Tag Heuer a donné quelques précisions sur la montre connectée que Jean-Claude Biver, patron de l'activité horlogerie chez LVMH (maison mère de l'horloger suisse), avait annoncée mi-septembre (lire : TAG Heuer prépare sa version de la montre connectée). Lors d'une rencontre avec des journalistes au siège de la société, à La Chaux-de-Fonds en Suisse, Biver a expliqué que le développement de ce projet a débuté il y a quatre mois environ. « Nous devrons peut-être passer par des partenariats ou des acquisitions », a t-il précisé.
D'après la rumeur, Intel pourrait faire partie des partenaires de Tag Heuer, qui fournirait un processeur pour cette montre embarquant non seulement des capteurs d'activité, mais aussi un mouvement mécanique plus traditionnel. La marque aurait donc en tête un produit plus proche de l'Activité de Withings que de l'Apple Watch. « La montre connectée est un enjeu au moins supérieur à l’arrivée du quartz », explique le directeur général Guy Semon. « Nous ne pouvons ignorer le tsunami qui s'approche ». Des propos qui contrastent avec la sérénité affichée par d'autres acteurs du secteur comme Nick Hayek, le patron de Swatch Group (lire : Industrie horlogère suisse : entre sérénité et inquiétudes).
Lorsque l’on est Tag Heuer, il faudrait être fou pour ignorer la montre connectée. Hublot le peut. Zenith ou Patek Philippe également. Mais pour cette marque, c’est une fenêtre qui s’ouvre. Elle doit s’adapter aux goûts des jeunes, sinon, elle risque de tomber en désuétude.
Jean-Claude Biver veut concevoir une montre « différente et unique », a-t-il martelé. « Une simple déclinaison suisse de la montre d’Apple ne m’intéresse pas ». De fait, il souhaite mettre au point un garde-temps connecté qui fasse « rêver et créer un lien émotionnel fort avec le client ». La smartwatch de Tag Heuer ne sera pas annoncée avant que le groupe ait un bon produit à présenter, soit d'ici la fin de l'année prochaine, voire au CES 2016. De quoi laisser un boulevard à l'Apple Watch.
L'horloger fait face à des difficultés actuellement : 46 personnes ont été licenciées au siège du groupe, 49 ont été mises au chômage partiel jusqu'à la fin de l'année. Le groupe compte 1 600 collaborateurs dans le monde. Jean-Claude Biver veut recentrer Tag Heuer sur le segment des montres entre 1 500 et 4 000 francs suisses (entre 1 250 et 3 300 euros).
Source : Le Temps