Google ne craint pas de se planter. Le cimetière de Mountain View est plein de ces technologies développées et lancées par le moteur de recherche qui n'ont pas connu le succès : on se rappelle de Wave, Reader, Buzz, iGoogle… Google TV a déjà creusé sa tombe, depuis un bon moment déjà. Mais malgré cet échec, Google ne lâche pas le morceau, se faire une place dans le salon étant devenu stratégique pour tous les constructeurs, comme on l'a d'ailleurs vu cette semaine pour Amazon et son Fire TV (lire : Fire TV : le boîtier TV d'Amazon plait à moitié).
Ça n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard : au moment où Amazon lance son boîtier TV, le site The Verge lâche les premières infos sur Android TV, censé remplacer et bonifier un Google TV mort vivant - la rumeur n'est pas nouvelle, en octobre dernier une indiscrétion évoquait cette nouvelle initiative (lire : Les Android TV vont remplacer les Google TV). Ce nouvel assaut pour conquérir les salons passe d'abord et avant tout par la mise en avant des contenus, quand Google TV voulait transformer le téléviseur en smartphone géant. Et quand on est devant la télé, la principale occupation est… de la regarder.
C'est pourquoi les principaux fournisseurs de vidéos (on peut penser évidemment aux habituels YouTube, Hulu et Netflix) planchent actuellement sur la plateforme. Google décrit l'expérience comme étant « cinématique, amusante, fluide et rapide ». Derrière les grands mots, se cache une interface qui ressemble en fait beaucoup à ce que l'on connait sur l'Apple TV ou le Fire TV.
De fait, Android TV se veut moins ambitieux que Google TV, mais aussi plus facile à comprendre; d'ailleurs, Google demande aux développeurs de concevoir des interfaces les plus simples possible : la navigation sur Android TV passe par une série de cartes représentant les différents contenus proposés, films, séries TV, applications et jeux. À l'inverse de Google TV, Android TV ne fait pas appel à une pataude télécommande/clavier, mais à une télécommande qui rappelle celle de l'Apple TV : simplicité, toujours.
Héritage de son grand frère sur smartphone, Android TV supporte également les notifications ainsi que la reconnaissance vocale. En revanche, tout ce qui est téléphonie, appareil photo, support des écrans tactiles, NFC et autres n'a pas sa place dans Android TV. « Android TV est Android, optimisé pour l'expérience de consommation de contenus dans le salon, sur un écran de télévision », assène Google.
S'il restera possible de lancer le contenu application par application, la grande affaire d'Android TV est de recommander du contenu, peu importe sa provenance, à l'utilisateur - ce qui suppose un travail main dans la main avec les fournisseurs. Et même la recherche, qui est pourtant au coeur du modèle de Google, est secondaire puisque celui d'Android TV repose sur les recommandations (un moteur de recherche sera évidemment disponible). Dans l'idéal, Google souhaite qu'il soit possible d'accéder à un contenu en trois clics maximum.
En matière de stratégie, Google donne l'impression de ne pas vouloir choisir. Le moteur de recherche a ainsi lancé avec Chromecast une clé HDMI très abordable qui ne demande aux développeurs qu'une simple adaptation pour que leurs services soient lisibles sur un téléviseur. Android TV réclame en revanche un vrai travail d'optimisation; il faudra donc prendre en charge les deux plateformes qui vont évoluer en parallèle, mais sans jamais se croiser à moyen terme. Il faudra également voir comment Google compte s'arranger avec les constructeurs de Google TV qui, à l'instar de Logitech, y ont laissé pas mal de plumes (lire : Google TV : Logitech fait son mea-culpa).