Après Meta la semaine dernière, c'est au tour de Snap d'annoncer ralentir les embauches suite à des résultats moins bons qu'espérés. The Verge a pu mettre la main sur un mémo interne dans lequel le CEO du groupe Evan Spiegel justifie cette décision. Il blâme notamment la guerre en Ukraine, mais aussi Apple et son encadrement renforcé du suivi publicitaire, apparu avec iOS 14.5 l'année dernière.
Dans un document déposé auprès du gendarme de la Bourse américaine (SEC), l'entreprise explique avoir revu ses ambitions à la baisse pour le deuxième trimestre 2022. Elle précise « qu'il est probable que nous fassions état d'un chiffre d'affaires et d'un EBITDA ajusté inférieurs à l'extrémité inférieure de notre fourchette de prévisions ». Les revenus attendus étaient en croissance de 20 % à 25 %. Cette nuit, le titre Snap a plongé de 31 %. Dans son mémo, Evan Spiegel explique :
Comme de nombreuses entreprises, nous continuons à faire face à la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt, aux pénuries de la chaîne d'approvisionnement et aux interruptions de travail, aux changements de politique des plateformes, à l'impact de la guerre en Ukraine, etc.
Ce « changements de politique des plateformes » désigne évidemment Apple, qui a intégré à iOS une notification demandant à l'utilisateur s'il souhaite être suivi par les apps. Une grande majorité des clients refusent, ce qui a un effet négatif sur les revenus publicitaires de certaines entreprises. Ce n'est pas la première fois que Snap pointe du doigt la Pomme : l'année dernière, le CEO expliquait que cette nouveauté d'iOS rendait plus difficile la gestion et la mesure de campagne publicitaire sur les iPhone et iPad.
Le chiffre d'affaires de Snapchat plombé par le suivi publicitaire limité d'Apple
Selon le CEO, l'entreprise devrait recruter 500 personnes cette année, contre 2 000 au cours des douze derniers mois. Les embauches devraient tourner au ralenti jusqu'à la fin de l'année. Il incite également les dirigeants à revoir leurs dépenses afin de faire des économies supplémentaires. Snap n'est pas le premier groupe a souffrir de cette nouvelle politique d'Apple : le fabricant d'équipement connectés pour sportifs Peloton et Meta ont tous deux blâmés Cupertino pour leurs résultats moins bons que prévus.