Alors que Rolando a été vendu à plus de 700 000 exemplaires et fait de son créateur un développeur millionnaire, la majorité des développeurs peine à rentrer dans ses frais. Le cas récemment exposé de Dapple en témoigne très bien.
Rolando [1.1 – Français – 3,99 € – 25 Mo], excellent jeu pour les iPhone et iPod touch, fait l'actualité suite à l'annonce de résultats exceptionnels par son créateur, Simon Olivier. En effet, le jeu a été vendu à plus de 700 000 exemplaires depuis son lancement ! Le Daily Mail rapporte ainsi une interview de cet autodidacte de 31 ans devenu millionnaire après avoir développé dans sa chambre et pendant ses temps libres, Rolando, son premier jeu.
Simon Olivier – Daily Mail
Le jeu a été remarqué par son éditeur actuel, ngmoco après la mise en ligne d'une vidéo sur YouTube. Depuis, le succès n'a pas faibli et Simon Olivier se consacre entièrement au développement de Rolando. Le succès financier lui a permis de fonder sa propre entreprise pour développer de futurs jeux. Une suite est d'ores et déjà prévue à Rolando, qu'une version Lite [1.0 – Français – Gratuit – 25 Mo] permet, par ailleurs, de tester. À noter que le jeu vient d'être mis à jour pour ajouter cinq niveaux secrets à débloquer et diverses autres améliorations.
Néanmoins, cette belle histoire n'est pas le lot de tous et constitue même une exception qui confirme une triste règle : la majorité des développeurs ont du mal à gagner leur vie en créant des applications pour iPhone et iPod touch. Ainsi, le créateur de Dapple [1.0 – US – 2,39 € (puis 3,99 €)] expose, sur son blog, des ventes très médiocres. Ainsi, alors qu'il estime que les six mois de développement de son jeu lui ont coûté 92 000 $ (71 000 €), il doit vendre 9150 copies pour rentrer dans ses frais. Comme on le voit, on est déjà loin des ventes de Rolando et pourtant, même cet objectif lui semble totalement inaccessible. Dans les 24 jours suivant sa mise en vente, Dapple a été vendu que 131 fois.
Son cas est loin d'être isolé et témoigne plutôt de la norme que de l'exception. Son jeu est loin d'être mauvais — sans, faut-il le préciser, atteindre le niveau de Rolando bien entendu — et il est même assez prenant avec son principe de base on ne peut plus simple (rassembler quatre couleurs pour les éliminer) et sa petite originalité qui change tout (un pinceau permet de modifier les couleurs). Le jeu a reçu de nombreux avis positifs, y compris de gros sites comme Kotaku.com, mais les ventes n'ont jamais décollé. Si l'application a été piratée dès le premier jour, il est impossible de connaître l'impact de celle-ci sur les ventes, ou plutôt leurs ventes.
Pour trouver un public, Dapple va suivre la voie désormais classique : une version Lite sera bientôt disponible et le jeu est en promotion temporaire. À ce prix-là, Dapple vaut vraiment le coup si vous avez aimé, par exemple, Trism [1.3 – US – 2,39 €].