Ni Apple ni Google ne travaillent avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour développer un passeport vaccinal numérique, a rappelé Bloomberg. La précision, qui provient de l'OMS, est d'importance car Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a dégainé cet argument pour pousser les 27 pays de l'UE à s'entendre pour concevoir leur propre passeport.
La patronne de l'exécutif européen est allée un peu vite en besogne : il y a bien des entreprises technologiques qui bûchent sur le sujet avec l'OMS, mais Apple n'en fait pas partie. Cela changera peut-être un jour avec pourquoi pas une proposition commune, à l'image de technologie de suivi des contacts compatible iOS et Android. Apple a d'ores et déjà pris date, avec cette annonce récente que les apps de passeports vaccinaux doivent être soumis par des organismes de santé.
Cette question du passeport vaccinal pour retrouver une vie un peu plus normale va se poser de plus en plus fort au fur et à mesure de la montée en puissance des campagnes de vaccination. « À l'avenir, ce sera sans doute une bonne chose d'avoir [un certificat de vaccination numérique] », a admis Angela Merkel durant une réunion avec les dirigeants de l'UE. La Chancelière allemande ajoute cependant que ceux qui ne possèderaient pas un tel outil ne devront pas être interdits de voyager.
En France, où le débat fait rage, le gouvernement va se réunir la semaine prochaine pour plancher sur la mise en place d'un pass sanitaire, a expliqué Emmanuel Macron durant la même réunion. Il s'agit de préparer la réouverture des lieux culturels et des restaurants… par le biais de la numérisation d'un code QR, par exemple (lire : TousAntiCovid : un code QR envisagé pour les salles de sport en plus des restaurants) ? La Cnil a en tout cas donné son accord.
Ce pass ne sera pas un passeport vaccinal : « si on arrive à rouvrir certains lieux, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination, alors même que nous n'aurions même pas ouvert la vaccination aux plus jeunes », a précisé le chef de l'État. En ajoutant qu'il fallait éviter que chaque pays développe son propre système de certificat vaccinal dans son coin… Pas comme l'app de traçage des contacts donc, où la France est isolée avec son système centralisé incompatible avec le reste de l'Europe.
De toute manière, ce n'est peut-être pas la puissance publique qui imposera un passeport vaccinal, mais les entreprises. On voit déjà que les compagnies aériennes mettent en place des solutions numériques de vérification de tests PCR (lire : Covid-19 : un pass sanitaire sur mobiles testé pour les départs vers les Outre-mer). D'ici à ce que ces applications intègrent la confirmation d'une vaccination, il y a un pas que beaucoup pourraient être tentés de franchir.