Ouvrir le menu principal

iGeneration

Recherche

AltStore, Setapp, Epic : ces boutiques d’applications qui ouvriront dans les prochains mois

Anthony Nelzin-Santos

Friday 26 January 2024 à 20:00 • 106

App Store

Le DMA ouvre l’iPhone comme certains ouvrent des noix au marteau. À son corps défendant, Apple va devoir accepter l’installation d’applications depuis des boutiques tierces. Le fonctionnement d’une boutique « exige une responsabilité importante », prévient la firme de Cupertino, « comme des lignes directrices pour le contenu et les processus de modération, des mesures contre la fraude pour prévenir les escroqueries, des politiques transparentes de collecte des données et la capacité de gérer les litiges ». Cela n’impressionne guère la demi-douzaine d’entreprises qui est déjà sur les rangs.

Setapp

Apple n’a pas l’intention d’ouvrir l’iPhone aux quatre vents. Il n’est pas question d’autoriser l’installation depuis un site web, le sideloading au sens propre, mais seulement leur distribution depuis des « places de marché alternatives », pour reprendre le terme choisi par Apple. Ces boutiques devront absolument utiliser le framework MarketplaceKit, qui reproduit peu ou prou les fonctionnalités de l’App Store, depuis la navigation dans un catalogue d’applications jusqu’à la gestion du téléchargement de leurs ressources, en passant par l’identification des développeurs et l’intégration avec la recherche Spotlight.

Encore faut-il y avoir accès : les impétrants doivent demander explicitement le droit (entitlement) de proposer une nouvelle boutique après avoir accepté les conditions du programme Apple Developer spécifiques à l’Union européenne. Le cahier des charges est très strict :

  • l’entreprise doit être domiciliée dans l’Union européenne et adhérer au programme Apple Developer ;
  • elle doit s’engager à favoriser « la découverte et la distribution d’applications », non seulement les siennes, mais aussi celles « d’autres développeurs » ;
  • elle doit publier les conditions de modération et de distribution des applications, ainsi que ses politiques en matière de collecte et d’utilisation des données privées ;
  • elles doivent bien évidemment respecter le cadre juridique européen ;
  • elles doivent accepter d’être désignées comme « responsable du traitement » des requêtes gouvernementales et des autres demandes relatives à la distribution (et au retrait éventuel) d’applications ;
  • elles doivent s’engager à surveiller et détecter « en permanence les applications frauduleuses, malveillantes ou illégales » ;
  • elles doivent proposer un mécanisme « permettant de vérifier que les applications ne portent pas atteinte à la propriété intellectuelle » avant qu’elles ne soient mises en vente ;
  • elles doivent mettre en place un dispositif de résolution des litiges ;
  • last but not least, elles doivent fournir la preuve qu’elles ont ouvert une ligne de crédit d’un million d’euros auprès d’une institution notée A « afin de garantir le soutien aux développeurs et aux utilisateurs ».

Ces conditions semblent éloigner la perspective d’une déclinaison de F-Droid, la boutique d’applications open source pour Android, tandis que le CEO d’Aptoide pense que « les frais sont encore trop élevés », même s’il salue « une bonne décision » AltStore confirme son intérêt : l’application facilitant le sideloading a engagé dès hier soir les démarches pour « devenir une place de marché légitime ».

Les exigences d’Apple semblent aussi prévenir le danger de la fragmentation. Puisque les boutiques alternatives doivent promouvoir les applications « d’autres développeurs », il est impensable qu’une application de premier plan puisse sortir seule de l’App Store, même s’il n’est pas exclu qu’une coalition de développeurs puisse proposer sa propre boutique. Setapp, qui propose déjà un bouquet d’applications indépendantes sur macOS, compte bien décliner sa formule sur iOS.

Setapp prépare son arrivée sur iOS grâce au DMA européen

Setapp prépare son arrivée sur iOS grâce au DMA européen

Reste que la décision appartient en dernier lieu à Apple, ce qui fait dire à Tim Sweeney que ces annonces sont « de la merde en boite ». Le CEO d’Epic, connu pour sa délicatesse, compte pourtant lancer sa propre boutique de jeux vidéo dès « cette année ». Après trois ans d’absence, Fornite fera donc bientôt son retour sur iPhone… mais pas sur l’App Store. Le secteur du jeu vidéo sera chamboulé par les décisions d’Apple, qui annonce que « les développeurs peuvent désormais proposer une seule application capable de diffuser un catalogue de jeux en streaming », et pas uniquement en Europe.

Microsoft va enfin pouvoir proposer son Xbox Store sur iOS et Nvidia faire sortir GeForce Now du navigateur. Comme ces nouvelles dispositions concernent aussi « les mini-applications, les mini-jeux, les chatbots et les plug-ins », elles devraient aussi décoincer la distribution de jeux dans Netflix, d’applications sur Facebook et plus largement de contenu dans les applications. L’air de rien, iOS 17.4 sera une petite révolution.

Microsoft veut proposer un Xbox Store sur iOS et Android

Microsoft veut proposer un Xbox Store sur iOS et Android

Ouverture de l’iPhone en Europe : Apple dévoile sous la contrainte un plan historique

Ouverture de l’iPhone en Europe : Apple dévoile sous la contrainte un plan historique

Rejoignez le Club iGen

Soutenez le travail d'une rédaction indépendante.

Rejoignez la plus grande communauté Apple francophone !

S'abonner