OpenLogic, qui aide les entreprises à déployer des logiciels open-source et les développeurs à vérifier que leur code ne viole aucune licence open-source, a fait usage de ses talents sur 635 apps pour Android et iOS. De ces 635 applications, 66 contenaient du code sous licence Apache ou GPL/LGPL et 71 % ne respectaient pas quatre principes majeurs de ces deux licences open-source. Que le chiffre soit exact ou pas (l'étude est entachée d'un lourd biais statistique), peu importe : il fait écho à la méconnaissance qu'ont beaucoup de développeurs de leurs obligations envers le monde du libre et des conséquences de l'utilisation de code sous licence GPL/LGPL et Apache.
![skitched](http://static.igen.fr/img/2011/2//skitched-20110310-120203.jpg)
Dans les mentions légales d'iOS, Apple liste l'intégralité des composants logiciels qui ne lui appartiennent pas, de ceux utilisables par le biais d'un accord de licence contre espèces sonnantes et trébuchantes à ceux placés sous le régime d'une licence libre. Ici, Apple fournit une copie de la licence GPL pour satisfaire à ses obligations quant à l'utilisation de libgcc et libstdc++, dont elle fournira le code sur simple demande.
Pour son étude, OpenLogic a sélectionné 635 applications parmi les plus populaires sur Android et iOS (gratuites et payantes) dans diverses catégories. Un peu de plus de 10 % de ces applications contenaient du code sous licence open-source : 52 avec du code placé sous le régime de la licence Apache, 16 utilisant du code GPL/LGPL.
Seulement 29 % des applications utilisant du code sous licence GPL/LGPL respectent deux éléments clefs de cette licence : fournir le code source ou offrir la possibilité de l'obtenir et fournir une copie de la licence. Les applications Android respectent un peu moins ces impératifs (27 %) que les applications iOS (iPhone et iPad, 27 %). Et c'est bien simple, aucune des 52 applications contenant du code sous licence Apache ne prend la peine de fournir une copie de la licence et de faire mention de tous les brevets, marques déposées, copyrights et autres notes d'attribution. Pire encore : plusieurs applications s'approprient le code source libre en le plaçant sous leur propre copyright.
Cet état de fait révèle une méconnaissance des obligations contractées par les développeurs lors de l'utilisation de code non pas ouvert aux quatre vents, mais placé sous licence libre. Une méconnaissance qui s'étend aussi aux éventuelles incompatibilités entre ces licences et les conditions générales des boutiques d'applications. La FSF a ainsi à plusieurs reprises indiqué que la GPL était incompatible avec les conditions générales de l'App Store, ce qui a notamment provoqué le retrait de VLC pour iOS (lire : A propos du retrait de VLC de l'App Store). Ce problème avec la GPL s'étend aussi à Android. L'OS de Google, dont l'essentiel des composants est placé sous licence Apache, est d'ailleurs censé être incompatible avec la licence LGPL 2.1 : 2 des applications scannées utilisaient pourtant du code placé sous cette licence.