Après s'être frôlées à trois reprises ces toutes dernières années, les courbes des chiffres d'affaires en France du jeu sur PC et sur mobiles se sont enfin croisées en 2023, avec un avantage pour les smartphones.
L'année dernière, l'écosystème du jeu vidéo sur smartphones a dépassé en valeur celui du PC traditionnel, avec 1,48 milliard d'euros pour le premier (+4,8 % en un an) et 1,43 milliard pour le second (-8,5 %). L'année 2023 a marqué une inflexion assez nette pour les PC, indiquent les chiffres du Syndicat des éditeurs de logiciels et de loisirs (SELL).
Plus haut, beaucoup haut, se trouve la courbe de résultats pour les consoles, qui a grimpé en flèche en un an (+72 %). Elle est passée de 2,53 milliards à 3,14 milliards en 2023. Un « résultat historique », se réjouit le SELL qui montre l'appétence des français pour ce type de plateformes. Au total, le CA du jeu vidéo dans l'Hexagone a atteint la somme record de 6,06 milliards d'euros. C'est une progression annuelle de 9,6 % et la France est l'un des pays moteurs en Europe.
Il faut expliciter ce que le SELL entend par écosystème de consoles, de PC et de mobiles. Pour les deux premiers cela recouvre les ventes de matériels (consoles, ordinateurs, écrans, etc.) et les jeux en boites et dématérialisés, alors que pour le troisième cela recouvre uniquement les ventes d'apps, d'in-apps ou les revenus tirés de la publicité qu'elles contiennent.
Le rapport annuel du SELL détaille chacun de ces trois grands écosystèmes. Celui qui nous intéresse en premier lieu, le mobile, est porté à hauteur de 99 % du chiffre d'affaires par des jeux gratuits financés par la pub. Le pourcentage restant, les miettes, s'est réparti entre les jeux payants, ceux de réseaux sociaux et des web apps. Mais ces deux derniers sont en très forte baisse (respectivement -22 % et -66 %). Ce petit bout qui semble presque se diriger vers son extinction n'a pesé que 20 millions d'euros sur les 1,4 milliard.
Dans les apps gratuites les plus téléchargées sur iOS et Android, le top 3 est formé par Monopoly GO, Royal Match et Roblox. Du côté des apps payantes, les plus rémunératrices ont été Pokerist Texas Poker, Minecraft Pocket Edition et Evertale. Tandis que les payantes les plus téléchargées ont été Minecraft Pocket Edition, Monopoly puis Geometry Dash.
Un chapitre du rapport s'intéresse aux profils des joueurs. Ils sont 39,1 millions en France à jouer au moins de temps en temps. 86 % d'entre eux (33,4 millions d'individus) ont 18 ans et plus, les 14 % restant (5,7 millions) ont entre 10 et 17 ans.
Dans la globalité, l'âge moyen est de 40 ans, avec 52 % d'hommes et 48 % de femmes. Chez les joueurs pour qui il s'agit d'une occupation régulière, les hommes sont encore un peu plus nombreux que les femmes : 53 % contre 47 % et l'âge moyen baisse à 38 ans. Le noyau dur des joueurs adultes — ceux qui lancent un titre plusieurs fois par jour — pèse pour 19 %, et ils sont 29 % à jouer presque quotidiennement. Chez les enfants ces valeurs sont plus importantes encore.
La bonne santé de ce domaine ne doit pas faire oublier que l'industrie du jeu vidéo voit s'enchainer des plans sociaux depuis plusieurs mois, rappelle le SELL. C'est le contre coup de la période faste du Covid qui avait été l'occasion d'embauches et d'investissements massifs puis un trop plein de jeux a rattrapé les éditeurs lorsque la situation sanitaire a retrouvé sa normalité et que des projets ont été abandonnés.