Apple est soupçonnée d'avoir voulu censurer une app de vote électronique à Hong-Kong, rapporte Quartz. Durant le week-end, plus de 600 000 hongkongais des partis d'opposition ont voté dans le cadre de primaires devant désigner leur candidat aux législatives de septembre.
Le vote s'est déroulé à la fois sur support papier et sur smartphones. Des apps ont été développées par les responsables de PopVote, une plateforme de vote électronique.
La version Android a été validée par Google mais Apple a d'abord rejeté la première version soumise. En quelques heures, les développeurs ont corrigé les problèmes de code signalés et envoyé une mise à jour. Puis… plus rien. Aucun retour d'Apple sur le sort de l'app malgré plusieurs relances. « Nous pensons qu'elle est censurée par Apple » a déclaré Edwin Chu, l'un des conseillers techniques de PopVote.
Apple ne s'est pas exprimée, ne serait-ce que pour préciser si des considérations techniques ont empêché l'app de figurer sur l'App Store. Ce qui, par ricochet, ouvre la porte à toutes sortes d'interprétations et de soupçons sur des raisons plus politiques et le souhait de ne pas froisser Pékin.
La plateforme PopVote a déjà servi par le passé à consulter de manière officieuse les citoyens de Hong Kong. En 2017 un référendum populaire avait été organisé pour donner le moyen à tous les hongkongais de contribuer à la désignation d'un chef de l'exécutif. L'application Telegram avait été choisie pour collecter ces votes, notamment pour sa résistance face à une attaque informatique, comme PopVote en avait connu une de très grande ampleur cinq ans plus tôt.
Dans le même article, Andy Yen, le patron de la messagerie suisse ProtonMail, observe que Google, Twitter et Facebook font partie des groupes qui ont suspendu temporairement la communication aux autorités de Hong Kong de données sur leurs utilisateurs. Et ce après l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur la sécurité.
Alors que de son côté, Apple a déclaré qu'elle s'en tenait pour l'heure à évaluer ce texte. Et Andy Yen de poursuivre « Qu'est-ce que les trois premiers ont en commun ? Ils sont bannis de Chine. Au bout du compte, on en revient à la question du degré d'influence économique que le gouvernement chinois a sur l'entreprise ».
Source : AppleInsider