Netflix entend bien ouvrir son service de streaming de films et séries en France, mais il n’est pas question de quitter son siège luxembourgeois. L’entreprise américaine a déjà ouvert des offres en Europe, notamment en Grande-Bretagne et en Irlande, et son siège juridique était déjà installé au Luxembourg. Cela ne devrait pas changer pour le lancement en France, qui semble se confirmer pour l’automne.
On sait que le gouvernement a rencontré des représentants de Netflix le mois dernier pour discuter des problèmes juridiques et tout particulièrement de l’emplacement géographique du siège social de l’entreprise. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, a souhaité que le service s’installe entièrement en France et respecte ainsi la législation et la fiscalité françaises.
Assez logiquement, Netflix ne l’entendrait pas de cette oreille. Même si c’est un point important, ce n’est pas tant la fiscalité qui poserait problème, que la législation. Très stricte, celle-ci impose un calendrier de sortie qui n’est pas du tout compatible avec le modèle économique du service. Un film ne peut être proposé dans le cadre d’un abonnement illimité que trois ans après sa sortie en salles. Aux États-Unis, on peut regarder les longs-métrages très peu de temps après leurs apparitions dans les salles, et les séries quasiment en même temps que leur diffusion à la télévision.
Le gouvernement ne peut pas vraiment obliger Netflix à quitter le Luxembourg, comme le rappelle le journal Les Echos. De ce fait, l’installation du service se fera depuis le Luxembourg, ce qui devrait permettre à l’entreprise de proposer une offre plus riche que les services qui existent d’ores et déjà.
À terme, Netflix sera sans doute disponible via les box des fournisseurs d’accès à internet, mais ce ne sera peut-être pas le cas au lancement. Les Echos toujours indiquent que l’entreprise veut garder un contrôle total sur son service, de l’interface à l’abonnement, en passant par la transmission des flux vidéo. C’est d’ailleurs ce dernier point qui aurait conduit les deux acteurs à discuter : les FAI veulent que Netflix paye pour la bande passante qui sera utilisée par ses abonnés.
Aux États-Unis, Netflix représente déjà à hauteur de 30 % du trafic en soirée et le service a signé un accord financier avec le câblo-opérateur Comcast. On imagine qu’il en sera de même en France, même si le journal indique qu’aucun accord n’a été signé à ce jour. En revanche, l’entreprise aurait déjà trouvé les data-centers nécessaires pour stocker et envoyer les films et séries.