L’Autorité italienne de la concurrence a ouvert une enquête sur les principaux App Store et Gameloft à propos de leur pratique du freemium. La démarche fait écho à des discussions entamées à Bruxelles entre la Commission, des éditeurs de jeux, Apple et de Google. Les jeux freemium, qui pèsent pour plus de la moitié du marché mobile ludique en Europe, peuvent induire les utilisateurs en erreur sur le coût réel de l’application, selon l’Autorité.
« Les consommateurs pourraient être amenés à penser, à tort, qu'un jeu est entièrement gratuit et ils ne peuvent pas savoir à l’avance le coût réel du jeu » a expliqué le régulateur au Wall Street Journal « Il semble également qu'il y a un manque d’information sur la manière d'exclure ou de limiter la possibilité de faire un achat à l'intérieur de l'application. »
Bruxelles (qui n’a pas ouvert à proprement parler une enquête avec ce que cela implique de possibles sanctions) et l’Autorità Garante della Concorrenza e del Mercato (AGCM) sont en liaison sur ce dossier qui implique Apple, Google, Amazon et Gameloft, afin de parvenir à une position commune. S’agissant de l’Italie, l’enquête préliminaire doit s’achever avant la fin de l’année.
À Bruxelles, plusieurs pays européens travaillent à définir des règles pour les éditeurs et gestionnaires de plateformes de téléchargement afin d’encadrer le modèle économique du freemium vis-à-vis des utilisateurs. Les responsables de plateformes ont multipliés les éléments d’information autour des In-Apps. Ils sont mieux indiqués dans les fiches de présentation des jeux ou lors de téléchargements de mises à jour. Sur l’App Store, une notice explicative est affichée à demeure sur la page d’accueil et les systèmes d’exploitations peuvent limiter ou bloquer leurs achats. Mais dans le cas de l’Italie et de Bruxelles, c’est le principe du freemium qui est mis sous la loupe (lire Bruxelles veut mettre de l'ordre dans les achats In-Apps).
S’il juge qu’il y a eu une conduite répréhensible, le régulateur italien peut décider d’une amende. Son montant toutefois ne dépassera pas les 5 millions d’euros. Apple a déjà eu maille à partir avec l’AGCM. En décembre 2011 elle a été condamnée à 900 000€ pour une information jugée trompeuse des contrats AppleCare vendus aux clients. 200 000€ ont été ajoutés un an plus tard au vu du manque de zèle à appliquer promptement la précédente décision à laquelle Apple s'est finalement pliée.
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