Force est d'admettre que le lancement de SNCF Connect s'est fait dans la douleur : options manquantes, interface jugée confuse, un unique thème sombre… Si les fonctionnalités sont revenues au compte-gouttes, beaucoup d'usagers garderont un souvenir amer du passage forcé vers cette nouvelle application. Capital estime que celle-ci aurait coûté 50 millions d'euros à la SNCF. En comparaison, le magazine considère que TousAntiCovid aurait coûté trois fois moins.
Les responsables du service nous expliquaient en décembre que près de 200 personnes issues de 19 équipes ont été mobilisées sur ce projet réalisé en moins d'un an. Capital explique que les investissements consacrés aux technologies maisons ont nécessité 20,9 millions d'euros, dont 12,6 millions rien que pour le site et l'appli. SNCF Connect repose sur Flutter, une technologie de Google qui a l'avantage d'unifier les plateformes et d'être open source.
Dans la mécanique de SNCF Connect, la future application phare des voyages
La gestion des serveurs a été confiée à Amazon Web Services, qui dédie trois centres au service afin de supporter ses pics de connexion pouvant atteindre jusqu'à 25 millions de visiteurs quotidiens. Ce changement par rapport aux deux centres de données physiques opérés par SNCF Connect & Tech a coûté 7,5 millions d'euros à l'entreprise, tandis que le démantèlement des anciens centres et serveurs a été facturé 2,3 millions d'euros. En ajoutant l'achat de technologies auprès de SNCF Voyageurs (2,7 millions), il y en a pour un total de 33,4 millions d'euros.
À ces frais, Capital ajoute 12,3 millions d'euros engloutis par la rupture anticipée du contrat avec Expedia, partenaire historique qui gérait les réservations d'hôtels, sorties et autres locations de voiture depuis plus de 20 ans. La SNCF a également mis le paquet côté campagne publicitaire, avec 5 millions d'euros de mis sur la table. La gestion de crise due au lancement loupé a mobilisé 220 personnes et nécessité une augmentation du nombre de conseillers clients de l'ordre de 30 %.