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Films et séries en streaming : Netflix ou Canalplay ?

Nicolas Furno

lundi 15 septembre 2014 à 23:20 • 85

Apple TV

Vous ne l’ignorez sans doute pas, Netflix a enfin ouvert ses portes en France la nuit dernière. Le service américain de streaming de films et séries en illimité est désormais accessible dans l’Hexagone. La législation française est pourtant très contraignante pour un tel service. Comme on a déjà eu l’occasion de le rappeler à plusieurs reprises, les films ne peuvent pas se retrouver en streaming pendant 36 mois après leur sortie en salles : Netflix et les autres doivent ainsi se contenter de films de plus de trois ans.

La chronologie des médias a été mise en place pour protéger les créations originales, mais elle limite aussi les options de diffusion pour Netflix et ses équivalents. Car si l’Américain était attendu, il n’est pas le premier service de streaming illimité disponible en France. Canalplay existe même depuis trois ans et ce service de Canal+ a donc pris une longueur d’avance.

Netflix est-il meilleur que Canalplay ? Pour le savoir, nous avons comparé les deux catalogues dans leur état actuel sur quelques séries et films très connus. Le service de Canal+ a pour lui sa relative ancienneté, alors que Netflix n’a pas plus de quelques heures d'activité. Cette comparaison reste ainsi purement indicative, mais elle pourra peut-être vous convaincre de vous abonner à l’un ou à l’autre.

Avant de commencer, rappelons que les deux offres proposent un mois gratuit pour essayer sans frais. Dans les deux cas, il faut donner ses identifiants de paiement et ainsi ne pas oublier d’arrêter l’abonnement avant le mois suivant si on ne veut pas payer, mais cela n’en reste pas moins un vrai mois gratuit.

Séries

Ces dernières années, Netflix s’est fait connaître pour les séries que l’entreprise a produites elle-même. Suivant ainsi le modèle de HBO, une chaîne américaine spécialisée dans les séries, le service ne se contente plus de diffuser du contenu, elle en produit aussi. Et quelles séries ! House of Cards n’a pas raflé plusieurs prix et n’est pas parmi les séries les plus suivies aujourd'hui sans raison : cette fresque politique qui présente l’envers du décor de Washington et de la vie politique américaine est excellente. Même chose pour Orange is the new Black, qui n’a pas encore connu le succès mérité : en deux saisons, cette série qui se déroule dans une prison de femmes est, elle aussi, une réussite.

Vous pensiez avoir nécessairement accès à ces séries en vous abonnant à Netflix ? Les choses sont malheureusement plus compliquées que cela… Orange is the New Black est bien présente en France et la troisième saison qui sortira en juin 2015 devrait également y être proposée. En revanche, Canal+ avait déjà acheté les droits sur House of Cards et la chaîne privée diffusera la troisième saison au début de l’année prochaine.

Dès lors, elle devrait être proposée sur Canalplay, c’est logique, non ? Eh bien non : Canal+ privilégie toujours la télévision traditionnelle, au détriment de son propre service de SVOD. Résultat, il n’y a pour le moment aucun moyen légal de regarder House of Cards, du moins sans s’abonner à Canal+ et patienter jusqu’à la diffusion de la série, ou sans acheter la série en DVD ou Blu-ray, ou bien encore sur l’iTunes Store.

Netflix ne se contente pas de distribuer ses propres séries, naturellement, et le service dispose d’un catalogue assez riche. Les séries n’étant soumises à aucune restriction temporaire, on en trouve de très récentes, comme l’originale Penny Dreadful (entre horreur et fantastique, elle mélange tous les mythes de la littérature anglaise du XIXe siècle) ou encore Fargo, adaptée du film éponyme des frères Coen. On a aussi quelques grands succès de ces dernières années, de Breaking Bad à Dexter, en passant par Fringe, la mythique Doctor Who (depuis 2005 seulement) ou encore Prison Break pour ne citer que quelques exemples.

Il y a plusieurs lacunes notables, et tout particulièrement le catalogue de HBO, totalement absent… ou presque. On trouve ainsi l’excellente Deadwood (un western particulièrement sombre et réaliste), mais elle fait plus figure d’exception. Inutile de compter sur True Detective qui a énormément fait parler d’elle cette année, pas plus que Games of Thrones qui devrait probablement rester la série la plus piratée les prochaines années, encore moins les classiques du studio, des Sopranos à Six Feet Under, en passant par The Wire.

Précisons tout de même que Netflix ne peut pas faire grand-chose pour HBO : la chaîne américaine a une politique très restrictive qui favorise ses abonnés plutôt que la diffusion du catalogue. En France, OCS a acheté les droits sur ses séries et les diffuse 24 heures après leur passage aux États-Unis. Cette politique pourrait toutefois changer : HBO envisagerait de proposer à n'importe qui d'accéder à ses contenus en streaming. L'offre sera réservée aux Américains dans un premier temps, mais qui sait, peut-être que son catalogue sera accessible en streaming depuis la France dans le futur.

Quand Netflix n’a pas un titre à son catalogue, le site ne se démonte pas et affiche des suggestions. C’est malin de mettre ainsi en avant son point fort qui est son moteur de personnalisation du contenu.

Netflix est ainsi très loin de l’exhaustivité et le catalogue français est à cet égard bien plus faible que l’américain, comme le montrait dans la matinée cet internaute. Reste que Canalplay ne fait pas vraiment mieux : le service de Canal+ n’a pas plus accès au catalogue de HBO que son nouveau concurrent, et la majorité des séries évoquées précédemment ne sont pas proposées. Quelques exceptions quand même, comme Doctor Who qui est aussi là depuis 2005 ou encore The Big Bang Theory, mais en général, les séries qui sont disponibles sur un service, sont absentes sur l’autre service.

Canalplay se rattrape avec d’autres séries à succès : on a ainsi les six premières saisons de l’excellente Mad Men (qui se déroule dans une agence de publicité new yorkaise, à partir des années 1950), ou encore l’intégrale de la mythique Lost. La série Weeds (sur une mère de famille qui se reconvertit en vendeuse de drogue après la mort de son mari) est aussi proposée en intégralité, tout comme 24 heures chrono, que l’on ne présente plus.

Canalplay est beaucoup moins utile quand il n’a pas le contenu que vous cherchez : au « mieux », vous aurez une approximation à partir de votre requête, mais le plus souvent il faut se contenter des derniers ajouts.

Il n’y a pas que les séries américaines (ou anglo-saxonnes) dans la vie et sur ce point, Netflix est un peu décevant. À l’heure actuelle, les séries françaises se comptent sur les doigts d’une main, du moins quand on veut des fictions. Les six saisons de Fais pas ci, fais pas ça sont au rendez-vous, de même que toutes celles d’Un village français ou encore l’unique saison des Hommes de l’ombre. Le service se rattrape côté documentaires : une bonne partie des programmes de France Télévision sont disponibles, comme Apocalypse : la 1ère Guerre Mondiale, le Métronome de Lorànt Deutsch ou bien les Duels de France 5 et notamment celui entre Steve Jobs et Bill Gates.

En revanche, le service américain échoue lamentablement sur les séries les plus populaires : Netflix ne propose ni Plus Belle la Vie, ni les classiques de l’humour que sont Un gars, une fille ou bien encore Samantha Oups !, trois séries qui sont au catalogue de Canalplay. Mais ce dernier est encore une fois handicapé par le choix étrange de valoriser systématiquement la télévision traditionnelle : où est la très bonne série juridico-policière Engrenages ou l’hilarante Hard, pendant français de Weeds où une mère de famille un peu bourgeoise se lance dans l’industrie pornographique après la mort de son mari ? Ces deux séries ont été produites par Canal+, elles ont été diffusées sur Canal+, mais elles ne sont proposées en streaming nulle part…

Aux États-Unis, les séries sont incontestablement le point fort de Netflix. En France, c’est peut-être moins clair et même si on a de quoi faire avec un catalogue déjà bien rempli, les lacunes sont encore nombreuses. House of Cards mis à part, les abonnés devraient au moins bénéficier des séries produites par le service : on sait au moins qu’une nouvelle série sera tournée à Marseille l’an prochain.

Quant à Canalplay, on retrouve plus de séries, mais c’est bien normal après plusieurs années d'existence. Les choix politiques de la maison mère ont toutefois désavantagé le service de streaming, et cela pourrait vraiment poser un problème s’ils ne sont pas rapidement modifiés. Le service devrait bénéficier au minimum des contenus financés par Canal+, mais ce n’est pas encore le cas…

Films

Si vous préférez les longs-métrages aux séries, réglons d’emblée un point important : vous ne trouverez rien de moins de 36 mois, que ce soit sur Netflix ou sur Canalplay. Les deux services respectent scrupuleusement la législation française et attendent ainsi les trois ans nécessaires après la sortie en salle d’un film pour éventuellement l’ajouter à leur catalogue.

Vodkaster a trouvé une astuce pour contourner la législation, en stockant les DVD dans ses entrepôts pour vous vendre les films affichés en streaming (lire : Vodkaster s’allie à Riplay pour proposer une VOD originale). Le service se fait de la publicité avec un site nommé « Notflix » pour recenser tous les films que l’on ne trouve pas sur Netflix et c’est de bonne guerre, mais cela ne change rien au problème de base. Tant que cette législation sera en place, on ne trouvera rien de récent sur l’un, comme sur l’autre.

Ce n’est pas parce que le catalogue est relativement ancien qu’il ne peut pas être bon. Le cinéma a produit suffisamment de chefs-d’œuvre depuis plus d’un siècle, pour que ces services de streaming à la demande puissent nous occuper longtemps. Plus encore que pour les séries, une comparaison exhaustive des films offerts par chaque service est totalement impossible, mais nous avons essayé quelques blockbusters récents, des films indépendants pas trop anciens et plusieurs classiques intemporels.

Si vous voulez découvrir les films de Stanley Kubrick — que des chefs-d’œuvre ! —, vous n’aurez pas beaucoup de choix. Netflix n’en a que deux (Orange Mécanique et Full Metal Jacket) et même si Canalplay en propose deux fois plus (Shining et Eyes Wide Shut en plus), on ne peut pas encore se faire une intégrale. Sans parler de Fear and Desire, un premier essai désavoué par son auteur et qui a presque totalement disparu de la circulation aujourd'hui, quid de 2001, Odyssée de l’espace ou encore de Barry Lyndon ?

Stanley Kubrick chez Canalplay (gauche) et Netflix (droite).

C’est encore pire pour Woody Allen : le new yorkais est présent sur Canalplay, mais uniquement avec Maris et femmes qui n’est sans doute pas son meilleur. C’est toujours mieux que Netflix qui n’en propose… aucun. On évoquait les frères Coen plus tôt : sur ce point, c’est l’inverse, avec trois films pour Netflix (Fargo donc, mais aussi Sang pour sang, leur tout premier film et un plus récent avec Burn After Reading) et aucun pour le service français. Vous aimez James Bond ? Dommage, l’agent secret n’est présent ni dans l’un, ni dans l’autre.

Terrence Malick, Francis Ford Coppola sont aux abonnés absents. Quentin Tarantino est un petit mieux servi avec quatre (voire trois) films sur Canalplay (Jackie Brown, Pulp Fiction et les deux Kill Bill), mais seul le premier des trois sur Netflix, tandis que Sofia Coppola, fille de, est également connue, uniquement sur Canalplay, avec Marie-Antoinette et Lost in Translation. Inception et les deux premiers volets de sa trilogie Batman pour netflix, Le Prestige en plus pour Canalplay : il manque les premiers (et tout aussi bons) films de Christopher Nolan.

Vous aimez mieux les blockbusters ? Pas de chance non plus, le service de Canal ne référence aucun film de Steven Spielberg, il faudra faire avec l’un des trois sur Netflix, et pas forcément les meilleurs (Hook, AI et Arrête-moi si tu peux). Le maître des films explosifs, Michael Bay, a un tout petit peu plus de chance et on trouve les deux premiers Transformers et Bad Boys sur Netflix ; sur Canalplay, il faudra se contenter du duo de flics, ou se reporter sur The Island. Oubliez les Marvel, il n’y en a qu'un côté Netflix (Les 4 fantastiques, pas le meilleur…) et aucun en face. Et si vous êtes plutôt DC Comics, c'est à peine mieux : le Superman Returns de Bryan Singers et Watchmen en sont les seuls représentants, avec les Batman de Nolan que l’on évoquait plus haut.

Vous êtes plutôt science-fiction ? Ne comptez pas sur Star Wars et pour Star Trek, il faut se contenter du premier volet réalisé par J.J. Abrams (la suite est trop récente de toute manière), uniquement sur Netflix. Ce réalisateur est présent pour certaines séries, mais pas pour ses films. Plutôt un western ? Clint Eastwood est bien référencé, mais en tant que réalisateur avec trois films de chaque côté (Créance de sang, Space Cowboys et le récent Invictus pour Canalplay ; Lettres d’Iwo Jima — mais pas le pendant américain —, Mystic River et Les pleins pouvoirs pour Netflix).

On pourrait ainsi multiplier les exemples, mais l’essentiel est dit. Les catalogue de Netflix et de Canalplay sont parcellaires, au mieux. Quand ils n’ignorent pas totalement un cinéaste ou un acteur, ils ne disposent presque jamais leur filmographie complète. Un exemple intéressant avec Robin Williams : Netflix ne propose que six films avec l’acteur, et encore, cinq seulement où il joue (Happy Feet est dans la liste) et dans le lot, quelques films mineurs, mais pas Le Cercle des Poètes Disparus. Canalplay n’en a que cinq, certains en commun, d’autres différents, mais là encore, on est loin du compte.

Quel que soit le genre considéré, ces services sont faciles à prendre en faute. Jusque-là, on a surtout évoqué Hollywood, mais c’est pire encore quand on veut se faire une culture française. Netflix liste cinq films de Jean-Luc Godard (Le mépris, À bout de souffle, Pierrot le fou, Alphaville et le récent Film Socialisme), aucun pour Canalplay. En revanche, la filmographie de Luc Besson est plus complète sur Canalplay avec cinq films (de Subway à Jeanne d’Arc, en passant par Le Grand Bleu, Nikita et Léon), mais le cinéaste est aux abonnés absents sur l’américain.

Ne cherchez pas Louis de Funès, l’acteur est inconnu des deux côtés. Jean Reno ? Quatre films chez Netflix, mais uniquement des seconds rôles dans des productions américaines, six pour Canalplay, dont une majorité de premiers rôles. Jean Dujardin n’a droit qu’au Bruit des glaçons côté américain et c’est à peine mieux côté français (en plus d’Un gars, une fille, Contre-enquête et L’amour aux trousses). Catherine Deneuve est mieux lotie avec sept films pour Netflix, six pour Canalplay. Les Barbouzes sont au rendez-vous sur Canalplay uniquement, mais pas Les Tontons Flingueurs.

Catherine Deneuve sur Netflix (gauche) et sur Canalplay (droite)

Si vos goûts sont plus exotiques, mieux vaut oublier Netflix ou Canalplay. Le premier a une section dédiée au cinéma étranger, avec des sous-catégories par grandes régions. Ce qui permet de se faire rapidement une idée : avec neuf « films du Moyen-Orient » ou 40 films britanniques — ce qui n’est pas très exotique, il faut le reconnaitre —, vous aurez vite fait le tour de la question. Canalplay fait un petit peu mieux (six films de Pedro Almodóvar pour ne prendre qu’un exemple), mais son catalogue international reste limité.

Pour les petits… et les grands 

Netflix comme Canalplay proposent des fonctions réservées aux enfants. Pour le premier, chaque utilisateur associé à un compte doit créer un profil et indiquer son âge. En fonction de ce paramètre, le catalogue est restreint pour n’afficher que le contenu adéquat. Les enfants disposent même d’une section dédiée qui met en avant leurs personnages favoris, de Toy Story à la princesse Barbie, en passant par Pac-Man, la Fée Clochette ou encore Pokémon.

Du côté de Canalplay, c’est le même principe, mais le service français va un petit peu plus loin avec Canalplay KIDS, une application réservée aux enfants. Sur le site, on a aussi une section spécifique avec les personnages ou les séries mis en avant. Le service de Canal a quelques arguments à faire valoir avec son application : outre que l’enfant n’a vraiment accès qu’au contenu adapté, les parents peuvent aussi définir une limite quotidienne et ainsi mieux contrôler ce qui se passe.

Côté contenu, on est loin de pouvoir regarder tous les Classiques Disney, mais il y a de quoi tenir quelques soirs avec des enfants. Bambi (et même sa suite) par exemple est présent des deux côtés, tout comme Cendrillon, Dumbo ou encore Hercule, mais ni Le Roi Lion, ni La Petite Sirène, ni Aladdin. Bizarrement, les Disney présents sur un service le sont aussi systématiquement sur l’autre service, et réciproquement.

Ce n’est pas beaucoup mieux avec les Pixar : on trouve les Toy Story, Le Monde de Némo et les deux Cars, mais pas Monstres et Compagnie, pas Wall-E, ni Ratatouille. Quant aux films produits par le studio Ghibli, ils sont aux abonnés absents, pour Netflix et pour Canalplay. Si vos enfants sont fans de séries animées, il y a plus de choix, mais là encore ne comptez pas sur l’exhaustivité : il y a les premières saisons de Totally Spies, de Bob l’éponge et celle de T’Choupi sur Canalplay, mais rien sur Netflix. On trouve quelques Dragon Ball Z sur Netflix, deux saisons de Dora l’exploratrice sur Canalplay.

Pour les dessins animés, mieux vaut compter sur Canalplay qui semble mieux fourni, quoique le service ne dispose en général que d’une saison par série. Dans l’ensemble toutefois, on souhaite bien du courage aux parents pour expliquer pourquoi on peut regarder Cars, mais pas Le Roi Lion

Les deux services proposent des services et fonctions spécifiques aux enfants. Pour les adultes, seul Canalplay propose une section « Adulte -18 » avec, a priori (on ne peut pas y accéder pendant le mois d’essai), quelques films érotiques, voire pornographiques. Rien du côté de Netflix, où les seules sensations fortes sont à chercher du côté des films d’horreur.

Sur le plan technique

Quand on a réglé la question du contenu et que l’on s’intéresse à la partie plus technique, les deux offres sont assez proches mais avec leurs spécificités aussi. Côté tarifs déjà, aucune originalité : Netflix, comme Canalplay, facturent l’accès aux films et séries autour de 10 € par mois. Dans les deux cas, on a une offre à 8 € par mois et une à 10 €, mais les deux services distinguent leurs offres différemment.

Avec Canalplay, la distinction est assez simple : si vous voulez accéder au contenu sur votre téléviseur, il faut payer 9,99 € ; si vous ne souhaitez regarder que depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone, vous pouvez payer un euro de moins chaque mois. A priori, le service ne « voit » pas un ordinateur relié à une télévision : si vous avez, comme nous, un Mac mini sous votre TV, vous pouvez économiser un peu. Les 10 € mensuels sont obligatoires pour accéder aux vidéos depuis votre box ADSL compatible, un Apple TV ou une console compatible.

Cliquer pour agrandir

Du côté de Netflix, il n’y a pas deux, mais trois niveaux, avec une distinction à la fois sur la qualité et sur le nombre d’écrans :

  • 7,99 € par mois : un seul écran, et uniquement en qualité standard (pas de HD) ;
  • 8,99 € par mois : qualité HD (720p ou 1080p) et deux écrans en simultané ;
  • 11,99 € par mois : quatre écrans en même temps et Ultra HD (plus de 1080p, 4K) pour les contenus compatibles. Pour accéder à la 4K, il ne suffit pas de payer pour l’option, il faut aussi un téléviseur compatible et ils ne sont pas nombreux. Il faut également du contenu en 4K et pour le moment, c’est encore plus limité, sachant que House of Cards n’est pas disponible en France.
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Pour lire du contenu, les deux services sont identiques sur le papier, mais pas tout à fait autant dans les faits. Netflix et Canalplay sont tous accessibles depuis n’importe quel ordinateur, depuis les appareils mobiles (dont iPhone et iPad) et depuis un appareil branché à un téléviseur, voire un téléviseur connecté. Côté points communs, les deux disposent d’une application iOS (Netflix / Canalplay) et les deux sont accessibles depuis l’Apple TV.

Pour le reste, ça se corse. Netflix est disponible sur un grand nombre d’appareils reliés à un téléviseur. Outre l’Apple TV donc, on peut accéder au service avec une console (PlayStation 3 ou 4, Xbox 360, Wii et Wii U), avec certains modèles de lecteurs Blu-ray signés Panasonic, Samsung et Sony, certaines TV connectées de Toshiba, Samsung, Panasonic et Sony ou encore certains systèmes home-cinema intégrés de Panasonic. Côté Canalplay, c’est moins riche : Xbox 360 et Apple TV.

En revanche, le service de Canal+ se rattrape pour le moment avec les box des fournisseurs d’accès à internet. Alors que Netflix n’a signé d’accord avec aucun acteur en France, son concurrent est déjà disponible sur les box de Free, d’Orange, de SFR et de Bouygues. Cet avantage sera de courte durée toutefois : dès le mois de novembre, Netflix commencera également à être intégré aux box (lire : Netflix disponible en novembre chez Bouygues Telecom... et chez Orange).

Liste d’appareils compatibles avec Netflix

Sur un plan à la fois technique et contenu, un point rapide sur les langues. Netflix est un nouveau-venu sur le secteur, mais il fait un sans faute. Nous n’avons pas trouvé de contenu qui ne soit pas doublé en français ou, mieux, sous-titré en français. Dans ce cas, on a une vraie version originale sous-titrée : pour un film turc, vous aurez donc les voix en turc, sous-titrées en français. Un excellent point pour les cinéphiles, qui place le service au-dessus de Canalplay.

En théorie, le service de Canal+ propose les films et séries en VOST, mais nous n’avons pas mis longtemps à trouver un cas (l’indépassable Volver de Pedro Almodóvar) sans les sous-titres. Même quand ils sont présents, ils sont moins bons que ceux de Netflix : mieux définis, ils sont aussi placés en bas en temps normal, mais en haut quand c’est nécessaire, une méthode trop rare. Autre bon point, ils ont toujours été parfaitement synchronisés chez l’américain, alors que l’on a eu plusieurs cas avec léger décalage pour Canalplay.

Réglage des sous-titres avec Netflix : on peut choisir la langue de l’audio et des sous-titres et on peut même modifier l’aspect des sous-titres dans les paramètres de compte. Ici, l’affichage par défaut.

Pour le moment, Netflix comme Canalplay exploitent le module Siverlight de Microsoft, qu’il faudra ainsi installer si vous utilisez les services avec un Mac. Le service américain dispose sur ce point d’un avantage très intéressant : avec OS X Yosemite qui sortira en octobre, le streaming se fait uniquement en HTML 5, sans plugin. Les fonctions sont les mêmes, mais on peut profiter du service sans installer quoi que ce soit d’autre. À notre connaissance, rien de tel n’est prévu pour son concurrent français.

Pour utiliser Netflix, une connexion internet d’au moins 0,5 Mbps est nécessaire. Du moins, ça c’est la théorie : en pratique, avec une connexion dix fois plus rapide, il ne faut pas compter sur la HD et l’image est moyenne, voire médiocre selon le débit réel disponible. Dans l’ensemble, avec un ordinateur, la qualité est moins bonne qu’un DVD et même si l’image se rapproche de ce que l’on peut obtenir avec ce format physique, le son reste loin.

Netflix permet en effet de connaître le niveau de compression de la piste audio en utilisant l’un des raccourcis claviers dénichés par NextInpact. Pendant la lecture, utilisez le raccourci ⌥ctrl⇧S pour obtenir un petit panneau d’information qui affiche les bitrates actuellement utilisés pour la vidéo et l’audio. Vous pouvez limiter le débit nécessaire en réduisant le bitrate vidéo, mais comme vous le constaterez vite, vous ne pouvez pas obtenir un son de très bonne qualité, du moins pas sur un ordinateur.

Dans tous nos essais, 96 Kb/s est le bitrate maximum pour l’audio, que ce soit avec la fibre ou avec l’ADSL. Cela ne vous parle pas, mais si vous comptez utiliser Netflix avec un home-cinema, vous l’entendrez : le son est étouffé et il est loin d’utiliser les cinq canaux de 5.1. La bonne nouvelle, c’est qu’il suffit d’utiliser autre chose qu’un ordinateur pour obtenir une bonne qualité sonore. Avec un Apple TV, le son est plus clair et il est multi-canal : c’est important notamment pour mieux entendre les voix, placées sur l’enceinte centrale.

Canalplay propose par défaut un contrôle plus précis sur la qualité de la vidéo, avec même un graphique en temps réel du débit de la vidéo et quelques statistiques supplémentaires, comme le nombre d’images par seconde. On peut modifier la qualité, mais plutôt pour réduire la bande-passante utilisée : par défaut, le service choisit les meilleurs paramètres possibles, en fonction de votre connexion. La qualité audio est correcte via le navigateur, meilleure que Netflix sur un ordinateur, moins bonne dans tous les cas que sur un DVD ou un Blu-ray.

Quel que soit le moyen d’accéder au contenu, Netflix et Canalplay proposent plusieurs moyens de trouver le film ou la série à regarder. Sur ce point, le service français est à la traîne : la recherche est plus lente que celle de son concurrent, où les résultats s’affichent pratiquement en temps réel. Et comme on le voyait précédemment, Netflix est meilleur pour présenter du contenu alternatif quand il n’a aucun résultat à vous donner. De ce fait, même si on ne trouve pas ce que l’on veut, on a d’autres options qui peuvent faire l’affaire.

House of Cards n’est pas disponible, mais Netflix connaît cette série et peut proposer des alternatives en rapport. Même si le rapport n’est pas toujours évident, c’est mieux qu’une page vide.

La grande force de Netflix, c’est son immense base de données qui lui permet de proposer des suggestions adaptées à chaque utilisateur. En fonction de ce que vous regardez, le service saura vous proposer des films et des séries qui pourront vous plaire. Comme la fonction Genius d’iTunes, Netflix analyse vos goûts et doit vous proposer des choses que vous avez envie de voir.

Au départ, vous n’aurez rien vu et Netflix vous posera une série de questions pour déterminer vos goûts. Cela fonctionne sans doute, mais c’est contraignant et les questions sont très orientées cinéma anglo-saxon. Pour vous suggérer du contenu, on peut aussi connecter son compte Facebook et voir ainsi ce que ses amis regardent. C’est plus facile, et si vous avez plusieurs amis qui utilisent Netflix, c’est un bon moyen d’obtenir des suggestions intéressantes.

Netflix adapte en permanence les contenus proposés en fonction de vos goûts. Ici, on a une liste spécifiquement pour un utilisateur, mais même la catégorie suivante dépend de deux films appréciés.

De son côté, Canalplay a fait un choix très différent et on a une organisation éditoriale. Ce n’est pas un robot qui a créé des rubriques comme « Trône et dragons » (n’espérez pas, Game of Thrones n’est pas dedans), « Les touristes attaquent ! » ou encore « 20 films, 200 morts et aucun de cause naturelle… » C’est une très bonne idée, surtout pour se distinguer du tri totalement automatique de son concurrent, mais les catégories proposées ne sont pas toujours celles qui nous intéressent. Sans compter que certaines collections sont vides, ce qui est assez étrange…

Pour conclure…

Les suggestions de Netflix ont fait leur preuve outre-Atlantique, il n’y a pas de raison qu’elles soient moins utiles ici. Sur le plan technique, qu’on utilise un ordinateur, les applications iOS ou un Apple TV, le nouveau-venu a indéniablement une longueur d’avance. Mais une interface de navigation, aussi bien pensée soit-elle, n’est rien sans contenu.

Et c’est bien là que le bât blesse. Notre comparaison n’a aucune valeur scientifique naturellement, et Netflix vient de débarquer en France et peut naturellement progresser. L’exemple canadien a déjà montré que le contenu pouvait évoluer rapidement et on gardera un œil attentif sur le catalogue en France dans les prochains mois. Pour le moment, il n’y a en tout cas aucun vainqueur qui se dessine.

En règle générale, le contenu proposé sur Canalplay ne l’est pas sur Netflix, et vice-versa. Même en combinant les deux catalogues, on est loin du compte : la chronologie des médias explique l’absence de nouveautés, elle n’excuse pas les lacunes pour le contenu plus ancien. Il manque trop de films cultes, trop de chefs-d’œuvre du septième art pour que l’un comme l’autre puisse prétendre à l’exhaustivité.

Personne n’attend un catalogue exhaustif, jusqu’au moindre court-métrage produit par tous les réalisateurs de tous les pays. Mais on aimerait bien être moins souvent déçu avec une recherche sans résultat. Sur ce point, Netflix ne fait pas mieux que Canalplay : les deux acteurs doivent faire un gros effort pour améliorer leur catalogue. Les amateurs de séries sont un peu mieux servis, mais même dans ce cas, on a trop de blocages liés à de gros contrats signés par les acteurs du marché.

L’utilisateur n’a que faire de ces accords. Par contre, s’il veut voir n’importe quelle série ou n’importe quel film, il trouvera toujours plus facilement son bonheur par des voies illégales…

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