La Commission européenne a revu ses griefs à l'encontre d'Apple et de certaines restrictions sur l'App Store. Une évolution dans le traitement de ce dossier qui a été accompagnée d'un satisfecit impatient de la part de Spotify.

Sur les deux axes de l'enquĂȘte pour pratiques anticoncurrentielles de la part d'Apple, la Commission abandonne celle relative aux achats In-App qui imposent aux Ă©diteurs d'utiliser le systĂšme de paiement d'Apple. Peut-ĂȘtre parce que ce systĂšme n'aura plus lieu d'ĂȘtre une fois mis en Ćuvre le Digital Market Act. Quoi qu'il en soit, Bruxelles ne « prend plus position quant Ă la lĂ©galitĂ© de l'obligation d'utiliser le systĂšme IAP aux fins de la prĂ©sente enquĂȘte en matiĂšre de pratiques anticoncurrentielles ».

Ce que le DMA va changer pour l'App Store, l'iPhone et Apple
Reste le second volet de cette enquĂȘte lancĂ©e Ă l'Ă©tĂ© 2020. Celui a trait Ă l'interdiction faite aux dĂ©veloppeurs de promouvoir des offres tarifaires plus avantageuses en dehors de l'App Store, au travers de leurs apps. La Commission se concentre dĂ©sormais sur « les restrictions contractuelles qu'Apple a imposĂ©es aux dĂ©veloppeurs d'applications, qui les empĂȘchent d'informer les utilisateurs d'iPhones et d'iPads d'autres possibilitĂ©s de musique sur abonnement Ă des prix infĂ©rieurs en dehors de l'application et de la maniĂšre de les choisir effectivement ».
Apple a lĂąchĂ© du lest il y a un an, sous pression des autoritĂ©s japonaises de la concurrence, en autorisant la prĂ©sence dans une app d'un lien menant vers un site web oĂč l'on peut s'inscrire Ă un service. Une facilitĂ© offerte Ă un certain type d'apps seulement.

Apps « reader » : les liens externes autorisés par Apple commencent à apparaitre
La Commission estime que les conditions toujours en vigueur sont « dĂ©loyales et contraires Ă l'article 102 du traitĂ© sur le fonctionnement de l'Union europĂ©enne ». En cela qu'elles privent les utilisateurs d'apps de streaming d'une information Ă mĂȘme de leur faire payer moins cher un mĂȘme service, voire un meilleur, et des instructions pour trouver ces offres.
Ces obstacles sont qualifiĂ©s de « ni nĂ©cessaires ni proportionnĂ©s pour la fourniture de l'App Store sur les iPhones et iPad » de « prĂ©judiciables » pour le consommateur et d'avoir une « incidence nĂ©gative sur les intĂ©rĂȘts des dĂ©veloppeurs d'applications de musique en contenu en limitant le choix effectif des consommateurs ».
Apple a été avertie de ces récriminations et doit maintenant répondre avec ses arguments. Comme d'habitude dans ce genre de dossier, si la Commission juge qu'il y a eu infraction, elle peut punir le groupe pris en défaut à hauteur de 10 % de son CA annuel mondial.
Spotify pour sa part s'est fĂ©licitĂ© de ce nouvel Ă©pisode, arguant que les consommateurs Ă©taient les premiĂšres victimes des pratiques abusives et anticoncurrentielles d'Apple. Le groupe suĂ©dois rĂ©itĂšre son souhait, dĂ©jĂ exprimĂ© le mois dernier, de voir enfin une issue favorable Ă cette enquĂȘte, depuis plusieurs annĂ©es qu'elle a Ă©tĂ© lancĂ©e.

Spotify met la pression sur la Commission européenne pour agir contre Apple et l'App Store
Mise Ă jour 18h â Dans un communiquĂ©, Apple se dit ravie que la Commission europĂ©enne ait restreint le dossier de griefs « et ne conteste plus le droit d'Apple de percevoir une commission pour les biens numĂ©riques et d'exiger l'utilisation des systĂšmes de paiement intĂ©grĂ© auxquels les utilisateurs font confiance ». Rappelons qu'Apple devra ouvrir l'App Store Ă d'autres systĂšmes de paiements en vertu du DMA. La boutique a « aidĂ© Spotify Ă devenir le premier service de streaming musical en Europe », rappelle Ă©galement le constructeur (la plainte originelle vient de Spotify). La Pomme espĂšre Ă©galement que Bruxelles mettra fin Ă sa « plainte sans fondement ».