Microsoft ne va pas lancer de sitôt une app Xbox Cloud Gaming sur iOS, la faute aux conditions posées par Apple dans le cadre du DMA européen.
« Il n'y a aucun moyen pour nous de monétiser Xbox Cloud Gaming sur iOS » a déclaré Phil Spencer, le responsable du jeu chez Microsoft, dans une interview à The Verge. Un recul, car au tout début décembre de l'année dernière, le même se montrait volontaire sur le sujet, voyant les plateformes mobiles comme un marché indispensable et donnant rendez-vous à courte échéance pour de nouvelles offres d'apps de boutique. Encouragé qu'il était par l'entrée en vigueur prochaine de nouvelles règles en Europe.
La volonté de Bruxelles de faire sauter plusieurs verrous dans la manière dont Apple gère son App Store allait dans le sens des ambitions de Microsoft. Entre-temps, Apple a publié ses nouvelles conditions dans le cadre de l'avènement du DMA (Digital Market Act, ou Règlement sur les marchés numériques) au début mars et celles-ci ne sont pas sans contraintes, plus particulièrement financières (en parallèle à ce qu'elle a proposé pour le DMA, Apple a supprimé une condition sur l'App Store qui interdisait à des apps de jeu en streaming de proposer leurs services).
Après la lecture du nouveau contrat d'Apple, Sarah Bond, la responsable Xbox de Microsoft, l'a qualifié de « pas dans la mauvaise direction » tandis que d'autres usaient de termes plus fleuris. Phil Spencer confirme l'appréciation de sa collègue et considère qu'Apple « ne va pas assez loin » pour « ouvrir la concurrence sur la plus grande plateforme de jeu au monde » et même, qu'elle va parfois à rebours de ce qui serait nécessaire.
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Spencer ne revient pas sur ce qui coince, mais tous les acteurs intéressés par proposer une app boutique (ou marketplace) sur iOS en Europe pointent du doigt la taxe du "Core Technology Fee" (Commission technologique de base) qui maintient une pression financière sur tous les candidats à l'abandon de l'App Store.
Avec ce Core Technology Fee, une app iOS distribuée en dehors de l'App Store doit payer 0,5 € pour chaque installation (tous les ans) une fois atteint le million d'installations. Les apps qui servent de boutiques, ces concurrentes de l'App Store, sont aussi soumises à cette taxe. Mais pour elles, c'est dès la toute première installation qu'elle s'applique.
Phil Spencer veut continuer de travailler avec les régulateurs, Apple et Google afin de mettre en place un cadre propice à l'éclosion de boutiques concurrentes. Il cite en exemple Windows, qui propose le store de Microsoft, celui de Steam, celui d'Epic Games, celui de GOG, etc. Et de vouloir que la même liberté de choix s'applique aux plateformes mobiles.
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