Mise à jour 20/09 — WeChat ne sera pas retiré des boutiques américaines d'applications d'Apple et de Google ce dimanche. La justice a émis une injonction préliminaire qui empêche le Department of Commerce de retirer la messagerie instantanée des plateformes de distribution. Les plaignants à l'origine de la plainte estiment que cette interdiction soulève de sérieuses questions concernant le premier amendement de la Constitution US qui garantit la liberté d'expression.
TikTok gagne également un sursis : Donald Trump a donné sa bénédiction à la poursuite des opérations américaines du réseau social, avec Oracle en partenaire technique et WalMart en partenaire commercial. « J'ai approuvé le deal "dans le concept" », a bizarrement précisé le président américain. Si les différentes parties arrivent à s'entendre, « c'est très bien. S'ils n'y arrivent pas, c'est OK aussi ».
L'entreprise en charge de l'activité US de l'application, baptisée TikTok Global, va représenter 5 milliards de dollars de taxes et impôts qui tomberont dans les caisses des finances publiques américaines (Trump avait exigé que l'accord « profite » aux États-Unis). La société va aussi créer un fonds pour l'éducation. Oracle prendra 12,5% du capital de TikTok Global, WalMart 7,5%, ce qui représente un investissement commun de 12 milliards de dollars (quatre des cinq sièges au conseil d'administration seront occupés par des Américains).
ByteDance, le propriétaire chinois de TikTok, avait estimé la valorisation du réseau social à 60 milliards de dollars. Le groupe jouera le rôle d'actionnaire « passif », selon l'administration Trump, et ByteDance n'aura aucun rôle dans le processus décisionnel. Hier, le président US a allongé d'une semaine le délai visant à interdire TikTok dans l'App Store et le Play Store.
Article d'origine 18/09 — Dernier développement dans une affaire qui n’en finit pas, Donald Trump devrait aujourd’hui signer un ordre exécutif qui empêchera le téléchargement de TikTok et WeChat depuis les boutiques d’applications américaines d'Apple et de Google à partir du dimanche 20 septembre, comme le rapporte Reuters. Cette décision n’est pas une surprise totale : en août dernier, Trump avait laissé un mois et demi aux réseaux sociaux chinois avant de mettre sa menace à exécution.
Une fois le délai écoulé, les applications devraient disparaître de l’App Store et de Google Play (ceux qui ont téléchargé les apps avant la date butoir pourront continuer à s'en servir). Le département du Commerce américain a déclaré que ces mesures « protègeront les utilisateurs aux États-Unis en empêchant l’accès à ces applications et en réduisant considérablement leurs fonctionnalités ». Pour leur part, les applications chinoises ont toujours nié utiliser les données de leurs utilisateurs américains à des fins d’espionnage.
Si WeChat semble être dans une mauvaise position, TikTok peut encore espérer survivre sur le marché américain : son fameux partenariat avec Oracle pourrait lui permettre d’échapper au couperet de l’exécutif. Il faudra cependant faire vite d’ici dimanche, ou au plus tard d’ici le 12 novembre, date butoir donnée par le département du Commerce à partir de laquelle les transactions avec l’actuel TikTok seront interdites.
Selon Reuters, TikTok serait actuellement en train de négocier la création d’une nouvelle entité, TikTok Global, qui pourrait rassurer le gouvernement américain sur la gestion des données des utilisateurs. Mais encore faudra-t-il que Donald Trump donne son aval.
[Mà J 18 h] Vanessa Pappas, la CEO par intérim de TikTok, a invité Facebook et Instagram a soutenir le réseau social face aux mesures du gouvernement Trump :
[Ce] type d’interdiction serait mauvaise pour notre industrie. Nous invitons Facebook et Instagram à rejoindre publiquement notre contestation et à soutenir notre procès. C’est le moment de mettre notre rivalité de côté et de nous concentrer sur nos principes fondamentaux comme la liberté d’expression et le droit à un procès en bonne et due forme.