Instagram n'est plus une app de partage de photos. Si vous en doutiez encore, le responsable d'Instagram l'a dit texto le mois dernier. Sous l'égide de Facebook, l'application est devenue une messagerie instantanée, une plateforme vidéo et un service de shopping. C'est trop pour vous qui voulez simplement montrer vos clichés à vos amis ? Une nouvelle app pourrait gagner votre cœur.
Créée par un ancien designer de Facebook et un ingénieur back-end, Glass vise sans détour les déçus d'Instagram. L'application est focalisée sur le partage de photos : il n'y a pas de vidéo, pas de publicité, pas même de likes.
« Si nous lançons une fonctionnalité similaire [aux likes], cela restera privé. Nous évitons délibérément d'afficher des compteurs publics, explique le designer Tom Watson au blogueur Om Malik. Nous ne voulons pas que Glass se transforme en concours de popularité. Nous n'accueillons pas des influenceurs, nous accueillons des photographes. »
Glass met en avant les données EXIF (modèle d'appareil photo, ISO, ouverture…) des clichés afin de favoriser les conversations sur les prises de vue. Les deux créateurs espèrent fédérer une communauté bienveillante de photographes amateurs comme professionnels.
Pour échapper à la publicité et à la course à l'audience, c'est le modèle de l'abonnement qui a été retenu : Glass coûte 4,99 €/mois ou 49,99 €/an. Pour son lancement, la première année est à 30,99 €. Grâce à leur financement en fonds propre, Tom Watson et Stefan Borsje espèrent aussi éviter les « compromis » et les « pivots vers la vidéo ou autre » souvent demandés par les investisseurs externes.
Ils promettent également que leur intention n'est pas de vendre Glass en cas de succès, ou alors seulement à une entreprise qui partage les mêmes valeurs. Tom Watson prend l'exemple du journal intime Day One qui est tombé dans l'escarcelle d'Automattic, un groupe « qui permet à ses filiales de continuer à fonctionner dans le meilleur intérêt de leurs communautés. »
Le plus dur commence pour Glass, qui va devoir rassembler suffisamment d'utilisateurs pour être viable. Le petit éditeur exploite une technique bien connue pour faire monter la mayonnaise et s'adapter au mieux : l'application est sur invitation pour le moment. Ceux qui n'ont pas d'invitation peuvent s'inscrire sur une liste d'attente. Et comme Clubhouse qui a été la dernière petite sensation des apps communautaires, Glass démarre en étant uniquement disponible sur iPhone.