L'eldorado du jeu mobile tirerait-il à sa fin ? S'il rapporte toujours des brouettes de cash, certains signes montrent que les éditeurs japonais pensent déjà à l'étape d'après. Le mastodonte Nintendo vient d'annoncer la fondation d'une coentreprise avec DeNA, son acolyte l'ayant accompagné sur le terrain du jeu mobile en 2015. Celle-ci ne sera pas dédiée à la création de nouveaux titres pour téléphones.
Les deux groupes vont fonder Nintendo Systems, une entité qui aura pour but de « renforcer la numérisation de l'activité de Nintendo » par la création de « services à valeur ajoutée ». L'entreprise japonaise souhaite ainsi développer sa relation avec le consommateur via son compte Nintendo, mais surtout mieux monétiser ses services en ligne.
Pour continuer à grossir, le fabricant mise également sur les abonnements. Il a récemment annoncé avoir dépassé les 36 millions d'abonnés payants pour son service Switch Online, soit 4 millions de plus que l'année dernière à la même période.
De leurs côté, Square Enix, Sega et Konami ont tous récemment changé de stratégie. Les derniers résultats trimestriels sont décevants pour les trois studios, et les jeux mobiles peinent à compenser. Plusieurs pistes sont à l'étude : projets massifs, retour sur la scène internationale, jeux basés sur la blockchain…
« Les jeux mobiles ont été une bouée de sauvetage pendant un certain temps, mais la croissance de ce secteur a ralenti en partie en raison de la concurrence accrue des fabricants de jeux chinois », explique David Gibson à Axios. Il désigne sans le nommer Genshin Impact, qui a généré près de 4 milliard de dollars sur mobiles. Pour l'analyste, cette concurrence pousse les éditeurs japonais à revoir leurs plans.
En attendant que ce nouveau rythme se concrétise, les jeux mobiles continuent d'afficher de bons scores. Nintendo a annoncé que ses titres sur smartphones avaient été téléchargés 800 millions de fois dans plus de 160 pays. En comparaison, c'est autant que les ventes de matériel de l'éditeur depuis la sortie de la Famicom en 1983.