Le gouvernement veut mettre en place une nouvelle application d'identité numérique. En pratique, cela serait une sorte de carte d'identité numérique trouvable dans une app pour smartphone, que l'on pourrait utiliser pour s'identifier ou se connecter à certains services. Le ministère de l'Intérieur n'a pas encore communiqué sur ce projet, baptisé « Service de garantie de l'identité numérique » (SGIN). Un décret passé hier permet tout de même d'obtenir quelques détails.
L'app va stocker plusieurs informations, comme le nom, le prénom, la date de naissance, mais aussi l'adresse, le mail ou encore la photo de l'utilisateur. Plusieurs conditions seront nécessaires pour s'en servir : il faudra avoir un smartphone avec une puce NFC ainsi qu'une nouvelle carte d'identité au format carte bancaire.
Le décret indique que ce service pourra être utilisé pour l'accès à des sites liés à FranceConnect. La fonction ne devrait pas être limitée aux services administratifs, car le texte mentionne une authentification auprès « d'organismes publics et privés ». Il ne donne pas d'autres exemples d'utilisation, mais précise que l'app ne sera pas obligatoire.
Celle-ci va permettre à l'usager « de générer des attestations électroniques comportant les seuls attributs d'identité dont il estime la transmission nécessaire aux tiers de son choix ». Autrement dit, il sera possible de s'authentifier avec uniquement certains éléments : pas besoin de révéler son adresse et son mail si on ne vous demande qu'un justificatif d'âge.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement essaye de créer un système d'identité numérique. On se souviendra du projet ALICEM, basé sur le passeport biométrique et sur la reconnaissance faciale. Le concept avait été vivement critiqué par les associations et la CNIL, car l'application (réservée à Android) obligeait l'utilisation de la reconnaissance faciale.
Au niveau européen, un grand projet de portefeuille numérique est dans les tuyaux. Celui-ci devrait permettre de stocker différents papiers d'identité (permis de conduire, prescriptions médicales, diplômes) et devrait faciliter les démarches administratives à l'échelle européenne. Une boîte à outils commune aux États membres devrait être publiée au mois d'octobre.
Source : BFM TV