Au lieu de suivre le sens du vent, Apple semble décidée à affronter toutes les tempêtes… et perdre. Ainsi au Brésil, le tribunal régional fédéral de la première région a rétabli l’injonction imposée par le Conseil administratif pour la défense économique sur le fonctionnement de l’App Store. Apple dispose de 90 jours, un délai jugé raisonnable « au vu du rythme effréné du marché des technologies », pour autoriser les services de paiement tiers ainsi que le sideloading.

Au terme d’une enquête motivée par une plainte de MercadoLibre, un service d’enchères en ligne, le régulateur brésilien avait suivi l’exemple de son homologue européen en réclamant l’ouverture de l’écosystème applicatif d’Apple. Condamnée en novembre à s’exécuter sous 20 jours, la firme de Cupertino avait réussi à obtenir la suspension de la sentence en décembre. La seconde instance lui laisse finalement 90 jours pour se mettre en conformité.
« La structure fermée d’iOS et les restrictions imposées sur les ventes d’applications tierces sont précisément les facteurs qui justifient l’action préventive des autorités », explique le juge cité par le journal économique Valor Econômico, « leur maintien sans intervention pourrait entraver l’arrivée de nouveaux concurrents et nuire au rétablissement de la concurrence dans le secteur ». Le tribunal admet que le délai de 20 jours était sans doute trop court, mais juge qu’une durée plus longue est inutile.
Après tout, « Apple s’est déjà pliée à des obligations similaires dans d’autres pays », et n’a d’ailleurs pas démontré qu’elles avaient causé « des dommages irréparables à son modèle économique ». La firme de Cupertino répond, comme toujours, que les mesures proposées « vont saper la confidentialité et la sécurité de nos utilisateurs ». Cela aussi, elle ne l’a pas démontré.