Hier, Facebook, WhatsApp et Telegram annonçaient la suspension de toute coopération avec les autorités à Hong Kong. Les sociétés mettent en pause la communication, en cas de requête des autorités, des informations concernant leurs utilisateurs au nom de la liberté d'expression.
La liste ne cesse de s'allonger, Google et Apple vont faire de même. La Pomme a déclaré attendre d'évaluer la nouvelle loi sur la sécurité de Hong Kong qui suscite des inquiétudes quant à la criminalisation des manifestants en utilisant les messages que ces derniers ont pu s'envoyer.
Depuis l'entrée en vigueur de cette loi, la semaine dernière, aucune demande de données d'utilisateurs n'est encore parvenue de Hong Kong chez Apple. Cette dernière a par ailleurs insisté sur la procédure à suivre en cas de demande, dans une déclaration faite à Bloomberg : « Apple a toujours exigé que toutes les demandes de contenu émanant des autorités policières locales soient soumises dans le cadre du traité d’entraide judiciaire en vigueur entre les États-Unis et Hong Kong. Dans le cadre de ce processus, le ministère américain de la Justice examine la conformité juridique des demandes des autorités de Hong Kong », a expliqué la firme de Cupertino.
Google et Twitter ont également déclaré interrompre le traitement des demandes émises par le gouvernement de Hong Kong, le temps qu'elles examinent la nouvelle loi.
De son côté TikTok a annoncé qu'il quitterait le marché hongkongais dans quelques jours. L'application de vidéo courte appartenant à la société chinoise ByteDance a pris la décision de se retirer des plateformes de la région « à la lumière des récents événements », a déclaré un porte-parole à Reuters.
La société, désormais dirigée par l'ancien directeur de Walt Disney, Kevin Mayer, a souligné que les données des utilisateurs de l'application ne sont pas stockées en Chine. Précédemment, TikTok avait déclaré qu'elle ne se conformerait à aucune demande du gouvernement chinois de censurer le contenu ou d'accéder aux données des utilisateurs de l'application, et il ne lui a jamais été demandé de le faire jusqu'à présent.
Bien que l'application soit chinoise, TikTok a été conçu de manière à ce que la Chine continentale ne puisse y accéder. L'application a été imaginée à destination d'un public plus global et dispose d'un équivalent en Chine connu sous le nom de Douyin. Ce retrait ferait perdre à TikTok 150 000 utilisateurs hongkongais, une paille quand on sait que l'application a été téléchargée deux milliards de fois dans le reste du monde. Pour l'heure, le retrait de TikTok à Hong Kong ne signifie pas un remplacement par Douyin, a déclaré un porte-parole de ByteDance.
Enfin, malgré sa direction américaine, la nationalité chinoise de TikTok est perçue comme une source de problèmes potentiels par le gouvernement américain. Le secrétaire d'état Mike Pompeo — équivalent à notre ministre des affaires étrangères — a laissé entendre hier que l'app et d'autres apps chinoises de réseaux sociaux pourraient être interdites aux États-Unis, l'option était en tout cas sérieusement étudiée.