Apple prévoit de nouvelles tarifications et restrictions pour les développeurs qui voudront proposer leurs apps iPhone en dehors de l'App Store, écrit le Wall Street Journal. Des préparatifs en prévision de la mise en œuvre en Europe, le 7 mars, de la législation sur les marchés numériques (DMA). L'App Store ne sera plus le passage obligé pour télécharger des apps, mais Apple entend continuer à en tirer un bénéfice en dépit des nouvelles règles.
Le quotidien indique que la Pomme va se donner le droit de passer en revue les apps téléchargées hors de sa boutique et de prélever une commission chez les éditeurs qui proposeront cette alternative. Il n'y a pas plus de détails toutefois sur la manière dont tout cela va s'articuler concrètement. Le texte européen pose des conditions claires tandis que d'autres peuvent être propices à l’interprétation.
Ce que le DMA va changer pour l'App Store, l'iPhone et Apple
Apple et la Commission ont plusieurs fois échangé sur les règles du DMA et Margrethe Vestager, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transformation numérique a tout récemment rencontré Tim Cook. Rien n'aurait filtré néanmoins sur ce qu'Apple entend faire. La Pomme devra toutefois soumettre son projet à la Commission afin de s'assurer que cela reste conforme à la loi.
On a déjà vu à trois occasions qu'elle savait concilier le respect d'une obligation avec ses intérêts financiers. Lorsqu'Apple a été sommée de lâcher du lest sur les achats externes, ses taux de commission ont baissé, mais dans des proportions qui rendaient la différence pour ainsi dire symbolique.
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Les éditeurs tentés de dénouer leurs liens avec l'App Store ne savent pas encore ce que leur réserve Apple, mais ils cogitent sur ces nouvelles opportunités. Meta a déjà planché sur la possibilité de télécharger des apps via les publicités qui s'affichent dans ses applications. Microsoft a déjà voulu par le passé proposer une boutique de jeux avant de devoir battre en retraite. Le DMA pourrait lui offrir une seconde chance.
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Un qui est déjà dans les starting-blocks, c'est Spotify, depuis longtemps aux avant-postes des critiques sur l'App Store, sur le niveau de commission d'Apple et sur la question des liens externes. Le service suédois a mis en ligne une série de visuels de son app montrant ce qui lui est interdit par Apple et ce que le DMA peut changer à partir de mars prochain.
Aujourd'hui, Spotify a le droit d'indiquer à l'utilisateur qu'il peut s'abonner en allant directement sur son site — évitant ainsi la commission d'Apple — mais sans lui dire plus de choses. Demain, potentiellement, l'abonnement pourra se faire directement dans l'app, avec des informations sur les prix des formules et les promotions du moment. On pourra tout aussi facilement passer d'une offre à une autre, acheter des contenus comme des livres audio et choisir son mode de paiement qui ne soit pas celui d'Apple. Toutes choses qui sont simples, pratiques voire évidentes, mais qui sont encore impossibles en l'état actuel.
Tout ce que Spotify espère pouvoir faire s'entendra si Apple ne crée pas de nouveaux obstacles pour atténuer les effets du DMA. C'est là que réside encore toute l'incertitude. L'enjeu est d'autant plus important pour la plateforme de streaming suédoise que 39 % de ses abonnés payants sont en Europe, loin devant les États-Unis (27 %).
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