Salto mort et enterré, la fusion entre TF1 et M6 également, les groupes audiovisuels privés modernisent tour à tour leur propre plateforme de streaming. Deux mois après les débuts de TF1+, M6 a présenté en grande pompe… M6+. Disponible à partir de la mi-mai, cette plateforme remplacera 6play en voyant tout en plus grand.
M6 promet 30 000 heures de contenus en direct, en rattrapage et à la demande, soit le double du service actuel et trois fois plus que TF1+. En plus de Top Chef, La meilleure boulangerie de France et des autres émissions du groupe, le catalogue comprendra des films et des séries de divers studios (Disney, Sony, Paramount…) ainsi que des programmes inédits, comme un JT décalé produit avec Le Gorafi. Toutes les vidéos seront accessibles pendant 30 jours au minimum.
La HD, la projection sur TV (AirPlay et Chromecast) et le multi-profil font partie des fonctionnalités prévues et seront accessibles à tous les utilisateurs, contrairement à TF1+ qui les réserve à ses abonnés payants. M6+ aura aussi une offre payante (le tarif n’est pas connu pour le moment), mais celle-ci devrait servir uniquement à supprimer la publicité.
En parlant de pub, M6 espère tripler les revenus de sa plateforme d’ici à 2028 en les faisant passer à 200 millions d’euros. Le groupe mise pour cela sur un doublement de la consommation de contenus et un meilleur ciblage publicitaire. Il jure qu’il n’y aura pas plus deux coupures par heure et que la pression des annonces sera adaptée en fonction du profil des téléspectateurs et des écrans.
Outre les programmes supplémentaires, quelques nouveautés sont censées renforcer le service, comme un moteur de recherche dopé à l’IA capable de trouver un programme correspondant à une requête précise ou bien une scène dans une série. Lors des matchs de l’Euro 2024 de football, des statistiques interactives sur la partie seront disponibles en direct, à l’image de ce que fait myCanal depuis longtemps. L’application 6play étant disponible sur Apple TV depuis l’année dernière, on imagine qu’il en sera de même pour M6+.
« Contrairement à la prévision du patron de Netflix, la télévision n’est pas morte », a déclaré lors de la conférence de presse Nicolas de Tavernost, le patron historique de M6, qui quittera le groupe en avril. Elle n’est pas morte, mais elle doit se transformer à marche forcée. Face à l’effondrement des audiences (la fameuse « ménagère de moins de 50 ans » passe en moyenne 2 h 37 devant la télé chaque jour, contre 3 h 58 en 2012), les chaînes mettent les bouchées doubles sur leurs plateformes numériques, en témoigne le lancement de TF1+ et M6+.
Source : La Tribune et Le Monde