Comme Apple avec la WWDC ou Google avec Google I/O, Facebook organise sa propre conférence des développeurs, baptisée F8. Si cette rencontre n'a pas nécessairement lieu tous les ans, le réseau social a ouvert l'édition 2014 avec quelques annonces évidemment orientées vers sa communauté de développeurs que l'entreprise entend choyer.
Sur scène, Mark Zuckerberg a caressé les développeurs dans le sens du poil : en bon réseau social mobile qu'il a fini par devenir, Facebook lance officiellement sa propre régie pub, destinée à alimenter les bandeaux de pub des applications mobiles affiliées. Baptisé Facebook Audience Network (FAN, un acronyme bien vu), cette nouvelle régie propose trois formats de pub : interstitiel, bandeau classique et bandeau natif, plus riche en matière d'interactivité. Il s'agit là d'une nouvelle corde à l'arc de Facebook (l'idée d'une régie pub est dans les cartons depuis 2012), et une brique importante pour la principale source de revenus du réseau social. FAN se retrouve dans un marché hautement concurrentiel, entre AdMob (Google), l'iAd d'Apple et MoPub (Twitter).
Les développeurs seront dans l'immédiat plus intéressés par la garantie de stabilité de l'API annoncée par Zuckerberg. Celle-ci pourra être utilisée pendant deux ans avant que Facebook n'applique des modifications majeures, nécessitant la révision profonde des applications. Auparavant, le réseau social avait tendance à « casser ses jouets » en introduisant des changements importants dans son interface de programmation. C'est là un moyen de stabiliser l'architecture qui sous-tend Facebook, une obligation quand on compte 1,28 milliard d'utilisateurs. De plus, quand une app utilisant l'API de Facebook ne fonctionne plus ou mal, l'usager a tendance à blâmer plutôt le développeur que Facebook — la société a donc tout intérêt à offrir un cadre de travail stable et efficace.
Une autre nouveauté devrait intéresser au plus haut point les développeurs d'apps mobiles. AppLinks.org est une nouvelle initiative visant à faciliter le passage d'une application native à une autre, en évitant de lancer le site web du service plutôt que sa déclinaison native. Dans un logiciel utilisant l'API Facebook, un lien vers un service tiers emmène l'utilisateur non plus vers le navigateur web, mais vers l'app correspondante, si elle est présente dans le terminal mobile. Ce système de « liens profonds » ressemble beaucoup au système mis en place par Google qui sur iOS, a développé un véritable « écosystème dans l'écosystème » où les applications se répondent les unes aux autres (en zappant au passage les apps d'Apple…)
Dans le même ordre d'idée, Facebook a fini par lancer un bouton Like destiné aux applications mobiles. Celui-ci fonctionne de la même manière que sur le web (de bureau et en version mobile).
Autre changement qui concerne tous les utilisateurs : ils pourront essayer une application tierce Facebook de manière anonyme. Plus besoin de donner à tout coup ses informations personnelles, du moins pas avant d'adopter définitivement l'app en question. En mode « démo », celle-ci n'aura pas accès aux informations de l'utilisateur, mais elle pourra néanmoins synchroniser ses données grâce à l'utilisation d'un identifiant unique, mis en place par Facebook.
Les applications mobiles utilisant l'API de Facebook pourront également informer de manière beaucoup plus complète l'abonné de l'utilisation de ses données. À partir d'aujourd'hui, il leur est possible de contrôler non seulement la publication de statuts provenant de l'app dans leurs journaux, mais également d'autoriser ou non tel ou tel type d'information partagé par l'application sur les journaux. Plus de contrôle pour les utilisateurs, plus de stabilité et des revenus pour les développeurs : c'était le Noël de Facebook en plein mois d'avril.
[Via : TechCrunch]