Apple a ouvert la porte aux services de jeux vidéo en streaming, mais ce n'est pas le seul changement apporté aux guidelines de l'App Store ce soir. Une modification de taille permet désormais d'éviter le système de paiement de la boutique pour les achats intégrés1 — on sait à quel point Apple est attachée à sa commission de 30%, jusqu'au grotesque parfois. Mais les critères sont très restreints.
L'article 3.1.3(d) autorise une application à passer outre la facturation App Store dans un cadre très précis et restreint : lorsqu'on achète des cours éducatifs ou de fitness, des consultations médicales ou des visites immobilières. Les apps pourront dès lors utiliser leur propre système de paiement, et verser davantage de sous aux professionnels proposant ces services. Cela avait été un point de contentieux avec Facebook, qui vend dans sa boutique de tels services pour aider les commerçants en temps de pandémie et aussi avec Airbnb cet été.
Néanmoins, Apple ajoute une condition qui pourrait fortement limiter l'attrait de cette règle : il faut que « l'expérience » en ligne se déroule en direct et entre un professionnel et un client. Les cours entre un professeur et plusieurs personnes doivent toujours être facturés avec le système de l'App Store.
Autre nouveauté, la règle 2.5.16 stipule que les App Clips, ces aperçus d'apps qui feront leur apparition avec iOS 14, ainsi que les widgets, les extensions et les notifications doivent être liés au contenu et aux fonctionnalités de l'application complète. Pas question de tromper l'utilisateur sur la nature d'une app… Par ailleurs, toutes les fonctions d'un App Clip doivent se trouver dans l'app d'origine. Enfin, l'App Clip ne peut pas afficher de publicité.
Apple clarifie le sort des applications gratuites qui font office de compagnon à des outils web ; le constructeur cite les services de VOIP, de stockage en ligne, d'e-mails, d'hébergement web, on songe immanquablement à l'affaire HEY et à WordPress à qui Apple a cassé les pieds il y a quelques temps. La règle 3.1.3(f) ne leur impose plus d'achats intégrés, pour peu qu'il n'y ait rien à acheter dans l'app ou qu'il n'est fait aucune mention dans l'app d'achats possibles.
La règle 3.1.3(a) autorise finalement les apps de type « readers » (comme Netflix, Spotify ou Kindle) à embarquer un système permettant à leurs utilisateurs de gérer leurs profils. Il est aussi possible de créer des comptes gratuits. Les applications qui offrent du contenu en échange du visionnage d'une pub vidéo et autres stratagèmes en seront pour leurs frais : la règle 3.2.2(vi) prohibe désormais cette possibilité, mais il y a une subtilité : Apple évoque les utilisateurs ayant payé pour accéder aux contenus et aux fonctionnalités. Enfin, la nouvelle règle 3.2.2(x) pose le fait que les applications proposant des prêts personnels doivent afficher clairement tous les termes et conditions dudit prêt.
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Pour être tout à fait complet, il est possible d'échapper aux achats intégrés si on vend des biens à consommer en dehors de l'App Store : services de VTC, de livraison de repas et de courses, d'achats de biens en ligne (Amazon, Ikea, etc.), de voyages (SNCF)… Ces transactions représentent même la vaste majorité des achats sur l'App Store (lire : App Store : un écosystème à plus de 500 milliards de dollars en 2019). ↩︎