Les récents changements aux règles de l'App Store font grincer les dents de Meta et de nombreux développeurs. De nouveaux emplacements publicitaires sont proposés depuis peu sur la boutique d'Apple, à savoir dans la section Aujourd'hui ainsi que sur les fiches des apps. Or, celles qui sont mises en avant ne sont pas forcément du meilleur goût : comme l'a relevé un développeur de Dropbox, des réclames pour des jeux d'argents apparaissent par exemple… à côté d'apps destinées à des enfants !
Certains développeurs ont eu la surprise de voir apparaître des publicités pour des applications de casino dans les suggestions de leur fiche d'app alors qu'ils n'avaient rien demandé. Simon B. Støvring (qui se cache derrière l'éditeur de code Runestone) explique que sur 10 visites sur la page de son programme, il a vu trois fois des réclames pour une app de casino.
Les développeurs n'ont pas la possibilité de refuser cette nouveauté et ne peuvent pas choisir les publicités, ce qui laisse place à des mélanges de mauvais goût. On trouve ainsi des apps de casino à côté d'une app aidant à gérer une dépendance au jeu.
What’s this? Ads for gambling at the bottom of a listing for a gambling addiction recovery app. How could this possibly go wrong? #Apple #appstore pic.twitter.com/9MQQvDMx8r
— Jon (@hot_doggin_jon) October 26, 2022
Meta grince des dents à propos d'un autre changement : les « boosts » que peuvent proposer les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram sont maintenant taxés s'ils sont achetés depuis l'app. Cette fonction permet de mettre en avant une publication afin de multiplier ses vues et de la transformer en publicité.
Autrement dit, Cupertino récupère désormais 30 % d'une manne financière de Meta, ce qui ne plait évidemment pas à la firme. Si des personnes proches du dossier affirment que le changement ne devrait pas avoir d'impact important sur les revenus de l'entreprise, il a de quoi inquiéter sur le long terme.
Meta craint qu'Apple ne finisse par s'attaquer à son app Meta Ads Manager, qui permet au client de gérer ses publicités sur Facebook, Instagram et ses autres plateformes. La plateforme évite pour le moment la taxe de l'App Store étant donné que les réclames achetées n'apparaissent pas dans la même app, en conformité avec les règles de l'App Store. Dans un communiqué envoyé à The Verge, un porte-parole explique :
Apple continue à faire évoluer ses politiques pour développer ses propres affaires tout en cassant le prix des autres dans l'économie numérique. Apple avait précédemment déclaré qu'elle ne prenait pas de parts des revenus publicitaires des développeurs, mais elle a apparemment changé d'avis.
De son côté, Apple a répondu que les « boosts » étaient bel et bien un service numérique et qu'un achat in-app était donc requis. Ce changement devrait surtout impacter les petites entreprises faisant leur publicité sur les réseaux de Meta, étant donné que le groupe va surement augmenter ses prix pour compenser.
Ce n'est pas la première fois qu'Apple s'attaque ainsi aux « boosts ». Cet été, le Wall Street Journal révélait que des négociations avaient eu lieu en coulisse pour forcer Meta à partager cette source de revenus, mais ces discussions n'ont pas abouties.