« Le web est mort », titrait de manière provocatrice Wired en 2010, en arguant qu'on laissait de plus en plus tomber son navigateur web au profit de multiples applications. Cet article avait été vivement critiqué, notamment en raison de son graphique très contestable.
La dernière étude d'AT Internet sur les tendances du web est intéressante à observer avec cette « mort du web » en tête. Selon le cabinet d'analyse, la fréquentation des sites web en France est en recul de 3,3 % au deuxième trimestre par rapport à la même période l'année dernière.
Dans le même temps, le trafic des applications progresse fortement. En juin, il a grimpé de 69,6 % sur un an. La moitié des applications enregistrent une hausse de leur trafic supérieure à 40 %, quand la moitié des sites web baissent d'au moins 6,5 %. Et AT Internet de lier ces deux phénomènes et d'annoncer que cette tendance va se poursuivre :
« Cet engouement pour les applications se fait au détriment des sites web qui voient leur trafic baisser. [...] En 2013, GfK prévoit que les ventes de smartphones atteindront 15,3 millions d’unités, et celles des tablettes atteindront les 6 millions. Au vu de ces prédictions, ces tendances devraient se poursuivre au 2nd semestre 2013 »Si le succès des applications natives ne fait aucun doute, il ne faut pas trop vite les opposer au web. D'une part, car certaines d'entre elles se reposent d'une manière ou d'une autre sur le web — via une web view par exemple. D'autre part, car certaines applications sont carrément des web apps qui se fondent avec les apps natives. Par ailleurs, sur Firefox OS les applications sont exclusivement des web apps. Faut-il comptabiliser leur trafic en faveur du web ou au contraire dans la catégorie des applications ? Le débat est ouvert.