Apple formalise le fonctionnement des NFT au sein des applications distribuées par l'App Store. Le constructeur a récemment entrouvert la porte aux jetons non-fongibles, mais à ses conditions. Elles sont soumises aux règles draconiennes en vigueur pour les achats intégrés, ce qui dans la pratique empêche l'achat de NFT depuis les apps.
Les NFT ne sont pas à la fête sur l'App Store
À la faveur des versions finales d'iOS 16.1 et d'iPadOS 16.1, Apple a procédé à un nettoyage des guidelines, cet ensemble byzantin de conditions et d'interdictions qui encadrent ce que les développeurs peuvent faire ou pas dans leurs apps. L'article 3.1.1 précise ainsi que les apps peuvent utiliser les achats intégrés de la boutique pour vendre des services liés aux NFT (transfert, minting, listing).
Mais attention, déjà il n'est pas possible d'intégrer des liens vers une boutique externe pour échapper à la petite commission de 15 ou de 30 % prélevée par Apple. Et puis la propriété d'un NFT ne saurait déverrouiller de nouvelles fonctions dans l'app. Autrement dit, un NFT ne peut pas devenir un achat intégré déguisé.
Dans le même ordre d'idée, les applications ne peuvent pas utiliser leurs propres mécanismes pour débloquer du contenu ou des fonctionnalités (comme un code QR, des clés de licence, des cryptos ou des portefeuilles de cryptos).
Cela étant dit, Apple autorise les transactions ou la transmission de cryptomonnaies dans les apps, pour peu que ce service soit disponible dans les territoires où l'app a l'autorisation de fournir ce type de service (article 3.1.5 ii).
Dans un tout autre genre, le guide de bonne conduite intègre un passage sur Matter : l'article 2.5.17 prévoit que les applications prenant en charge le nouveau protocole domotique (désormais compatible avec iOS 16.1) doivent utiliser le framework Matter SDK d'Apple pour le jumelage initial. En dehors de cette connexion, il reste possible d'exploiter un autre kit de développement mais il devra être certifié par l'alliance CSA.
Apple a également précisé un point de l'article 1.1 sur le contenu répréhensible : les applications ne devraient pas s'appuyer sur des concepts dangereux qui « capitalisent ou cherchent à profiter d'événements récents ou actuels, comme les conflits violents, les attaques terroristes et les épidémies ».
Par ailleurs, les « boosts » que peuvent proposer les réseaux sociaux comme Facebook pour mettre en avant un statut — pour le transformer en publicité, en quelque sorte — doivent impérativement être payés avec des achats intégrés Apple (article 3.1.3 g).