne pour sortir d'une app et revenir sur le nuage. L'application horloge est toujours logée au centre de ce nuage, c'est autour d'elle que se positionnent les icônes. Des icônes que l'on peut librement réarranger en rapprochant du centre celles que l'on utilise le plus souvent.

Un zoom arrière sur le nuage réalisé avec la couronne

La Watch est un objet avec lequel on va interagir de très brefs instants. Coup d'oeil désigne un mode de consultation rapide pour obtenir de petites informations : météo, tâches en attente, cours de bourse, position géographique, rendez-vous à venir, départ à venir d'un vol ou d'un train, lecteur de musique… On active ces écrans d'information d'un geste sur l'écran du bas vers le haut et puis on les fait défiler latéralement pour les passer en revue. C'est l'utilisateur qui décide de les afficher, contrairement à des notifications qui lui sont envoyées au travers de l'iPhone.

Un rendez-vous à venir avec Coup d'oeil

Ces écrans Coup d'oeil doivent occuper tout l'écran de la montre et ne pas nécessiter un défilement pour être entièrement lus. Un tap sur la montre lance l'app associée à ce Coup d'oeil sur l'iPhone, mais les développeurs n'ont aucune obligation de proposer cette vue supplémentaire. Lorsqu'on tape sur un Coup d'oeil, la montre utilise Handoff pour lancer l'app correspondante sur l'iPhone, et celle-ci va se mettre à jour en conséquence. Par exemple, l'heure et la porte d'embarquement affichés a minima sur la montre provoqueront l'affichage sur l'iPhone des autres données plus détaillées du vol. Un courrier sur la montre dont on n'a qu'un petit aperçu est directement ouvert sur son iPhone après un tap.

La montre ne présente qu'un aperçu des informations, l'iPhone se charge du reste

S'agissant du lecteur de musique, il sait piloter l'application Musique sur l'iPhone, iTunes sur le Mac ou tout bonnement jouer les morceaux stockés dans la montre. On les écoutera avec le haut-parleur interne mais plus sûrement via son iPhone éventuellement connecté à une enceinte Bluetooth.

Deux exemples d'écrans "Coup d'oeil" pour lire de la musique et pour se situer sur une carte

L'iPhone reçoit des notifications, par conséquent l'Apple Watch aussi. Leur consultation pourra être "longue" ou "courte". Une notification "courte" prévient l'utilisateur avec une information minimale qui occupe tout l'écran. Elle est rapide à lire et préserve un certain degré de confidentialité. Mais si l'utilisateur laisse sa montre levée un peu plus longtemps, alors la notification pourra afficher une notification dite "longue", proposant plus de détails et des boutons d'actions.

C'est un usage intéressant qui est fait du capteur de mouvements. Si la montre identifie un mouvement rapide du poignet, signifiant que le porteur ne veut pas (ou ne peut pas) consulter pendant très longtemps sa montre, la Watch se contente de la notification "courte" à l'inverse elle en montre plus si le geste est maintenu.

La notification courte (à gauche) se contente du logo de l'app (de photo) et d'une très courte description de l'alerte. La notification longue comprend un aperçu de la photo, ainsi que la possibilité d'interagir avec (favoris, commentaire à dicter avec Siri).

Cliquer pour agrandir

Une application pour la montre a une interface très minimale mais dans certains cas il faut proposer des réglages ou actions supplémentaires. On les affiche par une pression prolongée sur l'écran, une action baptisée Force Touch. Cela se traduit par un nouvel écran comportant au maximum quatre grosses icônes pour autant de réglages

L'écran de réglage de l'app de Musique appelé par Force Touch

Démonstration a été faite dans Plans avec l'affichage d'une fonction de recherche d'adresse ou d'un contact. Dans le premier cas, on donnera l'adresse en la choisissant parmi une liste d'endroits favoris déjà enregistrés ou en dictant le lieu à sa montre.

Lorsqu'on démarre la navigation, on retrouve la présentation connue de Plans sur iPhone mais l'interaction avec l'utilisateur est complétée par le Taptic Engine. Au fur et à mesure du déplacement, la montre va vous tapoter d'une manière différente selon qu'il faut tourner à droite ou à gauche. L'idée étant de pouvoir être guidé sans être obligé de regarder sa montre (et donc de tenir allumé l'écran tout ce temps).

Des applications presque vides

La montre fonctionne sur iOS avec des applications conçues par Apple et par les développeurs. Toutefois les deux ne seront pas logés à la même enseigne, du moins au départ. Depuis le 18 novembre, Apple a mis à la disposition des éditeurs une trousse à outils : le WatchKit. Un délai pour se familiariser avec ce nouvel univers qui devrait assurer une large disponibilité de petites apps au lancement de la montre.

Une information majeure a été donnée à l'occasion de l'annonce de WatchKit, la possibilité pour les développeurs « de créer des apps intégralement natives pour l'Apple Watch un peu plus tard en 2015 ». Quelques mois après la sortie de la Watch, les développeurs pourront fabriquer des applications qui sauront fonctionner en solo sur la montre. Parions que cette nouvelle étape correspondra à la conférence des développeurs en juin prochain.

Dans cette première édition de sa documentation développeurs, Apple explique qu'il y a 3 méthodes pour obtenir des informations sur la montre : lancer manuellement une app, utiliser les Coups d'oeil ou recevoir des notifications interactives (locales ou émises depuis l'iPhone).

Les 3 méthodes pour utiliser une app : l'ouvrir, utiliser un Coup d'oeil ou recevoir une notification

Mais ce qu'il faut retenir en premier lieu c'est que disposer d'un iPhone pour utiliser sa montre n'est pas seulement important, c'est indispensable pour quasiment toute chose ! Les applications sur la montre ne sont que des coquilles pratiquement vides. On savait que la montre avait besoin du téléphone, mais pas qu'elle en était dépendante à ce point. Une application sur l'iPhone est responsable de l'installation et du bon fonctionnement de sa cousine sur la montre. L'app sur la montre contient essentiellement les fichiers graphiques qui serviront à son interface. Des éléments qu'elle utilisera au bon vouloir des consignes données par le téléphone.

Toute l'intelligence reste donc sur l'iPhone et dans les apps iOS. Le principe est celui d'une poupée russe. L'app iOS du téléphone contient une extension WatchKit qui contient l'app à installer sur la montre.

Crédit : Jean-Luc Jumpertz

Lorsque l'app sur la montre fonctionne, qu'elle affiche et anime son interface, c'est en réalité sa version sur l'iPhone qui lui donne des ordres. Récupération des informations, calculs, rendus des animations, choix des éléments d'interface à utiliser… l'application sur iPhone fait tout. Elle streame tout cela par Bluetooth en direction de l'application sur la montre qui se contente d'obéir, comme on manipulerait un pantin. L'application sur la montre retourne ensuite à celle sur l'iPhone les interactions de l'utilisateur. Et ainsi de suite. C'est déjà ainsi que fonctionne CarPlay, le système embarqué à bord des voitures. Il y a des exceptions mais elles sont anecdotiques : une app sur la montre n'aura pas besoin de l'iPhone pour savoir afficher la date et l'heure…

Heureusement pour la batterie, ces interactions devraient être le plus souvent brèves et les deux appareils seront le plus souvent situés à distance très réduite. En somme, la montre n'est qu'un écran déporté de celui de l'iPhone et ses apps ne sont que des extensions sans cervelle des apps iOS. C'est cela qui va évoluer l'année prochaine, avec des applications plus autonomes, moins dépendantes du téléphone pour leur fonctionnement. Mais il n'y a pas vraiment de détails à ce stade. Les apps conçues par Apple profitent déjà de ce statut privilégié puisqu'elles s'exécutent, elles, de manière native.

Apple conseille d'inclure dans l'app de la montre les éléments graphiques qui serviront pour les animations (une bête série d'images fixes). Ceci pour assurer une fluidité et une réactivité plus grandes. Il s'agit aussi d'éviter la latence que peut entraîner le calcul dynamique d'une animation par l'iPhone avant son transfert vers la montre.

Autre technique suggérée, si une image est calculée côté iPhone et qu'elle doit servir plusieurs fois, elle peut être mise en cache sur la montre. Chaque app dispose de 20 Mo de cache persistant. Ce n'est qu'en cas de manque d'espace qu'ils seront purgés par le système. Intéressant aussi pour les développeurs, le fait que ces apps sont conçues pour AutoLayout. Si d'aventure Apple décide de changer les proportions de ses écrans, les composants des interfaces s'adapteront automatiquement.

Crédit : Jean-Luc Jumpertz

Il est expliqué dans ce SDK comment développer des apps Watch et les règles à suivre dans la conception de leurs interfaces. Le chemin est très balisé, les développeurs ne peuvent pas faire ce qui leur chante, on ne devrait pas avoir une farandole d'interfaces toutes plus baroques les unes que les autres. Il s'agit cependant d'une toute première mouture, tout cela est amené à évoluer même si la taille de l'écran du périphérique impose de toute façon un cadre difficile à oublier.

Apple insiste bien sur le fait que ces applications ne sont pas là pour occuper l'utilisateur pendant des heures, mais pour lui fournir une information simple et rapide. Des infos que l'on lit, traite et fait disparaître en un instant et sans effort. Apple le résume ainsi :

Une application Watch vient compléter votre app iOS; elle ne la remplace pas. Si vous évaluez la durée des interactions avec votre application iOS à quelques minutes, vous pouvez vous attendre à des durées d'interactions avec votre application Watch de l'ordre de quelques secondes. Les interactions doivent donc être brèves et les interfaces rester simples.

Sur le plan de la navigation, il y aura deux sortes d'applications pour la montre. Les unes avec une navigation hiérarchique comme dans Mail (on passe d'écran en écran par un tap sur un bouton désignant la section de l'app). Les autres dites paginées, où l'on se déplace d'écran en écran par des glissements latéraux (l'app Météo fait cela pour aller d'une ville à l'autre). Une app fonctionnera selon l'un ou l'autre de ces deux principes mais elle ne pourra pas mélanger les deux, précise Apple.

Le sentier est tracé aussi sur les interactions tactiles autorisées pour les développeurs. La montre ne pourra pas gérer des actions impliquant des gestes menés avec deux doigts, comme le pincer pour zoomer. Autre chose apprise avec cette documentation, les applications qui voudront afficher une carte ne pourront montrer qu'une capture d'écran fixe. Une tap sur l'app de la montre ouvrira Plans sur l'iPhone. Mais en aucun cas une app tierce ne pourra permettre à un utilisateur de naviguer dans une carte intégrée. Il en va tout autrement de l'app Plans d'Apple sur la montre comme on l'a vu lors de la présentation.

Si l'on est intéressé par ce fonctionnement et la création d'apps pour la montre, on conseille cette vidéo en français du développeur Jean-Luc Jumpertz, réalisée lors d'une conférence CocoaHeads à la fin novembre. Elle s'adresse aux développeurs mais une large partie de l'exposé est compréhensible par tout un chacun et très instructive.

[MàJ le 13/01] : Apple Watch : une intégration très poussée avec l'iPhone

Une communication « audiophysicosensorielle »

Apple a beaucoup insisté sur les nouveaux modes de communication proposés par sa montre. Le plus original est simultanément graphique et sensoriel, il est baptisé Digital Touch. Cela consiste à discuter avec un autre propriétaire d'Apple Watch en s'envoyant des dessins, des tapotements ou des battements de son coeur. Cette aspect communication sur la montre est important au point que le gros bouton sous la couronne digitale sert à l'activer et afficher vos contacts préférés.

Un échange par des dessins gribouillés à l'écran

On choisit un contact parmi ses favoris et on peut lui envoyer différentes choses autres que du texte. Ce peut être un petit dessin que l'on gribouille sommairement du bout du doigt sur l'écran de sa montre, que votre iPhone transmettra à celui de votre contact qui le relayera à l'écran de sa montre.

Ce peut être aussi une forme graphique évanescente qui s'affichera sur sa montre après que vous ayez doucement tapoté sur l'écran de la vôtre. Le destinataire ressentira également physiquement ce message sur son poignet grâce au Taptic Engine. Il sera possible de créer des séquences de tapotements, comme on le fait depuis longtemps avec les vibrations personnalisées sur l'iPhone pour identifier un appelant sans voir l'écran.

Enfin, par une pression de deux doigts sur l'écran on envoie un battement coeur. Le cardiofréquencemètre mesure votre rythme cardiaque et lui attribue une représentation graphique. Le destinataire recevra cette animation ainsi que l'impulsion associée.

Dans sa démo, Kevin Lynch (l'ex-directeur technique d'Adobe, qui pilote depuis le printemps 2013 le développement de l'interface de la montre) expliquait qu'avec l'un de ses collègues d'Apple ils avaient leur codes graphiques qu'ils s'échangeaient pour décider de leurs rendez-vous de déjeuner. C'est une autre manière de dialoguer qui fait intervenir à la fois des images et des interactions physiques grâce au Tapic Engine. Nul doute que cette idée va être reprise par nombre d'apps de discussion. Pour s'amuser aussi on peut faire de sa montre un talkie-walkie et s'envoyer de petits messages audio, comme iOS 8 le permet dans Messages.

Un autre pan important qui a fait l'objet d'explications est la partie sport et santé. Il y aura deux apps sur la montre, l'une qui compilera vos performances et votre progression et l'autre qui s'attachera à vous motiver en fixant des objectifs.

C'est la somme des informations obtenues par l'accéléromètre, le cardiofréquencemètre et le GPS de l'iPhone qui permettront de voir à quelle vitesse vous vous êtes déplacé, de mesurer l'intensité de votre effort et d'enregistrer le parcours et la distance (lire aussi Apple Watch, HealthKit : Apple ne partage pas ses données santé & Apple interdit de stocker des données HealthKit dans iCloud).

La première app — Activité — va inciter à se lever fréquemment dans la journée, à bouger et à faire de l'exercice, trois missions quotidiennes qu'il faudra s'attacher à remplir et dont la progression sera figurée par des anneaux colorés qui se refermeront si l'objectif est atteint. Avec la seconde app — Entraînement — on est davantage dans un contexte d'un effort sportif et de performance (cyclisme, course, marche) où l'on se fixe des objectifs à atteindre. Enfin, sur l'iPhone une app compilera ces données pour présenter une vue générale sur ses performances réalisées au fil des semaines.

Activité
Entraînement, avec des objectifs que l'on s'assigne, ici celui d'une dépense calorique
Un compte rendu mensuel des résultats obtenus et des objectifs tenus, ou pas

Au bout du compte, ces apps sont supposées mieux vous connaître et afficher des rappels en proposant des objectifs à viser, supérieurs à ceux déjà obtenus par le passé. Un système de récompenses par des "trophées" (sortes de badges virtuels) récompense les réussites. Sur ce point, l'Apple Watch ne fait pas vraiment mieux que les autres bracelets spécialisés — qui surveillent par exemple la qualité de votre sommeil — avant qu'elle ne propose peut-être beaucoup plus à l'avenir.

Enfin, Apple a montré d'autres usages possibles comme de piloter son Apple TV ou iTunes, mais aussi l'appareil photo de son iPhone en utilisant la montre comme écran déporté. Passbook sera aussi utilisable. Sans compter la multitude d'apps compagnons et celle natives qui sortiront au fil de l'année prochaine.

L'autonomie

C'est un aspect clef des montres connectées. Celle d'Apple ne semble pas partie pour rebattre les cartes. Le leitmotiv d'Apple, encore répété par Tim Cook récemment, est que l'on voudra tellement utiliser sa montre pendant la journée que l'on profitera de la nuit pour la recharger. C'est le même propos qui a été servi aux médias en marge de l'annonce en septembre. Prudent, Cook a souligné qu'Apple manquait de recul sur la manière dont ses clients allaient s'approprier cet objet et l'utiliser. On peut tabler sur une journée d'autonomie avec un usage fréquent et peut-être un peu plus dans le cas contraire.

Tout ce que l'on a entendu

En dehors de la première présentation de sa montre, Apple a glissé quelques miettes d'informations supplémentaires et nous avons eu aussi quelques échos. L'un de nos contacts parmi les accessoiristes nous avait parlé d'une Apple Watch en acier inoxydable (poli ou noir sidéral) à 500 dollars. Le modèle Edition en or jaune ou rose serait commercialisé entre 4 000 et 5 000 dollars (3 200 à 4 000 euros).

Est-ce que l'on vend de la même manière une montre à 349 euros et sa cousine en version or ? Nous avons entendu dire que pour les modèles les plus précieux le client serait invité à l'essayer dans la briefing room des Apple Store. Une pièce séparée de l'espace de vente et en général réservée aux réunions et démos avec des clients professionnels. Mais rares sont les Apple Store à avoir une telle pièce (Opéra et Lyon Confluence en France en ont une par exemple).

La même personne évoquait une date de lancement autour de la période de la St Valentin, donc en février. Une rumeur qui s'oppose à des propos tenus en interne auprès de ses équipes par Angela Ahrendts qui parlait du « printemps ».

Quid aussi la possibilité d'installer d'autres bracelets si aucun de ceux d'Apple ne vous convient ? Comme on l'expliquait il y a quelques jours, les fabricants d'accessoires cogitent déjà furieusement sur les opportunités offertes par ce nouveau produit. On parle même de châssis complets dans lesquels on insèrera directement sa Watch. On nous a également évoqué des films de protection pour l'écran et des adapteurs pour la recharge.

L'Apple Watch insérée dans un boîtier tiers. On peut tabler sur une belle variété de styles…Cliquer pour agrandir

Tout ce que l'on ignore

Bien des choses sont encore inconnues et il n'est même pas sûr qu'Apple les révèlera une fois le produit commercialisé. Elle ne mentionne par exemple jamais la dotation en RAM de ses iPhone et iPad ou la fréquence de leurs processeurs..

Que de nombreuses zones d'ombre subsistent encore n'a rien d'étonnant (au delà du fait que l'on parle d'Apple). Le développement de la Watch se poursuivait au moment de l'annonce. Ce qui était vrai en septembre dans les labos d'Apple ne le sera peut-être plus en 2015. On pense aux valeurs d'autonomie mais aussi à tout ce qui va entourer le produit : les prix, le SAV, la manière de le vendre, l'aménagement des Apple Store, etc. Ce n'est pas un énième iPhone mais un premier produit dans une catégorie inédite pour Apple. Quasiment tout est à (re)faire.

Apple n'a rien dit sur la capacité de stockage de sa montre — seulement de l'espace dont disposeront les apps — ni la dotation en RAM ou la fréquence de son S1. Même son poids est inconnu.

Est-ce que l'on pourra remplacer le processeur de la montre pour la faire évoluer à moindre frais ? Après tout on ne change pas de montre tous les ans. Le fait qu'Apple parle de « module » pour son processeur S1 peut donner à penser qu'il pourra être ôté et remplacé, mais c'est peut-être jouer un peu trop sur les mots. Ce ne sont que des conjectures cependant l'Apple Watch amène plusieurs questions en ce sens (lire Apple Watch : de l’informatique prête à porter).

Etanchéité

Est-ce que ces Apple Watch pourront aller dans l'eau ? Apple ne s'est pas trop mouillée sur la question. Elle n'a pas pipé mot dans son communiqué de presse ni sur son site. Lors de la présentation aux médias elle a expliqué à certains que la montre pourrait résister à des projections d'eau, mais sans beaucoup plus de détails. Un visuel illustre ce propos, on voit un individu portant l'Apple Watch avec les bras trempés après s'être envoyé de l'eau au visage. Mais pas de nageuse à l'horizon ni de plongeur… Gageons que si cette montre était un vrai poisson Apple n'aurait surtout pas oublié de le dire. Ou au moins de le montrer de manière plus explicite, comme savent si bien le faire les horlogers traditionnels.

Installation des apps

A Blog to Watch s'était fait expliquer en septembre qu'on utiliserait une application dédiée sur son iPhone ou son iPad pour installer les apps sur la montre. Là il semble que les applications qui embarqueront en leur sein une app Watch s'en chargeront. Il n'y aura pas d'App Store installé sur la montre, ne serait-ce que pour des questions d'ergonomie. On aura plus sûrement, au début, une section Apple Watch sur l'App Store et une mention spécifique de compatibilité dans les fiches descriptives des apps iOS.

On pense tout de même à une application de gestion globale sur l'iPhone qui devrait s'occuper des réglages de sa montre. De manière à les faire plus vite, même si certains paramétrages pourront être réalisés directement sur le périphérique : luminosité, choix d'un thème de cadran, etc.

Sélection d'un thème de cadran parmi ceux inclus, ils sont le plus souvent animés en plus de donner l'heure

Méthode de vente

Est-ce que cette montre sera vendue en dehors des Apple Store ? La multitude des combinaisons possibles va poser un défi de taille pour la gestion des stocks. Sans parler de la pédagogie nécessaire pour en expliquer le fonctionnement et les contraintes. Présenté comme son produit le plus personnel Apple pourrait être tentée de s'en arroger l'exclusivité, au moins au départ. On voit mal comment il pourrait en être autrement.

Vogue Chine en novembre

Nul doute en revanche que le positionnement marketing va être très orienté vers les milieux de la mode, autour des notions de lifestyle (lire L’Apple Watch se montre en couverture du Vogue chinois & L'Apple Watch se montre à Paris : une première mondiale), du luxe et du sport, bien plus que vers les sphères traditionnelles de l'électronique grand public.

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Tout ce que l'on ignore car on ne sait même pas qu'on l'ignore

L'avenir le dira…

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