2 % des 1 000 apps connaissant la croissance la plus forte dans l'App Store s'avèrent être des pièges pour les utilisateurs, a constaté le Washington Post.
D'après les calculs d'AppFigures, une société spécialisée dans l'analyse des app stores, les éditeurs de ces apps ont pu soutirer jusqu'à 48 millions de dollars auprès des consommateurs qui se sont laissés berner. Ironie de l'histoire, Apple prend sa part dans ces gains puisqu'elles sont soumises aux habituels 30 % de prélèvement.
Un jour d'avril, le quotidien a identifié dans ce classement établi quotidiennement sur l'app Store, 18 apps qui répondaient à cette description de logiciels à arnaques (Apple en a retiré les 2/3 du store après leur signalement).
Quelques thématiques ressortent plus que d'autres Par exemple la sécurité avec les utilitaires de VPN ou les soi-disant anti-virus. Ces apps jouent sur la peur et les méconnaissances techniques des utilisateurs pour leur soutirer des informations.
Il y a ces cas aussi d'apps qui vont alerter l'utilisateur que son iPhone recèle de nombreux virus. Mais ce décompte est en carton-pâte, c'est un simple texte enregistré dans l'app, laquelle ne fait rien d'autres qu'agiter la menace et proposer une formule d'abonnement bien réelle.
Des abonnements qui jouent parfois sur un malentendu : la victime pense qu'elle va payer une somme modeste sur un rythme mensuel — vu que c'est en général la règle — alors que ce sera en réalité sur une fréquence hebdomadaire.
Les apps de rencontre sont de bons appâts également, elles promettent des mises en relation en échange d'un abonnement et sitôt celui-ci activé, une prétendue conversation démarre immédiatement pour mettre en confiance l'utilisateur.
Ailleurs ce sont les notes, bidonnées, laissées sur l'App Store qui ont vocation à enjoliver l'intérêt de l'app et améliorer sa position dans les résultats. Certains ont pu profiter d'un bug logiciel qui affichait une demande de notation de l'app et empêchait l'utilisateur de faire quoi que ce soir d'autre s'il ne cochait pas toutes les étoiles.
Récemment, Apple déclarait avoir supprimé 80 millions d'avis considérés comme frauduleux et elle réitère, dans sa réponse au Washington Post, son engagement à tenir l'App Store propre de ces apps indésirables.
Des parasites qui sont efficaces à au moins une chose : générer quelques millions de dollars pour leurs concepteurs. Même des utilitaires comme des lecteurs de codes QR — rendus inutiles par l'ajout de cette fonction dans Appareil photo — ont pu engranger entre 880 000 et 1,4 million de dollars d'après le décompte d'AppFigues.
Avec un catalogue de 1,8 millions d'apps et un flot incessant de nouvelles, les besoins en nettoyage semblent sans fin pour l'équipe de validation d'Apple (lire aussi Prolifération d'apps parasites : les méthodes d'examen de l'App Store mises à mal par Epic).
D'aucuns jugent toutefois qu'en laissant les développeurs iOS utiliser d'autres plateformes de distribution et de paiement, cela pourrait être un aiguillon supplémentaire pour pousser Apple à faire plus encore afin de distinguer sa boutique sur son contenu.