Depuis l'acquisition de Dark Sky en 2020, Apple occupe une place extrêmement importante sur le marché des applications météorologiques. Non seulement le groupe jouit d'une position privilégiée grâce à son app Météo préinstallée sur tous ses appareils, mais il est en plus devenu un fournisseur de données pour d'autres apps. Alors quand la tempête s'abat sur son service maison, c'est tout le marché qui est affecté.
C'est ce qui s'est passé début avril, quand Météo est tombé en panne pendant plusieurs jours consécutifs. L'accident a eu un double effet Kiss Cool. D'une part, cette paralysie a poussé les utilisateurs à trouver une autre application météo. Les téléchargements des apps les plus populaires ont bondi de 170 % durant cette période, d'après le cabinet Sensor Tower interrogé par The Verge. Le nombre d'utilisateurs hebdomadaires de ces apps a quant à lui augmenté de 9 %.
Mais encore fallait-il que les développeurs tiers aient misé sur le bon cheval pour profiter de la panne d'Apple. Car d'autre part, le service WeatherKit lancé l'année dernière par Cupertino a lui aussi été indisponible pendant de longues heures. « Tous mes utilisateurs n'ont pas pu vérifier la météo pendant un certain temps. D'un point de vue technique, ce n'est pas très stable », raconte Anton Chuiko, le créateur de Weather Fit, à The Verge.
Pour se démarquer de l'application d'Apple qui a largement progressé l'année dernière et pour éviter les pannes majeures, de nombreux éditeurs exploitent plusieurs sources. Cette stratégie comporte des défis ; il faut réussir à marier des données parfois hétérogènes au sein d'une même interface et cela coûte beaucoup plus cher, puisqu'il faut payer plusieurs fournisseurs. Trevor Turk, le développeur de Hello Weather, rapporte un autre problème : certains fournisseurs interdisent théoriquement de mixer leurs données avec celles d'autres acteurs.
La concurrence sérieuse d'Apple et ces multiples complications font que les applications météo tierces ont tendance à devenir payantes et à prendre des directions originales. Carrot Weather, qui coûte 21,99 €/an, mise notamment sur son bulletin météo empreint d'humour. Hello Weather, à 12,49 €/an, parie de son côté sur une présentation très simple. Les éditeurs attendent aussi avec impatience l'hypothétique casque de réalité mixte d'Apple qui pourrait représenter une occasion en or pour s'insérer dans le quotidien de nouveaux clients.
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