À l’origine, Mail Pilot était un projet Kickstarter présenté il y a plus d’un an et qui proposait une approche radicale pour gérer ses mails. Ce service adossé à un serveur considérait chaque courrier comme une tâche, une idée que l’on a depuis retrouvée dans Mailbox [1.1.0 – Français – Gratuit – iOS 6 – Orchestra, Inc.] sorti quant à lui sur l’iPhone à la fin de l’année 2012.
Mail Pilot [1.0 – US – 13,99 € – iPhone/iPad – iOS 6 – Mindsense LLC] est désormais disponible, mais depuis le projet Kickstarter, tout a changé ou presque. Ce n’est plus un service web, mais une application native et pour le moment, ce n’est qu’une application iOS. D’autres plateformes seront ajoutées à l’avenir, en commençant par le Mac.
Autre conséquence de ce changement, la formule avec abonnement mensuel a été abandonnée au profit d’une application payante. Mail Pilot est vendue à un prix d’ailleurs élevé selon les standards de l’App Store, un frein certainement à son adoption. Ses concepteurs ne cherchent pas à satisfaire tout l’App Store de toute manière, comme en témoigne l’approche extrêmement radicale de leur application.
Dans Mail Pilot, tous les mails sont une tâche. Certains nécessitent une action, mais même les mails qui doivent simplement être lus sont considérés comme une tâche qui correspond à la lecture du message en question. Chaque élément dans votre boîte de réception contient ainsi une case à cocher pour retirer le mail et comme dans Mailbox, l’objectif est de vider totalement cette boîte.
Mail Pilot va encore plus loin que Mailbox ou d’autres clients mail qui reposent sur le même concept. Puisque chaque mail dans la boîte de réception est considéré comme une tâche qui nécessite une action de votre part, tous les messages qui s’y trouvent sont sur le même plan. Il n’y a plus de statut de lecture, cette information est considérée comme superflue et elle a été tout simplement retirée.
Cette conception à l’ancienne du mail, comme du courrier que vous devez nécessairement sortir d’une enveloppe et lire avant d’y répondre, de l’archiver ou le jeter, peut fonctionner pour certains utilisateurs. Reste qu’elle sera sans doute trop radicale pour une majorité d’utilisateurs attachés à une utilisation beaucoup plus simple des mails. Un facteur qu’il faut quoi qu’il en soit prendre en compte avant d’acheter Mail Pilot.
Mail Pilot (à gauche) vs Mailbox (à droite) au même moment
Côté interface, Mail Pilot joue avec des touches de rouge bordeaux, pour un résultat plus atypique que chez Apple par exemple. Son appréciation est affaire de goût, on regrette simplement la multiplication des boutons et des gestes, mais ce client mail se veut puissant, à défaut d’être simple à appréhender. On apprécie en revanche l’écran de rédaction de message qui n’est pas une vue qui vient au-dessus des autres comme dans Mail, mais une zone dédiée qui reste présente même si on navigue dans l’application.
À 13,99 €, Mail Pilot risque bien de ne pas trouver son public, d’autant qu’il manque, dans cette première version, une fonction essentielle pour un client mail. L’application est en effet totalement dépourvu de notifications et il n’y a aucun moyen de savoir que vous avez reçu un mail sans l’ouvrir. C’est gênant, mais on apprécie en contrepartie l’absence de serveur et la compatibilité avec tous les comptes IMAP.