Lorsqu’on a ouvert la porte aux applications de contact-tracing, on savait qu’on mettait le doigt dans un engrenage dangereux. Le tout pour un résultat à l’efficacité plus que douteuse. C'est notamment pour cela que nous nous étions opposés à StopCovid lors de sa sortie.
Dans une interview donnée au journal Le Monde, Jean-François Delfraissy va donner du grain à moudre aux opposants de l’application. Le président du conseil scientifique évoquait la possibilité de rendre TousAntiCovid obligatoire dans certains lieux comme les restaurants qui devraient réouvrir en début d’année prochaine.
Le conseil scientifique recommande d’utiliser plus largement cette application. On peut aussi imaginer que certains lieux soient accessibles à condition de l’avoir activée. La réouverture, par exemple, d’endroits comme les restaurants début 2021 pourrait être accompagnée par cet outil numérique.
Une proposition pour le moins troublante mais qui semble, pour de nombreuses raisons, peu réaliste. Tout d’abord, insistons sur le fait que le gouvernement n’a pas toujours suivi les recommandations du conseil scientifique. Ensuite, il convient de rappeler que l’ensemble de la population française n’est pas équipée en smartphone. D’autre part, reste - même si elle est très secondaire dans l’esprit de nos dirigeants - la question du libre arbitre. Peu avant sa sortie, la CNIL avait insisté sur l’importance du caractère optionnel de l'application au gouvernement français.
À défaut d’être obligatoire, le gouvernement pourrait opter pour une solution intermédiaire, sa stratégie étant de populariser son application en la dotant de fonctionnalités supplémentaires pratiques comme la prise en charge des Passierschein attestations de sortie dérogatoire. Depuis quelques semaines, il se murmure que l’application pourrait scanner un QR code, qui permettrait de signaler sa présence dans un endroit (au lieu de laisser ses coordonnées dans un carnet).