Le retrait de Fortnite de l'App Store l'a montré : Apple est très stricte sur les règles de facturation de sa boutique. Et pourtant, juste quelques jours avant la tempête médiatique déclenchée par Epic, Setapp est parvenu à élargir son catalogue d'apps par abonnement aux apps iOS.
Pour 12,50 $/mois1, vous disposez de près de 200 applications Mac et, c'est la nouveauté, d'une petite dizaine d'apps iOS. « ÇA VIOLE UN MILLION DE RÈGLES, s'est exclamé sur Twitter le développeur Ryan Jones. Nous avons passé des semaines à nous triturer la cervelle pour comprendre les dernières règles à la con, et quelque chose qui enfreint explicitement plusieurs règles est autorisé. »
Dans un communiqué, Setapp cherche à dissiper l'incompréhension dans la communauté des développeurs. Il a fallu plusieurs années de réflexion au service pour mettre au point une solution qui satisfasse toutes les parties, à savoir les éditeurs qui font partie de son offre, ses clients et enfin Apple, qui a des règles de facturation intangibles (ou presque).
Setapp a dû en effet traverser un terrain très miné — les sections 3.1 et 3.2 des guidelines de l'App Store — pour pouvoir inclure des apps iOS dans son abonnement, sans qu'Apple ne trouve rien à y redire. C'est en suivant toutes les conditions suivantes que le service a obtenu le feu vert de l'équipe de validation :
- Les applications de bureau qui ont des compagnons iOS sont les seules apps disponibles dans Setapp qui sont éligibles à l'offre iOS (pas question de débloquer avec Setapp une app exclusivement disponible sur iOS)
- Toutes les apps iOS ont été validées par Apple et sont gratuites au téléchargement
- Les utilisateurs iOS ne sont pas invités à réaliser des achats autrement qu'avec les achats in-app d'Apple
- Toutes les fonctionnalités et les contenus sont également disponibles via des achats in-app ou des abonnements sur l'App Store (pas question que Setapp débloque quelque chose que le système de paiement d'Apple ne peut pas débloquer)
- Les applications ne doivent comprendre aucun élément qui dirige les utilisateurs vers d'autres mécanismes d'achat que celui de l'App Store
- Les applications ne doivent pas lire les QR code ou demander un numéro de licence pour débloquer du contenu ou des fonctionnalités
Toutes ces contraintes font que la solution trouvée par Setapp est atypique — il faut scanner deux QR code à la suite avec son iPhone —, mais elle fonctionne. Cependant cette liste de conditions montre bien que Setapp ne peut pas répliquer complètement son modèle sur iOS. Les règles d'Apple l'empêchent de faire un abonnement comprenant autant d'applications sur iOS que sur Mac. C'est justement ce que cherche à faire changer Epic — qui voudrait ouvrir sa propre boutique d'apps sur iOS — en attaquant Apple pour pratiques anticoncurrentielles.
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Depuis le lancement de son offre iOS la semaine dernière, Setapp a revu à la baisse le prix pour ajouter un terminal iOS à son abonnement, passant de 4,99 $ à 2,49 $ mois. À cela il faut ajouter le forfait de base (qui comprend les apps Mac) à 9,99 $/mois. ↩︎