La Corée du Sud ouvre une brèche dans laquelle d'autres pays pourraient s'engouffrer. La loi qui impose aux boutiques d'applications d'autoriser des moyens de paiement alternatifs a finalement été adoptée. Après avoir été repoussée il y a une semaine, ce texte empêchant Apple et Google de forcer l'utilisation de leurs moyens de paiements a finalement été validé. Autrement dit, il devrait bientôt être possible pour les utilisateurs coréens de payer leurs achats intégrés ou leurs abonnements avec PayPal, une carte bancaire ou tout autre service de paiement alternatif.
Évidemment, les deux géants du numérique voient rouge. Apple avait déclaré que cette loi allait « exposer à un risque de fraude les utilisateurs qui achètent des biens numériques auprès d'autres sources » et que l'application du texte « sapera la protection de leur vie privée et rendra difficile la gestion de leurs achats ».
Le vrai problème pour la Pomme est surtout qu'elle ne pourra plus prélever sa traditionnelle marge de 15 à 30% sur certains achats, à une période où les boutiques d'applications rapportent plus que jamais. C'est aussi la première fois que l'entreprise se verra obligée de changer ses règles. Une loi qui sera certainement citée en référence par les régulateurs d'autres pays.
Aux États-Unis et en Europe, de nombreuses plaintes et enquêtes cherchent à réduire le monopole d'Apple et Google. Le texte coréen prévoit qu'en cas de refus d'obtempérer, les entreprises pourraient recevoir une amende équivalent à 3% de leurs revenus en Corée. Dernière étape avant l'officialisation de la loi : la signature du président Moon Jae-in, dont le parti a fortement soutenu la législation.
Source : WSJ