Depuis maintenant plusieurs mois, voire plus d’un an, le gouvernement louvoie sur le rapprochement de la carte d’identité et de la carte vitale. Projet longtemps couvé par Gabriel Attal, déjà en tant que ministre de l’Action et des Comptes publics mais plus encore en tant que Premier Ministre, il semblait devoir continuer sous l’ère Barnier, en tout cas si l’on se référait à ses premières déclarations.
Il en va cependant autrement après les clarifications plus que nécessaires obtenues récemment par Acteurs publics. Alors que l’on s’attendait à voir fusionner la carte vitale (ou plutôt son penchant numérique, la e-carte vitale) avec la carte d’identité dématérialisée, le tout dans l’app France Identité, ce ne sera finalement pas le cas. Même si les deux se rapprochent effectivement, le mariage n’aura pas lieu.
Une procédure simplifiée
Si chacune restera dans son app personnelle, la CNIe (pour Carte Nationale d’Identité électronique) et son acolyte France Identité permettront tout de même de faciliter la création d’une e-carte vitale, en simplifiant la procédure d’enregistrement jusqu’ici plutôt lourde.
On a expérimenté l’appli carte Vitale, et ça n’a pas été une promenade de santé
Sans CNIe, l’utilisateur souhaitant une carte vitale dématérialisée doit en effet suivre plusieurs étapes : enregistrement du numéro de carte vitale, de l’adresse mail, vérification de cette dernière par code, vérification vidéo de la pièce d’identité, et enfin une reconnaissance faciale ! Seulement une fois toutes ces étapes remplies, vous aurez votre fameuse e-carte vitale, sous 48h. Sous réserve que tout se passe bien...
Tout devrait se simplifier avec la CNIe et France Identité. Si les deux apps ne seront pas fusionnées, elles pourront toutefois communiquer entre elles : France Identité ayant déjà en mémoire la CNIe, maillon fort de sécurité, plusieurs étapes devraient sauter dans le processus de création de l’e-carte vitale, dont la laborieuse identification faciale.
De l’argent économisé
Si pour l’utilisateur la procédure simplifiée sera un avantage certain, l’État devrait aussi s’y retrouver en faisant la promotion de l’utilisation de France Identité pour la création de l’e-carte vitale : l’authentification d’un utilisateur par cette voie revient entre deux et quinze (!) fois moins cher que celle d’origine passant par une reconnaissance faciale complète, tout en étant autant voire plus sécurisée.
Si tout cela paraît bien beau, et aurait tendance à pousser l’État à ne plus laisser le choix, rassurez-vous : France Identité, tout comme la e-carte vitale, devraient rester encore longtemps une option disponible, et non une obligation.
En effet, comme l’ont rapporté les différents services concernés par ces changements, la généralisation du process à toute la population est impossible en l’état : tout le monde n’est pas équipé de smartphone, et la CNI n’étant pas obligatoire en France, tout le monde n’a pas de carte d’identité. La carte vitale physique devrait donc rester encore disponible pour longtemps, ainsi que la procédure d’enregistrement par reconnaissance faciale pour l’e-carte vitale, pour ceux qui n’auraient pas de carte d’identité ou ne voulant pas utiliser France Identité.
Petit bonus pour les utilisateurs de l’e-carte vitale, la carte de mutuelle devrait elle aussi bientôt pouvoir être dématérialisée, sans que l’on ait pour autant une date exacte de lancement.
Quoiqu’il en soit, la procédure simplifiée grâce à France Identité devrait entrer en test avec des participants internes aux services dans un premier temps début décembre, avant de se voir proposée petit à petit courant 2025.